Chris1965
14/08/2022 à 18:14

Un Batman insipide, un Gotham qui ressemble à n'importe quelle métropole de seconde zone, un scénario abracadabrant, presque 3 heures à attendre que cela bouge pour 10mn d'action sur la fin, plus nase que cela tu peux trouver Wonder Woman 1984.... Et encore !

EternalBG
03/08/2022 à 18:41

The Batman est le film dont je m'attendais. Le meilleur film de super-héros le plus réaliste les actions sont parfaites les acteurs sont trop beaux et le film était d'une noireté impressionnante et l'émotion y était forte franchement je mets 20/20 pour ce chef-d'oeuvre de 2021.

Trac
10/05/2022 à 14:31

Mitiger quand même après visionnage , je m'attendais à une claque et au final j'ai trouvé le film sans vie , tout est tellement surfait que s'en est gênant ... L'enquête est molle sans rebondissements et inintéressante et les personnages vraiment trop caricatural . Les scénaristes qui nous font le coup de seven ou le tueur ce rends de lui même parcque les gentils flic sont incapable de l'arrêter et le Climax final est d'une nullité sans nom aucune émotion c'est vraiment dommage . Les scènes d'action sont bien trop peu présente dans le film et avait toute était dévoilé dans les bandes annonces ... Reste patinsson qui fait un bon Batman assez charismatique et une bonne catwoman mais a des années lumières de Michelle Pfeiffer . Une belle réalisation une belle photographie mais un scénario pas du tout à la hauteur . Un film trop long quasi 3h alors que 2h15 aurait largement suffit . Dire que zak Snyder qui réalise des mauvais films généralement aura réussi à rendre ses lettres de noblesse a Batman en deux scènes dans BVS bien plus qu'un Nolan ou Reeves et ça c'est bien triste

X-or
01/05/2022 à 23:53

Très étonné par la critique de manière générale.

On a un beau flacon. Magnifique même.

Mais on est loin d'avoir l'ivresse.

Que dit le film ?

Rien.

Le chat machine
25/04/2022 à 18:27

Pour moi la trilogie Nolan est surpassée, largement, ce film est un bijou, c'est sombre bien écris, l'acteur crève l'écran et enfin des enquêtes parce que ils ont tendance à l'oublier, Batman est un enquêteur avant tout. Donc bravo.

Roukesh
25/04/2022 à 11:22

J'attendais ce film de longue date, et je n'ai pas été déçu. Le film n'est pas parfait, mais il a rempli son contrat.

D'abord visuellement, la photographie est juste magnifique, jamais prise à défaut. Ces recoins baignés dans un noir abyssal, d'où l'on s'attend de voir surgir Batou à chaque instant, cela crée une tension pour chaque vilain et se ressent chez le spectateur. La nuit appartient au Bat. Le style gothique de l'architecture se greffe très bien à cette relecture d'un Batman névrosé, d'un monde en perdition. Enfin, la mise en scène est très efficace, comme d'hab avec Reeves, on ne réinvente pas la roue mais c'est très classieux, très référencé.

Niveau bande son, ça fait plaisir. Le thème, l'Ave Maria, Nirvana, ça fait plaisir à entendre, et désolé mais c'est assez rare qu'un blockbuster ait une aussi bonne BO. Même constat au niveau des bruitages, du mixage son, tout me parait très bien fini, et c'est assez rare pour être souligné.

Les personnages et acteurs, là il y a du très bon, mais on va devoir parler de la durée. 3h de film, une galerie de personnage assez conséquente, et pourtant très peu d'espace laissé à certains personnages.
Alfred n'a que très peu de temps pour exister, alors que sa relation avec Bruce est intéressante et rafraîchissante, d'autant plus qu'elle donne de bonnes clés de lectures de l'état d'esprit de sont jeune maître. Le Pingouin, méconnaissable colin Farrel, et Falcone, jouent tous deux très bien, mais restent des méchants secondaires sans grandes importances. Ils sont des personnages fonctions, subissent le scénario et auraient mérité plus.
Par contre, pour les autres, je suis conquis. Dano, ne révolutionne pas les méchants, mais il est toujours aussi dérangeant, et encore plus lorsqu'il tombe le masque. Zoe Kravitz est féline à souhait, toujours crédible dans son double rôle. Jeffrey Wright, joue un James Gordon impeccable, touchant de sincérité, le dernier des croyants, et le dernier phare pour cette ville plongée dans le chaos et la noirceur.
Enfin, Pattinson.. j'aime cet acteur. Ce Batman désabusé, complétement paumé et qui s'enfonce de plus en plus dans les ténèbres m'a beaucoup plu. Il avance tel un monolithe nihiliste, n'ayant aucune peur de la mort, il se met en danger constamment, et plusieurs fois on craint pour sa vie (c'est rare dans le genre super-héroique). Malgré tout, après être descendu dans les enfers, et malgré la noirceur qui le ronge, il se retrouve au final dans une position totalement inversée de celle du Dark Knight de Nolan. En effet, si celui de Bale devait assumer les actes atroces de Harvey Dent pour laisser de l'espoir à Gotham, celui de Pattinson se retrouve plongé dans la crasse avec tout ces habitants pour pouvoir enfin les guider vers la lumière.

