Grey Gargoyle
14/08/2023 à 12:47
Hello,
concernant le travail de Zachari Levi, je me rappelle la série Chuck terminée en 2012 et dont il était la tête d'affiche principale même si la série fonctionnait avec un ensemble cast. C'était frais, joyeux et sans prétention autre que celle de divertir. L'acteur m'avait semblé plutôt talentueux même si le personnage n'était pas très original.
Concernant des commentaires sur la transidentité ou les vaccins contre le covid, vous me l'apprenez. Je n'ai pas suivi le feuilleton. Et je m'en bas les steaks. Il fut un temps où Marion Cotillard avait fait des commentaires assez surprenants sur le 11 septembre. Donc, laissons les gens dire des conneries de temps en temps et passons à autre chose.
Revenons à nos moutons. Malheureusement, depuis la fin de Chuck en 2012, j'ai l'impression que Levi a eu du mal à retrouver un projet qui le mette en valeur.
D'où son enthousiasme à faire Shazam. D'où la douche froide au fait que le 2ieme volet se soit planté la gueule. D'où une amertume compréhensible.
Maintenant, en avant pour son diagnostic de la situation :
- ne pas aller voir un mauvais film pour éviter qu'il fasse du chiffre d'affaires et soit considéré à tort comme un succès
- un bon scénario doit être bien payé
- un bon acteur doit être bien rémunéré.
.... Ok. Ce sont de telles platitudes que ça n'appelle aucune remarque complémentaire.
Par contre, ça :
"ils se moquent de produire quelque chose qui soit bien pour vous, les spectateurs. Vraiment."
Ça, c'est archifaux. Bien au contraire, pour les gros budgets, les producteurs visent ce qui est consensuel, c'est à dire ce qui va plaire à 80% de la population.
D'où la data science, d'où les sites de satisfaction du genre Rotten Tomatoes, d'où les projections test, d'où la multiplication des relectures de script, d'où le suivi de la réputation des acteurs et actrices sur les réseaux sociaux et dans leur vie privée, d'où les sociétés spécialisées en buzz sur internet, les enquêtes d'opinion et autre joyeusetés... Ça n'arrête pas.
Et, à mon avis, la crise, elle, est due à des causes évidentes. Après 2,5 ans de pandémie et l'inflation, la majorité des scénaristes tire la langue alors que leurs sources de revenus sont instables. Or, en parallèle, l'inflation a mécaniquement gonflé le chiffre d'affaires des multinationales de l'entertainment. Ils se révoltent pour une histoire de cash, pas de contenu. Il faut aussi constater que, bien souvent, le scénariste est le parent pauvre de la profession car son travail n'a pas la même reconnaissance publique et donc pas le même statut social que les acteurs et réalisateurs.
Depuis les années 90, la meilleure carrière pour un scénariste est de devenir directeur d'écriture pour une série télévisée tout en négociant un contrat de producteur exécutif. Cela lui permet d'obtenir la reconnaissance recherchée. Par contre, cela suppose des capacités de management peu fréquentes chez les scénaristes et les places sont chères. Il faut donc savoir négocier et convaincre aussi.
Quant aux autres ? Ils sont souvent invisibles et remplaçables à merci.
La voilà la réalité de la crise. Et ça m'epaterait que les scénaristes obtiennent autant qu'ils l'espèrent. Ce n'est pas la première fois que cela arrive malheureusement.
Et les acteurs et actrices ? Ils se sont greffés à l'événement en cours puisque, de toute façon, faute de scénaristes, les projets futurs sont à l'arrêt.
Le gag, c'est que les 2 professions ont peu de contact entre elles le reste du temps. En général, le réalisateur ou le producteur sert d'interface et le gros du travail ne se fait pas au même moment (conception pour le scénariste, tournage pour l'acteur). Le scénariste et l'acteur sont rarement au diapason.
Je suis peut-être cynique mais j'ai un gros doute quant au fait que les deux professions fassent réellement front commun.
Bien au contraire, les acteurs vont attirer l'attention sur eux, étant déjà exposés médiatiquement, ce qui n'est pas une bonne nouvelle pour les scénaristes.
Par ailleurs, est-ce une grève "générale" ou pas ? On parle très peu des techniciens qui pourtant constituent encore aujourd'hui le gros des troupes du cinéma en prises de vue réelles.
Or, eux, s'ils se trouvent au chômage technique, est-ce que quelqu'un paye l'ardoise en attendant ?
La crise à Hollywood, ce serait une lutte entre deux camps : les producteurs d'un côté et le reste du secteur de l'autre (scénaristes, acteurs, consommateurs) ?
J'ai vraiment un doute quant au fait que cela corresponde à la conjoncture réelle.
Je comprends tout à fait la révolte des scénaristes. On verra s'ils arrivent à s'imposer mais je suis un peu pessimiste. Ils obtiendront quelque chose, c'est certain, mais une reconnaissance de leur rôle et une amélioration de leur statut social ? Ça m'épaterait, même si je l'espère pour eux.
Le soutien des acteurs aux scénaristes, je me trompe peut-être mais je pense que c'est de la fumisterie.
Pour le reste, bof, on verra bien. Hollywood se régénère en permanence. C'est pour ça que c'est Hollywood. Ils savent très bien comment plaire au public, même s'ils se plantent de temps en temps. Je ne m'inquiète pas pour ça.
Bien cordialement
