Kyle Reese
25/10/2020 à 21:54

J'ai mis longtemps à le voir. N'étant pas trop fan du premier, un peu trop hystérique et avec trop de ralenti à mon gout. Faudrait que je le revois avec le temps passé je l'apprécierai surement mieux maintenant. Mais pour 300 naissance d'un empire et bien j'ai beaucoup aimé.
Déjà rien que pour la performance d'Eva Green, qui est absolument incroyable, je conseil de voir le film. J'ai été impressionné, quelle fascinante actrice elle est.
Pour le reste c'est très divertissant avec de sacrés batailles navales très bien mise en scène.
Et visuellement c'est plutôt très réussi dans le genre.
Une bonne surprise donc.

Flo
19/02/2020 à 13:42

Avant de parler du nouveau "300", il faut se remettre dans le contexte d’origine: la bd de Frank Miller était surtout un exercice de style sur un sujet historique classique, qui l’interpellait. Format à l’italienne, charte couleur limitée etc… Et le film de Zack Snyder respectait son hyper stylisation, sa narration off et son action directe, en donnant néanmoins plus de « chairs » aux personnages. Surtout à la Reine Gorgo, quasi inexistante dans le comic et support politique et romantique du film. Cela fait des deux oeuvres quasiment un conte intemporel.
Donc interprétable de toutes les manières possibles par chacun, selon son humeur propre. Et ça n’a pas loupé à l’époque, les réactions ont été de la parabole du martyre au pamphlet crypto-gay, en passant surtout par le racisme anti musulman et les sociétés fascistes juste parce que les Spartiates affrontent les ancêtres des Iraniens et pratiquent une sorte d’eugénisme avec leurs nouveaux nés en choisissant les plus forts… chose qu’au passage, ils n’imposent à aucun autre peuple. On se demande s’il y aurait eu autant de réactions si ça avait été une tribu cannibale d’Amérique du Sud face à une invasion Occidentale.
Pas besoin de chipoter à mort, c’est tout simplement une autre époque et une autre culture, asez proche pour les Spartiates des guerriers samouraïs, s’accomplissant dans l’art du combat et dans leur mort. Il faut l’accepter comme faisant partie de l’histoire (en plus exagéré quand même, c'est une Fiction), et pas comme un manifeste politique du moment des auteurs.
Ce qui ressort le plus alors, ce sont les belles dernières minutes rempli de courage et de tragédie. Là, soit on accroche et c’est presque beau, soit on se replie derrière une façade cynique, c’est selon. Très bon film, et quasi précurseur dans son genre.

Maintenant pour "300 : La Naissance d’un Umpire" le sentiment qu’on peut en retirer c’est: "Négatif".
Mais pas Négatif dans le sens que le film est complètement mauvais, loin de là. Mais plutôt que, pour se démarquer du premier, celui-ci se pose en Négatif de "300", c'est à dire en contre-point total de tout ce qu’on y voyait. Au risque de trop ressembler au tout venant des péplums numériques qui ont suivi le premier film.
Ainsi si Noam Murro respecte le style de Miller, que Snyder avait même réussi à retranscrire physiquement, avec corps cisellés, yeux perçants, bouche et dents en avant et ralentis très "comics" avec gerbes de sang (trop dans la suite)...
Ici on a:
Dominante de couleur bleu et noir au lieu de rouge et or, l’eau/Mer Egée au lieu de la terre/Thermopyles, des civils pour se battre au lieu de guerriers nés, et un commandant stratège et solitaire au lieu d’un roi furieux et « patriarche ».
Sullivan « Strike Back » Stapleton, sorte de néo-Trevor Goddard, a de la carrure en Thémistocle, mais pas autant de charisme qu’un Gerard Butler dont Léonidas reste le rôle de sa vie. Tant mieux en un sens vu que Butler n’aura justement pas eu de rôle plus fort, Stapleton a peut-être une chance d’évoluer vers mieux (ou alors il faut le revoir dans le film "Animal Kingdom"). Mais, mine de rien, ce n’est pas lui le personnage principal du film.
Pas plus que Xerxès malgré que Miller lui donne son nom à sa suite en comics, ce qui aurait été plaisant au cinéma: voir son accession à la divinité comme on voyait Vito Andolino devenir le gros Corléone dans "Le Parrain 2". Ceci passe très vite en préambule, dommage.
Non, en contre point (encore) du très « queer » géant d’or, le personnage qui ressort le plus est celui d’Artémise.
Eva Green, qu’on peut définir aujourd’hui comme une version féminine de Benedict Cumberbatch (yeux verts, teint d’endive et grosse voix arrogante), nous ressort elle aussi un rôle de vilaine « serpentine », mais surtout un guerrière folle furieuse nantie d’une paire de youk-c’est elle qui le dit. C’est peut-être plus pour elle qu’il faut voir le film.

Car qu’est ce qu’on retient ici comme histoire ? Que la guerre et la vengeance sont sans fin ? Que le sacrifice vaut mieux que ne pas vivre libre ? Que l’union fait la force ? Tout ça a déjà été vu et revu mille fois rien qu’au cinéma, pour qui voit des films régulièrement bien sûr, ainsi que dans le premier "300" par le biais de la « petite » résistance symbolique des guerriers de Léonidas.
Là où dans celui-ci on a un peu plus de guerriers, même si on ne retient pas trop leur visage, à part Callan Mulvey et sa gueule cassée, le résultat devient une simple redite en backstage.
Alors, l’histoire qui émane le plus de cette « paraquel », ce serait plutôt que Artémise voulait se choper un mâle alpha qui puisse dompter sa fureur.
"300 : La Naissance d’un Empire", une guerre des sexes ? Une idée intéressante et ça fait l’intérêt de cette « suite ».
Reste à ne pas attendre trop longtemps un troisième volet qui nous mènerait à la Bataille de Platées.