En bref, j'ai beaucoup aimé, et vive le cinéma.

Roby
24/04/2022 à 09:49

Névrosé jusqu'à la moelle. Un film, pour moi, se doit d'être divertissant, je n'en ai ressenti aucun au point de m'endormir après 1h30 de visionnage.
Le Batman est ici un accessoire qui semble déranger le réalisateur , au point de se demander s'il n'aurait pas préféré l'effacer complètement du film. Je me suis même demandé à un moment si on avait pas affaire a un rêve du joker incarnant Batman. Pourquoi s'obstiner a vouloir un Batman autant rongé par le passé ?! On s'attend à tout moment a voir le Batman se pendre au bout d'une corde , il en devient un vrai caricature du névrosé de service. Alors oui, la photo et la musique son superbes mais une expo photo ou un concert peuvent l'être tout autant. On s'obstine, on se décarcasse pour avoir une lumière parfaite , une sonorisation envoutante, au point de faire passer l'image au second plan. Le "méchant" ridicule nous ferait presque rire , les personnage secondaires sont présents par obligation scénaristique . Je me suis ennuyé et véritablement forcé à le visionner jusqu'à la fin. Ils faut arrêter de bâcler des licences qui sont la pour divertir ! Depuis quelques années c'est un véritable concours du réalisateurs qui créera la version la plus glauque pour satisfaire sa dépression. Bref , une déception de plus. Si vous voulez vous divertir, rêver et être embarqué, passez votre chemin.
Message a l'attention du réal et des scénaristes , sait 'on jamais... : Changez de psy ! ou changez de drogue !

Flo
23/04/2022 à 14:21

Bon, allons-y pour un décryptage plus précis, avec des révélations sur le film - en prenant son temps pour lire car c'est détaillé (30 minutes disons)... sinon ce n'est pas la peine, merci, Bon Film et à bientôt.


Dès le tout début du film, gros étonnement : les premières notes tirées de l'Ave Maria qu'on entend sont d'une légèreté telle que ça en devient amusant, alors que ce que le film montre à l'écran est à l'inverse plutôt inquiétant. Un décalage noir savoureux, mais qu'on ne retrouvera pas beaucoup par la suite - de quoi doucher un brin l'enthousiasme.
Surtout pour cette même symbolique catholique de l'Ave Maria, tout ce qui concerne un Avènement, le rachat de l'Humanité, mais qui seront ici pervertis, faisant même intervenir à la fin un mini Déluge (là ce ne sont plus les mêmes Testaments).
Drôle d'idée pour le thème musical du Riddler, il aurait peut-être fallu quelque chose évoquant plus directement La Révélation, donc l'Apocalypse..?
Ça nous change en tout cas drastiquement du Riddler originel, à l'imagerie plutôt Queer - et très intéressante.

Donc, le plan avec les jumelles : arrivant après le titre du film, on peut penser en un instant qu'il s'agit de Batman qui surveille.
Puis, que l'enfant qu'on voit costumé en ninja, c'est le petit Bruce Wayne.
Ni l'un ni l'autre finalement - autre qui est presque une reprise du "Batman" de 1989, où l'agression d'une famille en début de film faisait écho à celle des Wayne...
Le point de vue voyeuriste (on parle un peu trop vite du "Conversation Secrète" de Coppola) en vision subjective a beau être surplombant, il est empreint de menace et d'inquisition pour le vilain.
Puis lorsque ce plan reviendra plus tard avec Batman lui-même (gémellité des personnages cette fois), ce point de vue sera retourné : possiblement inquisiteur envers la suspecte Selina, puis voyeuriste, et enfin fasciné (excité ?) devant cette femme qui se déshabille, puis se rhabille pour devenir un autre double en costume noir. Double de l'observateur, bien que les points de vue subjectif et le cadrage central reviendront d'autres fois à l'écran.
Ce sont Thanatos puis Eros qui sont convoqués chez les deux antagonistes principaux... Ce que le reste du film a hélas tendance à étouffer par son trop plein de scénario.

