Sawyer
05/09/2017 à 14:31

@ Franz'aousse

Je précise qu'à cette heure (et peut-être jusqu'à demain soir), je n'ai toujours pas vu les épisodes 17 & 18.

Je vais peut-être te surprendre... mais depuis les quasi trois ans que j'attendais cette saison 3 (sans parler des rêves que j'ai pu faire : une fois, je me suis même retrouvé dans un quartier résidentiel de "Twin Peaks" en compagnie de Bobby et Shelly... et un moment, je leur montrais une maison en disant : "C'est pas la maison de Laura Palmer ?"), donc, durant des 3 années, je spéculais plus ou moins sur le contenu de cette saison tant attendue.

Un point m'intriguait : le fait que David Lynch réutilise Laura Palmer, Leland Palmer et Audrey... les trois étant morts (quand même Audrey : comment aurait-elle pu survive à l'explosion de la banque ?).
Je craignais que David Lynch ressuscite les morts !... oui, un peu comme dans "Les chevaliers du zodiaque", où les héros meurent, puis ressuscitent, meurent, puis... etc, etc.

Et puis j'ai eu une idée : je me suis demandé si David Lynch n'allait pas nous montrer, dans une sorte d'univers parallèle, ou de réalité alternative, une Laura Palmer toujours vivante... comme si elle n'avait jamais été assassinée... comme si Bob n'avait jamais existé à "Twin Peaks".

Qu'est-ce qui m'avait amené à cette idée ?
Eh bien, le fait que dans "Lost Highway" et "Mulholland Drive", même s'il y question de rêves pour échapper à une dure réalité, on ne peut pas totalement exclure non plus, dans une interprétation très libre, qu'il nous y montrait déjà un univers parallèle (oui, un peu comme dans la série télé "Sliders : les mondes parallèles". série que je n'ai jamais vraiment regardé, soit dit en passant).

Franz'aousse
05/09/2017 à 14:16

@Sawyer : on en apprend autant dans cette critique du Monde que dans le plus mauvais épisode de Twin Peaks saison 3 :-)... hum... Les inrocks proposent une analyse toute autre :

" Sacré Lynch, il nous aura mené en bateau jusqu’au bout ! Le cas Cooper étant réglé par son retour, la série se termine pourtant par une non-résolution, dont l’enjeu est carrément la réécriture de toute l’histoire. On efface tout et on ne recommence pas. Car si “Twin Peaks” recommençait, plus rien ni personne ne serait jamais pareil."

La suite de l'article ici : http://www.lesinrocks.com/2017/09/04/cinema/twin-peaks-3-episode-17-18-la-modification-11981472/

Les 2 derniers épisodes, qui se suivent mais ne se ressemblent pas, ont dû laisser pas mal de monde sur le carreau. 1+1 n'égale jamais 2 dans l'univers de Twin Peaks, le final déroutant est dans cette veine bien entendu.
Vite vite Benjamin Malka, l'article sur ces 2 énormes épisodes 17 et 18 !!

Nini99
05/09/2017 à 13:43

Bonjour
Ben voila je viens de terminer les deux dernières parties ..... qui peut m'éclairer sur cette fin sans fin qui nous laisse sur notre faim ?

Sawyer
05/09/2017 à 12:28

Dans "Le Monde', enfin un article sensé :
« Twin Peaks » : l’interminable retour
On attendait beaucoup de la poursuite de la série de David Lynch, vingt-cinq ans après ses deux premières saisons. Mais le propos s’enfonce dans un prétentieux ennui (sur Canal+ Série à la demande).
« La vie est une longue préparation à quelque chose qui ne se produit jamais. » La maxime du poète irlandais William Butler Yeats semble convenir on ne peut mieux à la troisième saison de Twin Peaks, de David Lynch, dont le dix-huitième et ultime épisode sera diffusé ce soir sur Canal+ Série, deux jours après sa diffusion sur ShowTime, aux Etats-Unis.
Rarement a-t-on connu cette sensation qu’il allait forcément se passer quelque chose dans l’épisode suivant alors que, pourtant, rien ne s’y passait jamais ; rarement a-t-on à ce point eu l’impression de regarder une série par devoir professionnel ; rarement a-t-on été autant frappé par la discrépance entre la promesse d’un chef-d’œuvre et ce qu’il en a résulté.
Le chef-d’œuvre présumé était d’ailleurs accompagné de consignes lexicales : non, a-t-il été répété par les instances de presse chargées de défendre la série, ce n’est pas une « troisième saison », mais « Twin Peaks, le retour. » (Ce n’est peut-être d’ailleurs pas une série : Twin Peaks le retour n’a-t-il d’ailleurs pas été lancée au dernier Festival de Cannes ?)
Indigeste pudding
On aura également été prévenu qu’il ne fallait pas écrire « épisode » mais « partie ». Tout juste si l’on ne se sent pas obligé de dire « M. Lynch », et jamais « David Lynch » ou « Lynch » tout court. L’agacement suscité par tout ceci aurait été tolérable si les espérances du sériephile avaient été comblées. Mais il n’en est rien : cette saison 3 est un très indigeste pudding, d’une rare prétention.
Qu’il ne s’y passe rien n’est pas surprenant : les aficionados des deux premières saisons – « Twin Peaks, le départ » ? –, savent que Lynch connaît sur le bout de la caméra l’art du peu, du vide, du grotesque (au sens fort) et de l’improbable fait poésie. En dépit de longueurs, les deux premières saisons étaient fascinantes par cet art qu’a Lynch du rhizome et du détour, de l’artifice et du bizarre, le tout épicé par un humour sec et décalé.
Mais la saison 3 semble une gigantesque blague, comme si Lynch – qui reprend le rôle de chef du FBI dur d’oreille – s’amusait à mener vers de fausses pistes ses fanatiques et à leur donner matière à une infinie analyse du moindre détail. De peur de ne pas comprendre, on finit par voir du sens caché partout.
Le surjeu (ou le sous-jeu) artificiel des acteurs, qui faisait le charme des deux premières saisons, devient absurde et lassant avec ces grands silences béants. Certaines scènes semblent uniquement mues par une insolence sarcastique propre à tester la patience et la bonne volonté du spectateur.
On a vu les films les plus avant-gardistes et abstraits de Duras et de Warhol. Mais la longue scène de balayage dans un bar donne furieusement envie d’appuyer sur la touche « forward » de la télécommande. On en dira autant des interminables séquences d’images abstraites : avec leur accompagnement au synthétiseur « vintage » de sons telluriques et inquiétants, elles ressemblent aux vieilles expérimentations audiovisuelles « concrètes » des années 1950.
Lynch se paye l’insolent luxe d’achever son propos en laissant le téléspectateur en carafe, sans la moindre clé, sans bouclage de la boucle – même si certains personnages des épisodes tournés il y a un quart de siècle reviennent à l’écran. On n’ose imaginer le pire : une quatrième saison !

