Franken
14/10/2021 à 12:26

@Castor

Si tu veux de l’Histoire, lis des historiens et regarde des docus.
Le cinéma est une affaire d’histoires.

Castor
14/10/2021 à 11:50

Bob: accepter les transformations les plus grossières sous prétexte que c’est du « cinéma » , c’est vrai que c’est beaucoup plus intelligent… aller retourne bouffer tes pops cornes et gave toi d’images sans te poser de questions !

Franken
14/10/2021 à 10:59

Pinailler sur la réalité historique au cinéma, j’ai toujours trouvé ça tellement bête…

Castor
14/10/2021 à 07:28

Tonto: d'accord merci !

Tonto
14/10/2021 à 00:40

@Castor
Disons que la structure en trois temps, avec la même histoire racontée à chaque fois, impose une grammaire narrative très différente que d'habitude qui, ici, est composée de très courtes scènes qui s'enchaînent de manière parfois très abruptes. J'ai trouvé le montage très, trop sec, souvent.
Avec une version longue (quitte à pousser le film au-delà des 3h), il y aurait moyen d'arrondir les angles et de nuancer le propos comme toujours assez schématique de Scott.
Les dialogues entre le comte d'Alençon et Jacques Le Gris, notamment, méritent d'être mille fois plus développé pour mieux comprendre la psychologie de ces hommes, qui n'est qu'effleurée ici, Scott préférant les réduire à de simples bêtes de sexe (au passage, je crois que je n'avais jamais vu une nudité aussi frontale chez le réalisateur... mais je ne connais pas toute sa filmo, et on remarquera que, comme d'habitude, seules les femmes ont le "droit" d'être montrées nues, marrant pour un film pseudo-féministe).
Après, j'aurais bien aimé voir la relation entre Jean de Carrouges et sa femme largement développée également. J'ai souvent eu du mal à savoir s'ils s'étaient aimés à un moment ou à un autre. Ça vient peut-être aussi du fait que Scott passe directement de la première rencontre entre Jean et Marguerite à leur mariage sans nous expliquer ce qui s'était passé entre temps (mariage arrangé ou d'amour ?), ce genre de choses.

Castor
14/10/2021 à 00:29

Kyle Reese : En effet il a un grand talent pour la mise en scène . C'est pour ça que je ressens une certaine haine à son égard et de la frustration après certains de ses films : avec des scénarios mieux élaborés il pourrait nous sortir des oeuvres irréprochables . Après Gladiator reste un excellent péplum ( si on enlève le côté " politique " foireux du film ) et les duellistes un petit chef d'oeuvre !

Castor
14/10/2021 à 00:23

Tonto: Je rejoins ton point de vue sur Scott. Une version longue du dernier duel ? Il y a des scènes qui sont bâclées ?

Kyle Reese
14/10/2021 à 00:14

@Dick Laurent

Qu'est-ce que tu as contre Traquée ? :)
Film très esthétique, polar romantico-glacé avec une Mimi Rogers troublante en pin up bourgeoise imprenable de la haute société, classe jusqu'au bout des ongles. Bon ok j'avoue j'ai pas mal fantasmé sur elle dans ce film ! Mais j'en garde un bon souvenir.
J'aurai aimé par curiosité le revoir après tout ce temps mais pas trouvé de copie restauré, doit surement avoir une bonne raison ...

@Castor

Bon finalement je comprend ton point. Dans son cas sa maitrise esthétique excuses ses (grosses ?) prises de liberté sur l'Histoire, le mec sait tellement bien filmer, il réussi à me rendre aveugle question vérité historique.

Tonto
13/10/2021 à 23:55

@Castor

Je ne trouve pas qu'il faille résumer les films de Scott à un simple "les temps anciens, c'est de la merde".
C'est ce que j'appelle le "syndrome Scott" : effectivement, le bonhomme a une vision très obscurantiste de l'Histoire et semble croire qu'on a bien progressé aujourd'hui (même si le discours du Dernier Duel, pour le coup, en établissant un pont avec notre époque, change un peu la donne).
Et en même temps, il est presque schizophrène, on le sent vraiment fasciné par toutes ces périodes. Je crois qu'au fond, Scott admire le Moyen-Âge autant qu'il le déteste ou plutôt qu'il voudrait le détester. Je crois que c'est un peu sa malédiction personnelle : il n'arrive pas à détester complètement ce qu'il ne peut se retenir d'admirer, finalement. C'est comme ça que j'explique son retour permanent au film historique.

D'ailleurs, de manière plus générale, c'est aussi son rapport avec la religion : il semble la haïr, car il ne la resume qu'à un simple pouvoir temporel et en même temps, il s'incline régulièrement devant ce qu'il ne comprend pas. Il ne peut se retenir de respecter la piété des Romains, la sagesse des chefs chrétiens et musulmans, la détermination à toute épreuve que la foi donne à Moïse...
Je trouve vraiment que Scott est un artiste fascinant, justement, par ce côté presque insaisissable. On croit l'avoir cerné, on croit le tenir et là, il nous sort un truc génial, exceptionnel, inspiré, qui va apparemment à l'encontre de ce qu'il semblait nous dire la minute d'avant.
C'est pour ça que même si je n'ai vraiment pas aimé Le Dernier Duel, je serais curieux de le revoir plus tard, et j'aimerais plus que jamais qu'il en sorte une version longue, je pense que le film en aurait besoin...

Tonto
13/10/2021 à 23:45

@Simon Riaux

Non, mais effectivement, avec le recul, je suis assez d'accord avec vous, c'est vrai que le chapitre 2 nous montre bel et bien un viol mais réussit à nous montrer que dans la tête du violeur, finalement, ça n'en est pas vraiment un (j'aime beaucoup le "ne vous sentez pas coupable, c'était plus fort que NOUS", cette manière d'impliquer la victime pour la faire culpabiliser, ça, c'est vraiment glaçant, et brillant).
Là-dessus, rien à redire. Moi, ce qui me gêne vraiment, comme dans toute l'œuvre de Scott mais plus ici qu'ailleurs, c'est c'est rapport au Moyen-âge. L'idée de donner des réactions très contemporaines aux personnages créé un lien direct avec nous et permet de rendre vivant cette période. Mais en même temps, ça crée une atmosphère a priori très anachronique et donc fondamentalement fausse. Je trouve que les mentalités ne sont pas du tout respectées et je trouve ça dommage.

C'est le besoin d'avoir recours au Moyen-Âge pour parler de notre époque qui me paraît très discutable. Au-delà de la comédie, Les Visiteurs y arrivait étrangement bien dans son sous-texte (j'ai presque du mal à croire que j'écrive ça ^^). Scott, lui, semble rester trop premier degré pour que son discours ait une réelle portée. Au lieu de faire une étude comparative, il mélange les deux époques dans un gloubi-boulga qui fait sans cesse saigner mon âme d'historien...
Et en même temps, quel réalisateur !!

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