Revenons au meurte du début, qui va en suivre d'autres tout aussi terribles et mis en scène de façon impressionante (et souvent sadique comme du "Saw") : oui, c'est le Zodiaque, qui a marqué durablement les USA. Mais dans ce cas là, quel est-il donc ?
Nous sommes dans une sorte d'uchronie, puisque Gotham est fictive... même là, on n'y reconnaît pas vraiment New York, ni même de quand date la technologie utilisée... Est-ce à dire alors que le Zodiaque n'a jamais existé avant maintenant dans cet univers ?
Ou bien non, cet élément de l'histoire de l'Amérique a bien existé, et ce Riddler n'est qu'un copycat ? - mais dans ce cas, tous ceux qui enquêtent devraient avoir la référence historique en tête, et le signaler ?
Ce qui n'aurait pas empêché l'identification de Batman et le Riddler avec l'idée d'une menace tapie dans l'ombre, insaisissable et violente.

Ce qu'on voit dans l'introduction officielle de Batman : l'idée est que sa légende est déjà construite, et que le Bat-Signal et les ombres qui entourent les ruelles (trop sous-éclairées, sûrement à cause de la corruption qui détourne les budgets) suffisent à faire très peur, et à aider aussi le héros dans sa tâche.
L'exécution de cette séquence est par contre assez problématique puisque ne sont concernés qu'un taggeur (pas grand intérêt), et un petit braqueur et une bande d'agresseurs. Tous masqués (mais c'est Halloween).
Comme par hasard (ou pas ?), il va intervenir contre ceux qui sont plus nombreux, avides de violence gratuite et peinturlurés comme... des Joker - déjà traités en bandes furieuses dans "Batman Beyond", ou dans "Joker".
Mais était-il aussi là dans l'ombre du petit braqueur ? Savait-il si ça allait être assez "bénin" avec lui ?
Pourquoi faire maintenant une référence au Western lorsqu'il avance lentement, avec un bruit évoquant des éperons ?
Pourquoi ne pas assez utiliser le symbole sur sa poitrine comme une épée, puisqu'il s'agit aussi d'un chevalier en armure ?
Pourquoi la technologie utilisée par Batman mélange aussi bien des bricolages que des outils plus sophistiqués au lieu d'être homogène ?
Peu importe si c'est cool..?
Si seulement le film était un peu plus ludique, et ne souscrivait pas à l'idée de faire en sorte que Tout doit être utilitaire et relié dans un scénario moderne. Ou, dans le cas de la Warner, qu'il faut avoir une certaine façade de respectabilité sérieuse... qu'ils ne respectent pas toujours d'ailleurs, quand on leur liste un nombre énorme de fautes de goût et de maladresses, rien que pour leurs films DC. Lesquels DC sont énormément formatés pour tourner tout le temps autour de thèmes sentimentaux, d'ascendance parentales compliquées, et ce quel que soit le réalisateur (en même temps, pour d'autres films de super-héros, ça tourne toujours autour de protecteurs qui sont perfectibles et régulièrement remis en cause, alors...).

Revenons à l'exposition du film : d'emblée la voix off permet de faire comme un Film Noir, un Polar. Ce qui est on ne peut plus normal puisque c'est aussi un Genre dans lequel la Warner verse naturellement depuis presque un siècle de films, dont des paquets de chef-d'œuvres. Le studio a, quoi qu'il arrive, cette part d'identité composée d'histoires criminelles, récurrente dans leur cinéma. Ce qui peut expliquer pourquoi il leur est tout aussi naturel de tout le temps revenir à Batman, qu'ils n'ont jamais autant été à l'aise qu'avec ce personnage (en dehors de sa renommée populaire hors cinéma). Ce qui pourrait être aussi naturel pour un Matt Reeves ayant scénarisé jadis "The Yards" (et ses propres histoires parentales compliquées), mais pour James Gray.
Sauf que, si on regarde bien, un Film Noir c'est pas ça. C'est pas 3 heures, mais au moins la moitié si on se réfère aux grands Classiques fondateurs... Classiques que le film mêle en patchwork de différentes époques ('40, '70, '90), sans choisir un angle de vue référentiel strict comme ça a pu être le cas dans le "Zodiac" de David Fincher. Et sans faire oublier les nombreux "sous-Se7en" (et même les "sous-Silence des Agneaux") qui n'auront jamais réussi à égaler l'original.
En tout cas, ce genre est souvent plus condensé, et c'est très souvent "gratuit" et cryptique, ça n'a pas cette fameuse obligation d'être tout le temps utilitaire, relié (et bien long).
Et on sent que ce film essaie d'être à la fois deux styles, ultra classique et ultra contemporain, mais qui sont assez aux antipodes l'un de l'autre.

