Yo
16/02/2021 à 16:46
@Arnaud (le vrai)
Sauf que ce n'est bien souvent pas du tout la question posée.
Personne, absolument personne, dans le champ universitaire, journalistique, ou politique, ne nie que de l'hostilité, et une hostilité motivée par un sentiment raciste, puisse exister à l'encontre de personnes caucasiennes. Blanches. C'est une évidence que personne ne discute. Il y a du racisme épars contre des blancs.
En revanche quand on évoque "le racisme" (quel qu'il soit), on évoque la définition sociologique ou sociale du racisme, qui est différente - ce qui est logique - le champ d'application n'étant pas le même. Le racisme anti-insérer le groupe que vous voulez, c'est une organisation sociale, verticale, qui va bien au-delà des individus sur laquelle ils n'ont pas forcément de prise au niveau individuel. C'est un système de valeur qui permet ou entretient une logique raciste.
En gros, un type avec une casquette se fait casser la gueule par trois connards en short, qui détestent les casquettes, c'est bien un geste raciste à l'encontre des porteurs de casquettes. Et les porteurs de shorts sont sans doute racistes. En revanche, si les connards en short ont moins de chance de : trouver un boulot, un logement et de s'exprimer mais plus d'être silenciés et contrôlés par la police arbitrairement, alors ils sont bien victimes d'un système, d'une forme de racisme qui repose au moins en partie sur les institutions qui traversent et structurent le corps social.
Quand vous entendez dire "le racisme anti-blanc n'existe pas", cela ne signifie pas qu'aucun blanc ne peut être à un instant T victime de racisme, mais que ces situations ponctuelles ne peuvent être assimilés à celles d'individus discriminés à plusieurs niveaux de la société.
Ce que dit Spike Lee sur Tarantino, ce n'est pas qu'il ne doit pas utiliser Nigger, il lui reproche de l'utiliser de manière complaisante, et le soupçonne de jouir du terme, ce qu'il trouve problématique. Perso, je ne partage pas son avis, mais ça me paraît tout sauf scandaleux.
Ce qu'il dit sur Greenbook, c'est ce que énormément de monde lui a reproché : d'être un film de sauveur blanc, qui traite tout à un niveau individuel et fait comme si le racisme n'était pas soutendu par une organisation sociale. une vision disneyienne quoi. Là pour le coup, je suis plus que d'accord avec lui.
