vek
29/09/2017 à 18:37

Ai lu le roman à l'âge des protagonistes en 1990 - un de mes premiers romans après la "bibliothèque verte" ( ouep, passé du "club des 5", au "clan des 7", à ... "ça" ; y a une constante même si "ça" marque un tournant ) ; ai beaucoup lu depuis ( "grands auteurs", tout ça... ) mais jamais relu 'ça' : Evidemment, à l'âge de 11 ans c'est un roman d'épouvante d'autant plus impressionnant que l'on vibre à l'unissons avec les petits personnages et qu'il brise de nombreux tabous. Je suppose qu'aujourd'hui, 27 ans plus tard, il me faudrait peut-être le relire pour mieux apprécier la partie adulte ? ...Le téléfilm, sorti en France quelques années après - je devais alors avoir 13 ans - je l'ai trouvé d'une fadeur et d'un ennui total, et compte tenu de la claque qu'avait été pour moi le roman, disons que je hausse les sourcils quand je lis ou entends du bien de ce navet ( Bon, ok, certes le clown montant au lampadaire faisait son petit effet, m'enfin 30 secondes de cool sur 3H de film, ça le faisait pas du tout ! ), oui, "navet". Quid de cette adaptation 2017 ? Hé bien... Bof. Oui, certes, 10x mieux que le téléfilm de 90 mais toujours 100x moins bien que le roman, dont elle s'écarte franchement trop. Ce n'est pas le changement d'époque qui me chagrine, à la limite, égoïstement je pourrais considérer que c'est plaisant de revoir les années 80' , de m'y revoir moi-même... Mais le livre décrivait les années 50-60 et plaçait ainsi son action dans une époque que je n'avais pas connu et qu'il m'a fallu imaginer : L'aventure dans les friches mortes de ces gamin.e.s était ainsi aussi l'aventure dans le temps... Un temps long puisque le roman aborde l'Histoire de Derry en profondeur jusque deux siècles plus tôt. Là, tout ce joli vernis - qui n'est pas que du vernis - saute. Alors, ok, je peux bien m’accommoder de ça, puisque l'histoire serait "intemporelle"... J'ai essayé. Sauf qu'il y a beaucoup d'autres changements dans le déroulement de l'histoire, et je ne parle pas non plus de la structure par flashbabcks... Quoique, là encore, à titre personnel, je préférais et de loin cette structure du roman, dont la complexité permettait de dé-linéariser l'histoire, de la rendre labyrinthique comme... Les égouts !...Et de faire monter la tension dramatique en intensifiant la profondeur de personnages comme piégés dans la toile d’araignée du temps. Non, non... Je parle de tous les autres changements de cette mouture cinématographique, et en particulier la fin, que j'ai trouvé bâclée. Je ne détaillerai pas ici ces modifications, par flegme, et pour ne pas spolier. Au-delà de ces écarts scénaristiques dont je trouve la plupart regrettables ( pas tous, certaines bonnes idées de rajouts quand-même, pour compenser, et certains clins d’œil intelligents à des passages manquants quand il était trop compliqué de tout mettre dans un format resserré )... Il y a les CGI : Très inégaux, parfois très réussis... Parfois franchement beaucoup moins ( Spoiler : ) , et, surtout, trop présents. Ces dernières années des films comme Conjuring ont montré qu'on pouvait insuffler la peur en la distillant beaucoup plus intelligemment que par des tonnes de 3D, des décors exagérément conformes à l'idée qu'on se fait d'une maison hantée ou d'un puits sans fond ( limite dessin animé ! ) , et des jumpscares prévisibles... Ces autres films ont placé la barre très haute en la matière, en distillant savamment de petites doses progressives d'effroi, et, surtout, en sachant rester crédibles, dans des environnements familiers rendus pour le moins inhospitaliers. Dans ce film, la maison de Neibolt Street est superbe... Pour un Parc d'attraction à thème, pas pour une vraie