Résumons : on a donc une reproduction quasi assumée de beaucoup des codes des polars classiques, que ce soit le ballet amoureux (et sexué) avec une Femme Fatale ayant ses propres objectifs... Et qui sera d'ailleurs la seule à voir son arc naratif vengeur complètement bouclé à la fin ;
- Les retours intempestifs (4 fois !) dans un repaire maffieux qui se révèle le centre névralgique premier de Toute l'histoire... Mais sans avoir une identité visuelle assez forte pour le démarquer de toutes les boîtes de nuit glauques imaginables (et où sont les icebergs là dedans ?) ;
- Les braves amis faire-valoirs qui servent avant tout de petits repères moraux... Mais qui sont bien souvent maladroits - Gordon met du temps à répondre que Batman pourrait toucher les preuves car il porte des gants (sauf que ça peut vraiment les endommager, ce ne sont pas des gants chirurgicaux) ;
- Une course-poursuite (en voiture) qui réveille l'intrigue... Mais qui souffre de la comparaison avec les derniers Fast and Furious, capables de faire n'importe quoi avec leurs véhicules comme si on était réellement dans une bande-dessinée complètement folle. Surtout quand il y a quelques similitudes entre cette Batmobile et les diverses Dodge Charger de Dom Torreto ;
- Et il y a un mystère très alambiqué.
Oui tout ça, c'est dans les codes répétés de ces films d'antan. Et comme on le voit, Matt Reeves ne les détourne pas, ni ne les dynamit(s)e... pas de surprises, pour ceux parmi les spectateurs qui en ont vu d'autres et qui ne l'ont pas oublié, bien évidemment.
Mais c'est aussi un film d'aujourd'hui, dans sa fabrication et dans son contexte contemporain, même si certaines technologies qu'on y voit empêchent d'avoir une datation plus concrète.

Ainsi, l'introspection du personnage qui nous est présenté n'est pas sa seule vision d'un monde (il y a bien d'autres points de vues là dedans), et n'est pas au service du seul film mais d'une Saga commerciale très facilement envisagée à l'avance.
Et si le héros va effectivement d'échec en échec de toute l'histoire, comme pour un détective privé de ces Polars classiques, en ayant un certain temps de retard sur l'intrigue... le fait est que pour le spectateur c'est moins le cas : en dehors de certains indices, il est aisé de décrypter ce qui s'y passe, et de connaître l'identité réelle des vilains avant même de voir le film et sans être un fan de comics (merci Internet).
Même l'angle de vue du traumatisme fondateur du Riddler est très usité. Tandis que l'idée sous-jacente selon laquelle seuls les "êtres ailés" peuvent diriger Gotham - chauve-souris, pingouin, faucon - oublie de prendre en compte le Sphinx, poseur d'énigmes ailé et une des traduction vf du Riddler.
Peut-être pour une prochaine fois. En attendant la Cour des Hiboux...

Comme autre détail narratif essayant d'être absurde et trop logique à la fois, il y aura aussi tout ce dispositif autour de... la spatule. Bien mise en avant en tant qu'arme dans la première scène de meurtre, afin d'être suffisamment mémorisée par le spectateur, son importance finale se révèle d'une étrangeté presque gaguesque :
Un policier "prétexte" - un peu simplet, d'abord hostile puis bienveillant avec Batman, marqué symboliquement du numéro 39 (année de première publication) - offre la clé de l'énigme : ça sert juste à décoller une moquette, révélant pile à ce moment là un plan avec des explosions etc - on se rassure, impossible ici de faire un jeu de mot entre "moquette" et "maquette".
C'est tellement improbable comme machination prévue longtemps à l'avance, que c'est vraiment difficile d'y croire complètement, même quand le but caché de ce film (rop écrit) semble être de faire ressentir sa narration de façon viscérale.
Si on était dans un Batman plus fantaisiste, peut-être. Mais avec l'esprit de sérieux que veut arborer le film, c'est compliqué.

