Ghost Leopard
07/12/2023 à 19:18

@"je n'ai pas de pseudonyme"
les chiffres sont la et le déni aussi 700 millions de pertes compensées par des taxes pour que dany possède un yacht bravo"

Chouette alors ! La réponse est tellement simple et moi qui m'aveuglait à essayer de comprendre des choses compliquées. Mais quelle erreur de ma part ! Pour la suite du raisonnement, je vais vous rebaptiser M'ame Michu puisque vous n'avez pas daigné prendre de pseudo.

Les chiffres sont "là", M'ame Michu ? Il n'y a que les naïfs qui croient que des chiffres sont des faits. Sans contexte, vous leur faites dire ce que vous voulez aux chiffres.

Mais, enfin, vous allez me dire, les chiffres sont têtus, vous ne pouvez pas dire le contraire !

Donc, M'ame Michu, on balance des chiffres calculés en 5 minutes et c'est bon, c'est une vérité incontestable ? Et bien bravo, bienvenue en idiocratie... Les chiffres sont-ils têtus ? Difficile à dire, par contre les bourriques, c'est certain.

On indique un chiffre qui va dans un sens, et hop les bourriques tournent à droite toute.
Un chiffre va dans l'autre sens, et hop on retourne à gauche, moussaillon.
Un chiffre est ambigu et, hop, on préfère rester au centre.
Je comprends mieux du coup, pourquoi l'inspection des finances et la cour des comptes sont en haut de l'ascenseur social. Ils passent leur temps à piloter des chiffres. Très pratique ça, on connait la conclusion qu'on cherche à obtenir et on trouve le chiffre qui va bien pour en convaincre les gogos. Et hop, hop, hop, toute une armée de bourriques qui se mettent au pas.
Une stratégie politique? Mais non.
Des idées ? Que nenni.
Des risques et des responsabilités à prendre ? Ça va pas, non.
Un bon chiffre ? Ah ça oui. L'avantage quand on a une population qui est dans la moyenne de l'OCDE en mathématique et que cette moyenne chute, c'est que les gens croient que les chiffres, c'est la même chose que les mathématiques et la logique.

Tttt, vous pensiez que les chiffres sont objectifs, M'ame Michu ? On se croirait dans un de ces débats dont on nous abreuve depuis tant d'années à la télévision... C'est l'ère de la brève de comptoir généralisée.
Un problème ? Une frustration ? Une colère ? Mais, pas de souci, on va vous trouver la bonne brève de comptoir qui va bien. Deux trois commentaires fielleux, une approximation, quelques clichés, youplalala. Et comme les gens ont une mémoire de poisson rouge, on peut vous ressortir tous les 10 ans les mêmes platitudes sans que la situation change. Un vrai marronnier de certitudes et préjugés très résilient au temps qui passe.
Il y a 10 ans déjà, le cinéma français n'était pas rentable, M'ame Michu !
Il y a 20 ans, le cinéma français n'était pas rentable, M'ame Michu mère !
En 1963 ? Le cinéma français n'était déjà pas rentable, M'ame Michu grand-mère !

Mais s'ils font des pertes, c'est qui qui paye enfin ? Alors, vous forcément, M'ame Michu, vous m'avez répondu l'État.

Aaaah, M'ame Michu, pauvres damnés de la terre de la classe moyenne qui suont sang et eau, pauvres fourmis qui creusons notre tombe chaque jour alors que ces cigales du secteur culturel osent s'amuser en tondant le dos sur la laine des autres à cause de la gabegie de l'État.

Alors vous voulez le montant de l'ardoise payée par Bercy ? Pas besoin de le chercher ou de le calculer, c'est le crédit d'impôt cinéma. La donnée est fournie chaque année et, en consolidé, elle est effectivement entre 500 et 700 millions d'euros. Elle sert à rémunérer les producteurs délégués.
Par contre, tenez vous bien, c'est une énorme ristourne de 20 à 30% des dépenses française sur le territoire : les salaires des techniciens, les loueurs de matériel, les frais de tournage. C'est à dire que vous faites un cadeau fiscal pour que les producteurs soient patriotes et ne s'amusent pas aller faire ça en Hongrie (ou il y a d'autres cadeaux fiscaux).
Vous enlevez le cadeau bonus et il n'y a plus aucun producteur qui va se casser les pieds à aller tourner dans le Luberon (au hasard, ça pourrait être ailleurs).
Vous n'avez PLUS de studios de production autonomes en France, M'ame Michu.
Sans le crédit d'impôt, EuropaCorp se contentera de faire des publicités et des tournages low cost à l'étranger. Quand à la Gaumont, elle prendra la naphtaline.
Les producteurs délégués indépendants ? Ils vivent grâce au crédit d'impôt. C'est ce qui leur permet d'être rentable.
Donc M'ame Michu, allez donc voir votre député et allez lui dire de proposer de supprimer le crédit d'impôt. Personne n'y est arrivé parce que personne ne veut prendre la responsabilité de tuer économiquement les producteurs dans le pays qui a "inventé" le cinéma.
Du coup, vous serez heureuse, M'ame Michu, car le problème de rentabilité des producteurs sera résolu vu que la majorité d'entre eux aura disparu.
Et est-ce que ce sera plus rentable pour les survivants après ça ?
AH ! Comment voulez-vous concurrencer des multinationales quand vous êtes une petite entreprise locale ? Il n'y a aucun acteur français qui est de taille à se mesurer aux studios anglo-saxons.
La France se retrouvera dans une situation beaucoup moins avantageuse que l'Italie et les problèmes de rentabilité persisteront.
Et le crédit d'impôt cinéma n'est pas une exception culturelle française. Il suffit de se renseigner.