bâtisse d'histoire d'horreur qui arrive à la foi à susciter l'effroi tout en se fondant dans le décors... Alors, oui, clown = parc à thème, sauf que, non : Là on a affaire à un clown des égouts, hein, un clown dissimulé, en somme. Comme le relèvent beaucoup de spectateurs, au bout du compte, ça ne fait pas peur. C'est bien simple : On n'y croit pas. Or, ça devrait ; ça devrait faire peur. Spoiler : ) - Et puis il y a la musique ( En clin d’œil à celle du téléfilm, ok, pourquoi pas. Elle était pas si mal la ritournelle mélancolique... ) - Sauf qu'elle est tout le temps là - tout le temps - et gâche l'immersion, et couvre même au début certains dialogues un peu mal doublés en français rendant le tout brouillon... Ce même manque d'immersivité, qui est déjà, à cause des CGI, le principal point faible du film. Alors qu'est-ce qui reste de bon ? Les enfants, qui s'en sortent plutôt bien, parfois très bien même,... Sauf que l'on saute des semaines entières qu'illes auraient dû passer ensemble dans les friches à les explorer, à construire des cabanes, etc... Spoiler : : Là, c'est un peu léger pour bâtir une amitié capable de repousser "ça" !!! Spoiler : ...Et même si Bev est bien campée, et le personnage bien mis à l'honneur ( c'était le minimum puisque le King, un peu avare sur ce coup-là, en avait fait son seul personnage féminin ) ...On abuse quand-même un peu des gros plans sur ses jolis yeux. Bien compris qu'on doit faire passer l'émoi amoureux au centre du récit, et c'est plutôt réussi, mais je maintiens que le film en abuse. L'aspect psychologique / sociétal est traité, quoique ...Quitte à faire des modifs, et puisque l'Histoire de Derry n'est que survolée superficiellement, c'est là que ça aurait été intéressant d'aller encore un peu plus loin que le King sur les questions de racisme, de pauvreté, etc... Mais bon, au moins ça y est, pas comme dans le téléfilm pourri des années 90 ou la majorité des slashes-movies que je continue à regarder en me demandant bien pourquoi. ...Autre chose de bien ? Une photographie parfois bien léchée ( ça aurait été encore mieux dans les années 50-60 pour les couleurs ! et ça aurait été mieux que Derry soit plus "industrielle" comme dans les livres du King qui la dépeint ) et un rythme pas trop mauvais, si ce n'est que la réécriture ne me convenant pas, on a beau ne pas trop mollir, et faire joli, "ça" n'en devient pas bon pour autant ...Et j'ai baillé. J'ai baillé devant cette adaptation - pourtant encensée par certaines critiques, et globalement appréciée des spectateurs - d'un de mes livres préférés... !!! J'ai mis de meilleures notes à des films pour lesquels je n'avais aucun attachement particulier, qui ont coûté moins cher, m'ont fait davantage peur, m'ont davantage distrait et dont le matériel scénaristique de base était pourtant ...plus mauvais. Parce que oui, même si le pitch du livre laisse un peu circonspect ( Spoiler : ) , "ça" est pourtant un chef d'oeuvre de roman qui non seulement fait passer cette improbable pilule, mais provoque tous les inattendus. Pas le film, lui y échoue lamentablement. Alors, certes, "ça" est extrêmement compliqué à adapter en film. Franchement... Fallait tenter la série à la place. Non seulement c'était cohérent avec la densité du roman et la durée de l'h(H)istoire, mais ça aurait obligé aussi à lever un peu le pied sur les CGI pour faire preuve de davantage d'imagination et pour mieux distiller la peur... En restant plus fidèle au matériau d'origine qui, lui, fait peur en prenant le temps de faire monter la sauce. Ce film n'est pas mauvais... Mais pas bon non plus. Il flotte tout juste pour finir dans les égouts de mon oubli personnel... Et ça, ça craint.