Si effectivement le héros enquêteur d'un Polar peut souvent être considéré comme un "pestiféré" par les autres policiers, juste à cause de ses méthodes qui ne suivent pas les règles (qu'il soit flic ou Privé), comme le fait Batman... Il reste que ce dernier est trop fort, trop intouchable pour être un bon équivalent d'un héros enquêteur classique.
D'ailleurs si on a souvent dit que le thème musical de ce film (fait pour être tout le temps entêtant) ressemblait à la Marche Impériale de Star Wars... ce Batman trônant au milieu de simples flics a tout d'un Dark Vador, raide mais n'ayant pas besoin de faire grand chose pour donner une impression de puissance et de crainte pour autrui.
Puis, plus tard, plus du tout (une fois poursuivi par la police, on croirait presque qu'il a rétréci).
Et dans le même temps, le visage de Robert Pattinson est ce qu'il est : un peu comme Johnny Depp (dont la carrière a quelques belles similarités), il fait plus jeune que son âge. On est dans une Année 2, et il a l'air d'avoir 18 ans, de ne pas être assez endurci pour un héros de Polar, de ne pas avoir ce type de charisme qu'on s'attend à voir pour un héros du Genre - en dehors d'exemples détournant cet archétype, comme dans "Brick" ou "Veronica Mars" par exemple (mais "The Batman" ne détourne rien, on le voit bien).
Surtout si on prend "Batman Begins" comme modèle suffisamment canonique pour une Année 1, qui était assez exhaustif sur les procédés pratiques et émotionnels menant Bruce Wayne à la création de Batman - film qui finissait aussi par voir un vilain semi-costumé se débarrasser de Falcone, avant d'aider à lancer une attaque punitive sur Gotham.
Surtout si on tient aussi compte du calcul actuel des studios, consistant à bannir tout héros ayant une aura virile trop écrasante. Avec un jeune Batman fragile, perturbé et qu'on puisse plaindre, aucun risque de se voir accusé de patriarcat par quelques fous du clavier, faisant des amalgames fallacieux comme si c'était un sport national.

Dommage que le port de lentilles de contact caméras-enregistreuses soit une idée qui ne soit pas exploitée au point d'en avoir une paire de couleur blanche. Pour rendre encore plus intimidant le héros, en plus du clin d'œil esthétique aux comics.
Peu cohérente par contre sa diatribe répétée aux truands (et elle aussi intimidante) sur le fait qu'il est "La Vengeance !"... Mais la vengeance contre qui ? À propos de qui ou quoi...? ça il ne peut pas le dire, bien entendu.
Mais pour les personnages du film, il est ainsi aisé de deviner quelle sont les personnes à Gotham voulant venger un meurtre (forcément), et qui auraient surtout les moyens financiers pour avoir un équipement pareil. Pas besoin d'être un intello comme le Riddler pour le découvrir, encore plus quand cette version de Bruce Wayne ne détourne pas l'attention en se faisant passer publiquement pour un Kéké - étant aussi maussade que Batman, il fait Ton sur Ton.
Disons alors que "ça passe" parce-que la Police est trop corrompue pour bien enquêter dessus (pas Gordon ? aurait-il déjà compris qui il est ?)...
Sauf que les maffieux qui tiennent une partie de la Police devraient être bien plus concernés par cela, et les forcer alors à enquêter sur celui qui peut leur mettre des bâtons dans les roues, pour mieux le débusquer.
Et que va bien pouvoir faire le Riddler de cette information ultra précieuse à propos de l'identité secrète de Batman ? Il n'a aucune dette envers Wayne, et si sa logique le pousse à mettre en place un énième plan complément tordu, ça ne sera qu'un autre délire d'une personne malade : préserver Batman pour continuer à jouer avec lui, plutôt que l'éliminer de l'équation en le dénonçant.

En passant, Colin Farrell... il faudra aussi s'interroger sur cette tendance hollywoodienne, de plus en plus répétée actuellement, qui consiste à rendre un acteur vraiment méconnaissable sous des tas de prothèses - vu que ça arrive en même temps que Jared Leto en Gucci, Lilly James en Pamela Anderson ou Jessica Chastain en Tammy Faye.

