Tests Blu-ray : La Chute de l'empire romain / Le Cid

Tonton BDM | 19 février 2011
Tonton BDM | 19 février 2011

Les Blu-ray de La chute de l'empire romain et Le Cid, tous deux édités par Opening, sont deux exemples parfaits de masters qui risquent de faire débat auprès des cinéphiles. Tous deux tournés en 70mm (en Ultra Panavision pour La chute... et en Super Technirama pour Le Cid), les films devraient logiquement proposer un niveau de détail inédit et époustouflant sur support Blu-ray.

 

 

Or il n'en est finalement rien : si les galettes éditées par Opening surpassent aisément leurs équivalents sur support DVD, on ne peut qu'être troublé face aux évidentes manipulations qui ont été réservées à l'image : l'usage de réducteur de bruit efface toute trace de grain argentique et gomme tous les détails dans les blancs et toutes les nuances de noirs, les contrastes semblent manipulés numériquement et varient selon les séquences, de certains plans qui paraissent trop doux et affadis à certains qui détonnent clairement avec des contrastes ouvertement trop denses...

Bref, les allergiques aux « vieux films » seront aux anges, mais les cinéphiles purs et durs passeront leur temps à pester devant des images beaucoup trop douces et le manque flagrant de détails que l'on serait en droit d'attendre d'une copie en 70mm. En plus de cela, les masters utilisés pour ces deux éditions - probablement des masters 35mm, ne nous leurrons pas - ne semblent pas de premières jeunesse, et présentent de nombreux problèmes plus ou moins gênants : spots, poussières, griffes et même tremblements (les tremblements d'image apparaissant sur la galette du Cid uniquement).

Cela dit, si la médiocrité du rendu général reste constante durant toute la durée du Cid, celui de La chute de l'empire romain tend à s'améliorer au fur et à mesure que le film avance. Et encore une fois, il nous faut revenir sur le qualificatif utilisé ici : si le rendu peut paraître « médiocre » aux plus exigeants d'entre nous, c'est principalement eu égard aux attentes que l'on est en droit d'attendre d'un master 70mm. Pour le commun des mortels, le rendu général paraîtra sans doute pleinement satisfaisant, surtout si on se met à la comparer avec la tronche des différents rendus SD de par le monde : les éditions américaines des deux films, éditées par The Miriam Collection prennent leur upgrade dans les dents ; les masters utilisés sont visiblement similaires, mais l'image des deux Blu-ray édités par Opening imposent leur supériorité grâce à leur belle clarté et à leurs jolies couleurs (surtout dans le cas de La chute de l'empire romain).



Niveau son, les VF sont proposées dans un mono classique, propre et toujours intelligible, mais l'éditeur a mis le paquet avec deux mixages en DTS-HD Master Audio pour les VO. Immersif, dynamiquement spatialisé (quoique le mixage du Cid s'avère beaucoup plus frontal que son camarade), ces mixages mettent en avant la formidable musique de Dimitri Tiomkin sur La Chute... et de Miklós Rózsa sur Le Cid.



Du côté des bonus, Opening a fait d'indéniables efforts en intégrant sur chaque galette toute une série de bonus inédits et exclusifs à la France.

Ainsi, le Blu-ray de La chute de l'empire romain contient un court commentaire audio signé Jean Douchet (31min), un petit rappel historique (43min) ainsi qu'un très intéressant documentaire sur l'histoire du péplum (53min), tous deux signés par l'historien Claude Aziza, un portrait de l'empereur Commode intitulé Commode et les gladiateurs, un historique illustré autour du personnage d'Hercule et surtout un téléfilm italo-américain de 1965, Hercule et la princesse de Troie, signé Albert Band (48 min). Ces passionnants bonus sont proposés en SD.

Le Blu-ray du Cid contient quant à lui un formidable court-métrage d'animation signé Emmanuelle Gorgiard et sobrement intitulé Le Cid (26min). Proposé dans un master époustouflant et en HD, ce petit film aux accents de flamenco et très respectueux du texte de Corneille se paye ici un écrin de choix, et se révèle finalement (O rage ! O désespoir !) bien plus impressionnant - d'un pur point de vue de transfert technique - que le film principal signé Anthony Mann. En plus de cela, la galette propose également quelques interviews liées au court-métrage (7min, SD), ainsi qu'une remise en contexte du film d'Anthony Mann et de son parcours de cinéaste par Pierre-Henri Deleau (36min, SD).



Apport HD : Faute d'être spectaculaire, l'upgrade des deux films par rapport à leurs équivalents sur support SD est indéniable. Cela dit, tout n'est pas rose et les cinéphiles les plus exigeants - maniaques - intransigeants [rayez les mentions inutiles] grinceront des dents devant les manipulations numériques hasardeuses infligées aux deux longs métrages d'Anthony Mann. Probablement tirés de masters 35mm, ces deux titres tournés en 70mm mériteraient un traitement Haute Définition plus abouti. Qu'à cela ne tienne, Pour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes : ils peuvent se tromper comme les autres hommes... [Pierre Corneille, Le Cid]

 

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