Jackmind
26/09/2017 à 06:52

Je lis vos commentaires, et je me dis "c'est tellement rare de voir des gens qui prennent le temps d'écrire des critiques construites". Pas comme une certaine personne qui parle d'excrement. Bref vous me redonnez un peu espoir en l'humanité ainsi qu'en la discussion non accusatrice de l'avis d'autrui. Encore un peu et vous me donneriez envie de chialer... T_T

50 gros qui
24/09/2017 à 09:51

perso j ai aimé le film il ne fais pas peur certe mais il fait le taf!

Tenia
24/09/2017 à 00:00

Gros gros caca liquide, vivement pas la suite.

la ferme de la terreur
22/09/2017 à 17:39

bonjour arretons de prendre lespectateur pour une bille,c'est quoi cette fin.il faudrais expliqer aux acteurs de ne pas essayer de faire du joker,meme pas terrifiant dommage

Birdy
22/09/2017 à 14:07

Stephen KING est vraiment dur à adapter car l'intrigue ne se suffit souvent pas à elle même. Ses livres passent leur temps dans les pensées des personnages, ce qui justifient et débanalise leurs actions, autant qu'on apprend à les connaitre "intimement". On a accès à cette petite porte dans leur inconscient, dans leur folie, et petit à petit, on sombre avec eux.
Dans "ça", les 3 gros points positifs sont justement les personnages et leurs interprètes, souligné unanimement par tous. La reconstitution de l'univers de Derry, des friches, du clown, tout sent l'amour et le travail bien fait à partir d'une oeuvre riche et puissante (on se souvient généralement de ce bouquin toute sa vie).
L'autre point fort : l'inventivité du scénario pour condenser le passif de certains héros, et leur rencontre avec le monstre. C'est visuel, flippant et gore. Ils n'ont pas eu peur de nous servir l'horreur qu'on s'imaginait dans notre lit, après avoir fini un chapitre terrifiant.
et 3 : le monstre est top et bien interprété. Un gosse de 12 ans s'en souviendra loooongtemps.

Et pourtant il y a également 4 défauts selon moi, qui empêche ce film de s'élever au dessus de l'adaptation fidèle ( très ) réussie, et atteindre le statut de grand film toutes catégories.
1/ Les nombreux "loosers" sont justement trop nombreux, et en laissent certains sur le carreau. C'est dommage pour le fan, c'est pire pour le simple spectateur qui ne les connaissait pas, et n'apprendra quasi rien de Ben par ex ( son amourette pour Jen ). ils étaient obligés de les laisser tous, bien sur, mais ça rend la bande moins dense.
2/ Scénaristiquement, du coup, on passe trop de temps sur les rencontres avec Pennywise sans que l'histoire n'avance vraiment. Si on résume le film, il tient finalement sur peu de scènes clés. Les méchants sont juste méchants ( Henry et ses potes, le papa de jen, etc ), les actions sont convenues snas que jamais on ne soit surpris de la tournure des évènements. On retrouve d'ailleurs quasi tous les rebondissements dans Stranger Things.
3/ La mise en scène est relativement bien foutue, mais manque de génie. Un monstre aussi flippant qui joue avec nos peurs, le réa devait en faire de même. Se renouveler à chaque scène. Les Dents de la Mer et Alien sont bien plus flippants sans montrer le 1/4 de Ça, et c'est la limite de ce film d'horreur.
4/ La fin. J'ai du mal avec la facilité à vaincre le monstre. Les mots de Stephen King manquent cruellement en s'approchant du dénouement. Dommage, car le climax d'un film d'épouvante est sensé nous scotcher définitivement.

Bref, je suis du coup ennuyé par ce film, qui est tout ce que j'attendais, mais pas plus, et surtout pas d'un point de vue mise en scène.

Dirty Harry
22/09/2017 à 13:28

Belle direction artistique (décors+photo superbe) mais assez peu inventif sur le plan de l'épouvante (on a l'impression de voir une compilation de ce qui se fait comme astuces censées faire peur au spectateur). Très bon point pour les personnages et le script : bonne adaptation et on se prend vraiment à aimer ces gamins, j'ai eu plus l'impression d'assister à un "Dark Goonies" qu'à un vrai film d'horreur mais ceci dit aucun ennui et même un plaisir nostalgique à retourner dans le Maine, état cher à l'écrivain.

hsvdbjhsb
21/09/2017 à 13:58

trop long ,vu en avance rapide,le Grippe-sou est mieux que l'original,quelques scènes flippantes,mais pas assez!!!pas de quoi saliver,,,

Barbo
20/09/2017 à 22:06

@Alexiaaucarré

C'est un genre très vaste. Un film d'horreur est un film censé faire peur, faire trembler, provoquer effroi, angoisse. C'est un genre qui englobe parfois le film de SF, fantastique, le thriller...

Alexiaaucarré
20/09/2017 à 21:58

Pour une fois que je tombe sur des commentaires constructifs merci à tous.
Par contre , vu que le terme est récurrent dans vos post, qu appelle t on un film "d'horreur"?

Plus