Reste le problème de cet Alfred, manquant cruellement d'ironie british, qui n'aura qu'une fonction utilitaire tout du long de sa poignée de scènes - bien qu'il soit complètement escamoté du film avant la fin.
Déjà, il semble obligatoire d'avoir lu les comics Batman : Terre Un pour comprendre qu'il s'agit d'une version du personnage qui est un vétéran de guerre handicapé... enfin, si tant est qu'ils nous le confirment un jour.
Ensuite ses scènes se limitent à aider Bruce en s'inquiétant beaucoup pour lui, et dont toutes les idées qui s'y rattachent sont systématiquement désamorcées : Bruce lui lance un "Vous n'êtes pas mon père !" très adolescent. Et bien sûr qu'il l'est quand même, un père, à sa manière... surtout une fois qu'il se retrouve à l'hôpital et qu'on peut s'inquiéter pour lui. Pour un attentat qui n'était qu'une diversion de plus, si le Riddler voulait garder Batman vivant. Ce qui n'aurait pas été bien dur à comprendre avec un colis piégé de façon aussi grossière par rapport à la petite sophistication morbides des autres meurtres.
Et moins remuant que si Reeves avait pris le parti de faire vraiment mourir Alfred, ce qui n'a jamais été encore fait au cinéma - toute la scène, rythmée par le Requiem de Gabriel Fauré, est conçue pour amener les spectateurs à ce moment très tragique et touchant.... et ils n'ont finalement pas oser aller plus loin. C'est un peu abusé.

Désamorçage aussi par le biais d'Alfred de la théorie d'une alliance Thomas Wayne/Falcone, et d'un meurtre par Maroni... dans la foulée du speech de Falcone à Bruce Wayne (faut-il avaler si facilement les couleuvres d'un gangster roublard ?).
À quoi ça aura servi ? À rien si ce n'est à placer un mystère à propos du responsable réel de la mort des Wayne, que ce soit encore un Joe Chill, une Ligue des Assassins, un Jack Napier ou bien autre chose (oui, on pense bien aux Hiboux).

Enfin, même problème que pour son dernier "Planète des Singes" : Matt Reeves se sent si obligé d'en rajouter pour donner du prestige qu'il ne sait pas comment finir son film. Tellement qu'il enchaîne les climax finaux, jusqu'à plus soif.
Terminer avec le proto Riddler, ça allait déjà, c'était assez intense... plus ou moins, jusqu'à ce que celui-ci parte dans son numéro hurlant à la Rain Man...
Une inondation ensuite, d'accord...
Le groupe de fanatiques arrive, là on se croirait presque dans un autre film (Nolan par exemple)...
Catwoman sauve Batman pour prouver sa valeur, bon...
Mais ça s'annule puisqu'il faut que ça soit ensuite lui qui la sauve, en s'acharnant pour laisser entendre sa folie incontrôlable et... on n'en avait pas déjà fini avec tout ça depuis un petit moment ?
Et puis Re... Sauver les gens de l'électrocution... Bon là c'est bon, tout le monde a bien Bien compris, Batman est vraiment un homme bon - et un guide à suivre.
C'était pas la peine de taper comme un sourd sur la narration, la subtilité n'est vraiment pas de mise

Conclusion... Sûrement que c'est ça : le côté glauque et immersif du film fait son gros succès et son enthousiasme critique. Pas la caractérisation et les références politico-psychologiques, ou alors il faudrait nous expliquer comment sans que ça ne soit superficiel, au vu de la lourdeur scénaristique de la démonstration.
Avec la photographie de Greg Fraser, créant de la stylisation, sculptant le Noir, colorant en monochrome souvent même en direct sur le plateau... Sans compter des compositions clin d'œil à des tableaux connus (Hopper, Delacroix...)... C'est aussi cela qui fascinerait le plus la critique à l'heure où les films de super-héros ont maintenant le choix de laisser de côté l'obligation absolue d'être très stylisés - surtout ceux se passant dans des mondes plus réels. Alors que Gotham est intrinsèquement "irréelle", ça n'a donc rien d'extraordinaire dans son cas.
Surtout en regardant le scénario de plus près, parce-que là tout n'arrive pas à tenir suffisamment debout pour être vraiment de grande qualité, bien maîtrisé. Et que tout y est en développement (comme le souligne aussi les nombreux immeubles de la ville, qui restent encore en construction).
Comme n'importe quel gros blockbuster Tout Public en fin de compte.