Sawyer
04/09/2017 à 22:32

La scène que j'ai postée de "Mulholland Drive" est passionnante, en soi... si l'on songe qu'il s'agissait de l'épisode pilote d'une série télé qui n'a jamais vu le jour.

En gros, on a l'histoire de ce jeune réalisateur, Adam Kesher, a priori très talentueux, qui, au début de l'histoire rencontre les producteurs de son film, des mafieux qui lui imposent leurs propres diktats : ils l'obligent à engager une actrice, Camilla Rhode.
Adam pète un câble, il refuse... mais dès lors, amorce sa descente aux enfers (laquelle est plutôt comique en soi vu le nombre de tuiles qui lui tombent sur la tête en une seule journée).
A bout de forces, il accepte de rencontrer le mystérieux personnage du cow-boy... qui lui répète d'engager Camilla Rhode, ainsi il n'aura aucun problème... mais sinon... le pire est peut-être encore à venir...

Le jour de l'audition, la fameuse Camilla Rhode (Melissa George) se présente... et Adam est forcé de dire, à contrecœur, aux mafieux : "C'est la fille !"

Mais juste à ce moment-là... Paf !, gros coup du destin : l'apparition magique de Betty (Naomi Watts), une aspirante actrice
Là Adam flashe littéralement sur elle : c'est elle l'actrice de ses rêves, celle qu'il voudrait pour son film.
Mais manque de bol, il doit engager Camilla Rhode.

La suite de la série aurait pu être passionnante, car on aurait vu Adam littéralement écartelé entre les diktats de l'industrie cinématographique... et ses aspirations d'artiste.
Aurait-il accepté de tourner le film avec Camilla Rhode après avoir croisé la route de Betty ?

"Mulholland Drive", la série, aurait pu être aussi passionnante que "Twin Peaks".

theowlsarenotwhattheyseem
04/09/2017 à 21:54

@Sawyer

Le paradoxe ici , c'est que l'hommage dépasse presque l'original , ce qui est quand même un comble , même si c'est vraiment cliché de façon ostentatoire ; et là , les 3 pink Girls sont vraiment énigmatiques à souhait ; donc oui c'est commercial , mais chapeau , c'est super bien vu je trouve.

https://vimeo.com/89663044

theowlsarenotwhattheyseem
04/09/2017 à 21:31

@The Man from Quantic World
Il y a aussi : Diem perdidi , tu l'as dit bouffi ! ( Goscinny / Le bouclier Arverne )

Sawyer
04/09/2017 à 20:46

Si The Man from Quantic World n'a pas aimé le final, alors c'est pas bon signe du tout !

Combien j'eusse aimé me tromper... moi qui attendais tant cette saison 3 (et ce, depuis octobre 2014) : j'aurais tant voulu l'adorer !

Bon, je dois encore attendre avant de pouvoir voir ces deux derniers épisodes... car je les enregistre à la télé (... enfin, pas vraiment la télé, en vérité).

The Man from Quantic World
04/09/2017 à 20:20

@Sawyer. Parfaitement d'accord avec toi ! Lynch se caricature lui-même en recyclant son cinéma... Vanitas vanitatum, omnia vanitas !!!

The Man from Quantic World
04/09/2017 à 20:12

Bon, je vous donne rendez-vous dans 25 ans pour la saison 4 car Lynch & Frost nous ont bien arnaqué... Désespérant ce pseudo final !!!

Plus