Je serais dans le déni, M'ame Michu ? Déni de quoi ? Est-ce qu'un seul de mes messages sous-entend que tout va bien ? que c'est le Pérou ?
Que j'aime voir de l'argent gaspillé ? Aucun de mes messages ne dit ça.

Passons à la cerise sur le gâteau...
Qu'est-ce le patrimoine éventuellement défiscalisé de l'acteur Dany Boon vient faire là dedans ?
Ces précédents films, est ce qu'ils ont été des succès au box office ? Ces spectacles humoristiques remplissent-ils des salles de spectacle ? Est-ce qu'il touche de l'argent sur du sponsoring ou assimilé ?
Si son conseiller fiscal en gestion de patrimoine lui a recommandé d'enregistrer un yacht au nom d'une société offshore étrangère pour être en dehors de la territorialité de la TVA française, quel est le rapport avec l'économie du cinéma, sa rentabilité ou même le crédit d'impôt cinéma qui lui est lié à l'impôt sur les sociétés ?
D'où vient cette curieuse idée que la rémunération des acteurs proviendrait d'un détournement de fonds publics ?
En général, ce sont les diffuseurs, principaux financiers des films, qui préfèrent avoir des célébrités à l'affiche et qui sont près à payer plus en conséquence. Cela ne relève pas du CNC ou du Ministère de la Culture.

Pourquoi donc est ce que les gens refusent de voir que les choses ne sont pas aussi simples qu'elles semblent en avoir l'air ?

Je ne dis pas que le cinéma français en prise de vue réelle est dans une situation optimale mais je suis sidéré. C'est censé être un site internet sur le cinéma. D'où vient que certains veulent couler cette activité en France ? Quelqu'un qui s'en fiche du cinéma, je comprendrais mais sinon ça me dépasse, M'ame Michu.
Écran Large, c'est un bureau de plaintes, en fait ?

Marc
07/12/2023 à 12:57

@Ghost Leopard

j'ai vu plus de films Français cette année 2023

Les Trois Mousquetaires d'Artagnan ☆☆☆☆☆
Le regne Animal ☆☆
Mars Express ☆☆☆☆☆

@Ghost Leopard
07/12/2023 à 10:55

les chiffres sont la et le déni aussi 700 millions de pertes compensées par des taxes pour que dany possède un yacht bravo

Ghost Leopard
07/12/2023 à 00:16

@Marc & Sanchez

S'il-vous-plaît, je ne pense pas que vous puissiez calculer la perte globale du cinéma français comme ça.

Je sais que le cinéma français n'est pas florissant en ce moment mais, pour savoir ce qu'il en est, il faudrait avoir :
- les RNPP des producteurs français, ce qui permettrait de voir leur marge + rajouter à part le produit résultant des crédits d'impôt
- la marge des exploitants de salles en ce qui concerne les films d'initiative française (sachant que la part de marché des FIF oscille entre 30% et 43% en moyenne)
- la manière dont les diffuseurs et le streaming rentabilisent les films d'initiative française à leur niveau (audimat - recette publicitaire, abonnement, pay per view)
Faute de quoi, il y a un très grand risque de se tromper. Peut-être qu'effectivement, il y a une perte significative à relever. Mais, là, désolé, ça sent un peu trop le jeu Les Chiffres et les Lettres.
La dernière grande étude CNC-Insee concernant la rentabilité des films français date des années 2010.
Il n'est pas impossible que le Ministère de la Culture et Bercy en commandent une nouvelle suite aux rapports du Sénat et de la CdC.

Il n'y a rien d'opaque ou d'hermétique mais le calcul de la rentabilité des acteurs du secteur est un peu "usine à gaz" parce qu'ils utilisent leurs propres méthodes de comptabilité et de gestion et leur propre vocabulaire.

Ghost Leopard
06/12/2023 à 23:36

@Marc 2 (?)

Pour l'instant, il faut attendre encore un peu pour Les Trois Mousquetaires avant de conclure à un succès en salle.

Je suis de nature pessimiste mais si c'est le cas, franchement, tant mieux ! Cela ferait du bien.

Marc ( en RAGE )
05/12/2023 à 23:36

@Marc

Je suis d'accord avec ton commentaire .
@Ghost Leopard
3,3 millions d’entrées, « les Trois mousquetaires : d’Artagnan à trouvé son public . Le budget de la saga en deux parties est de 72 millions d'euros. Le scénario des deux films a été co-écrit par Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière. La bande originale a été composée par Guillaume Roussel.
Les Trois Mousquetaires Milady le 13 Décembre 2023 très impatient.