L'habit ne fait pas tant le moine.

Matrix R
23/04/2022 à 11:28

Et dire que la promo de ce film fut abusée. On avait vendu un Batman détective coriace, mais au final plutôt fadasse.
Mes impressions :
- pour l'aspect technique, la photo est ultra cool. Cela plongé dans l'univers du Gotham qu'on aime.
La musique est de ouf.
Mais, j'ai un grave problème avec la caméra de Reeves, que je trouvais déjà tiède dans ses précédents films. Très de plans serrés, les scènes d'action sont tellement rapidement filmés, qu'on n'a même pas le temps de bien déguster. La course poursuite entre le Batman et le pingouin, qui est rappelons-le la seule du film, est filmée à la manière d'un collégien voyeur, majoritairement illisible.
-pour le scénario, trop de sous intrigues. On ne sait pas vraiment si on est dans un polar, un thriller ou un film de super héros, faudra choisir. Trop de mélanges pour un rien irritant. Et la multiplication des références accentue maladivement le désarroi : Steven, balade runner, zodiac, le jour d'après, les affranchis, incorruptibles, conversation secrète, le film gothique, l'expressionnisme allemand.... Ce qui n'est pas mauvais en soi, sauf que là on est à deux doigts de l'indigestion.
L'enquête qui n'est pas si cornélien ne que ça, mais qu'on étiré sur trois heures, alors qu'il y a juste 3 crimes ( 1h50 aurait suffi).
Reeves echapp au cliché de l'origin story, mais qu'il reproduit néanmoins subtilement avec le petit garçon du maire qui découvre le cadavre de son père, la messe à l'église : bravo pour la mise en abîme complètement inutile.
Le méchant, ce Riddler qui est un mélange vncestueux du méchant de seven et du Joker de Nolan, n'est que caricatural. Il ne révolutionne rien, celui de la série Gotham est bien meilleur avec ses devinettes de ouf.
Le pingouin, seigneur pourquoi avoir caste Colin Farrell, si c'est pour le faire ressembler aux persos mafieux des films de Scorsese ou de Palma? Fallait plutôt caste de Niro, Pesci ou Pacino, ça aurait fait plus simple, et surtout fait économiser du temps à la maquilleuse, vous trouvez pas?
Alfred, il est plus invisible que jamais. Juste là pour remplir la liste des persos, pareil pour Catwoman, pour qui la présence est pas nécessaire, même si Zoe s'en sort plutôt bien dans le noir. Son histoire d'amour, ou Noiro pseudo histoire d'amour avec Bayou ne participe qu'à exagérer la durée du film. La scène d'intro, je me demande à quoi elle a servi, que quelqu'un m'explique.
Patti son. Il fallait vraiment forcer sur le maquillage, l'éteyeliner a du se sentir ému d'être si sollicité, tant c'est lui la noirceur sur le visage angélique de Robert. Ses sourcils epaissis, ce fond de temps abusif et ses nauséeux gros plan sur son visage pour montrer où capter la mélancolie, la vision désabusée du héros est à pleurer.
Gotham, mais où est Gotha Sommes-nous dans un Batman ou un film noir quelconque ?
Au finish, Reeves nous pond non pas un film, mais un exposé de 3h sur ses influences cinématographiques, qui sont les mêmes que tous les Réalisateurs de sa génération en somme.
Ce Batman est un divertissement moyen, aidé par une hype sidérante, bondée d'une publicité mensongère qui nous promettait l'enquête du meilleur détective du monde.
Sherlock Holmes, inspecteur Bernabéu, Poirot sont de très loin meilleurs que ce Batman vendu comme la symbolique de la noirceur, qui est au final un exégète confus de l'obscurité douloureuse. Oui, car après avoir passé 3h à le visionner, on ne grand rien, ne retient: une amnésie totale.
5,5/10

clad032
09/04/2022 à 20:35

Bien filmé, bonne ambiance, très bons acteurs, direction artistique au top, j'ai vu un bon film de détective, mais que vient faire Batman la dedans? Aucune nuance, aucun contraste, sois noir et tais toi. Je n'ai pas retrouvé l'univers qui me plait chez Batman, qui est à la ramasse (peur sur un toit, frappe à la porte d'une boite), extrêmement déçu de ce Batman.

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