Marc
05/12/2023 à 20:39

Les chiffres de Sanchez sont révélateurs !
Effectivement économiquement c'est intenable.

Ghost Leopard
05/12/2023 à 19:14

@Wooster
"L’époque où des grands noms populaires (Belmondo, De Funes, Annie Girardot, Romy Schneider, et avant eux Gabin ou Gérard Philippe coté acteurs, ou Gérard Oury, Claude Sautet… coté réalisateurs) garantissaient quasiment à coup sûr des entrées maousses est révolue."

C'est certain que les Trente Glorieuses sont terminées.
De mon point de vue, plus que ces films avec des grands réalisateurs et acteurs, c'est le cinéma d'exploitation européen qui est mort et enterré. Un de ses rares survivants est la franchise James Bond qui a mutée en blockbuster.
Mais tous ces petits films européens de genres différents, faits avec des budgets ric-rac, tournés rapidement et qui alimentaient le tiroir caisse des studios, ça n'a jamais été remplacé. Par certains côtés, même si les budgets étaient plus importants, les films de Belmondo et Delon des années 80 étaient conçus sur un modèle de film d'exploitation. C'était un peu ce qui correspondait à la période où Belmondo s'était associé avec René Château qui lui même était le compagnon de Brigitte Lahaye qui elle même, en dehors du X, tournait dans des films entre le bis et le Z.
Par ailleurs, il n'était pas rare de voir des coprods franco-italiennes.
Mais c'est vraiment une époque définitivement révolue et elle ne reviendra pas. La fin des Trente Glorieuses, l'essor des blockbusters américains modernes, l'inflation, le départ à la retraite de certains producteurs, la crise des exploitants de salles, deuxième quinzaine des années 80, début 90, c'était la fin.
Mais même dans les années 60, le CNC existait et l'avance sur recettes aussi. Le cinéma américain cartonnait déjà depuis les années 50 et la part de marché des films français n'était pas si importante que ça.
Le truc, c'est que, vraiment, en France, l'audiovisuel a fini par dominer le cinéma, économiquement et financièrement.
Les producteurs à l'ancienne, c'est fini. Gaumont et EuropaCorp font ce qu'ils peuvent mais ce n'est pas la joie.
Quant aux autres producteurs actuels, ils dégagent du cash sur la valeur de leurs portefeuilles d'actifs immatériels et sur le crédit d'impôt mais ce sont souvent des petites structures extrêmement vulnérables.
Ce ne sont pas des personnes très riches qui vivraient sur le dos des autres et sur de l'argent public, ce sont souvent des partenaires des réalisateurs qui essaient de les aider pour obtenir les financements grâce à leurs réseaux professionnels et qui organisent tout ce qui n'est pas créatif ou technique de fabrication : la trésorerie, les cessions de droit d'auteur, les contrats de travail, salaires, les contacts avec diffuseurs et distributeurs. Et c'est clair et net que les producteurs délégués font très attention à leurs relations avec les chaînes de télévision.
Lorsqu'on croise des professionnels dans les marchés de film, on est à mille lieu des clichés et autres images d'Épinal.
L'impression que j'en ai, ce sont des personnes bosseuses, qui prennent des risques, investies dans ce qu'elles font... Pas des profiteurs...

Wooster
05/12/2023 à 18:31

@Ghost Leopard
On s’étonne de quelques bides retentissants, mais en réalité on fait le même constat chaque année : certains films qui semblaient être des coups gagnants assurés manquent leur cible, et inversement il y a des succès que personne n’attendait.
Je dirais que c’est ainsi depuis 40 ans. L’époque où des grands noms populaires (Belmondo, De Funes, Annie Girardot, Romy Schneider, et avant eux Gabin ou Gérard Philippe coté acteurs, ou Gérard Oury, Claude Sautet… coté réalisateurs) garantissaient quasiment à coup sûr des entrées maousses est révolue. Il n’y a plus de recette magique : Les comédies avec Clavier ou Kad Merad se plantent 1 fois sur 2.
Cette imprévisibilité est d’ailleurs la même aux États Unis. On ne compte plus le nombre de blockbusters qui boivent le bouillon.

Sanchez
05/12/2023 à 11:56

bonjour j'ai glané quelques chiffres :
Production cnc 2019 : 1 milliard 115 millions
Cout de distribution : ?
Recettes guichet brutes : 35% de 1 420 millions = 500 millions brut
Part recettes guichet nettes : 41% de 500 millions = 205 millions
Recettes guichet international : 90 millions brut
Recettes svod (Les films français représentent 2,4% de la proposition de films sur les plateformes SVOD dans le monde ) : 50 millions
Soit une perte de 770 millions d'euros
Beaucoup de défenseurs du système mettent en avant la valeur patrimoniale des produits et le fait que sur une longue période les produits génèrent de l'argent mais objectivement c'est très peu et insuffisant pour couvrir les pertes abyssales .
Tous ces chiffres sont publics, j'ai été généreux pour les recettes et évidemment les investissements des grands groupes comme Pathé ne sont pas comptabilités leurs éventuelles pertes non plus.

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