Birdy
06/12/2020 à 10:33

Vu. Et idem que la plupart d'entre vous, je ne peux qu'admirer le savoir faire mais ne comprends pas la moitié des références ou personnages. C'est cool de voir Joe Mankewicz avant qu'il devienne l'orfèvrerie de Eve ou Les limiers.
De sentir l'haleine fétide de ces producteurs tous puissants qui méprisent le cinéma et les auteurs.
On croirait voir des dieux jouer avec leur création sans comprendre la puissance qu'elle renferme.
Mais le scénario se fait un malin plaisir de ne jamais présenter qui est qui, et surtout, de jouer sur des codes dramaturgiques trop obscurs.
Quelle empathie pour les personnages ? On ne vibre quasi jamais pour eux. Même la flamboyance du jeu de Gary Oldman se perd dans l'éloignement chirurgical de la mise en scène de Fincher, qui ne lui octroie que 3 gros plans dans tout le film.
Qui est l'antagoniste ? Quelle est la quête du héros ? Quel est l'enjeu du film ? Ou est son noeud dramatique ?
Je peux répondre sans en être vraiment sûr. On sent le film d'auteur puissant et maîtrisé, l'image est juste ahurissante, mais cette toile de maître demande de plonger dans les livres d'histoire pour simplement comprendre le sens de certains passages.
Le suicide d'un inconnu devrait nous toucher ? La dispute avec Wells, qui n'existe que sur son aura, nous assommer ? Et ce rapport étrange entre Charles Dance et notre héros, qui l'a vraiment compris ?
Bref, je sens que je pourrai écrire une critique différente de ce film à chaque visionnage, alors je me garderai bien de le juger définitivement maintenant. Il y a eu beaucoup de plaisirs, peu d'émotions, de l'admiration, de la frustration, et au final, je me sens tout petit devant ce film trop élevé pour moi.

Ankytos
05/12/2020 à 23:49

Vu et pas déçu. Je ne sais pas encore si je l'appellerai chef d'oeuvre, il me faut un peu de recul, mais un très bon film en tout cas.
En revanche, je ne pense pas qu'il soit si exigeant que cela. Je ne connais pas particulièrement l'époque ou le contexte qu'il utilise et pas mal de choses ont donc dû m'échapper mais cela ne m'a pas empêché de prendre beaucoup de plaisir. C'est vrai qu'il est dense et ne s'embarrasse pas trop d'explications, on est priés de s'accrocher, mais je prends ça pour des qualités. Au moins, je ne m'ennuie pas.

Ocani
05/12/2020 à 23:25

Je viens de voir le film et j'ai lu votre critique. Oui le film est exigeant. Trop. J'apprécie énormément Fincher et lank mise en scène, décor, et photos sont à tomber. Néanmoins il reste, je trouve, inaccessible au commun des mortels, trop dense. Bref, c'est visuellement à tomber par terre mais le script est trop "fermé" pour susciter mon entière écoute.

raf
05/12/2020 à 21:10

Un vrai film pour cinéphile avec les limites de l'exercice, sans une connaissance encyclopédique de l'histoire des studios, des producteurs, scénaristes et réalisateurs de l'âge d'or d'Hollywood on reste à côté.
Pour ma part je n’avais suffisamment les clés de lecture pour l'apprécier à sa juste valeur.

RobinDesBois
05/12/2020 à 17:12

Pfff j'ai une envie folle de le voir mais je ne suis plus abonné à Netflix je trouve ça frustrant de devoir me réabonner "juste" pour un film. Bon j'aurai aussi accès au reste du catalogue mais je suis déjà abonné à Amazon Prime. Quel dommage que le film ne sorte pas au ciné :(

captp
05/12/2020 à 11:31

C'est beau, parfaitement construit et super bien joué mais comme redouté ça ne fonctionne pas vraiment sur moi. Bien sur j'ai regardé sans déplaisir et passé un très bon moment mais je n'ai pas les clefs pour y voir un chef d'œuvre.
Marrant car mank me fait le même effet que citizen(le bordel au niveau des dialogues en moins car tout le monde cause en même temps dans le film de Welles du coup les sous titres doivent faire des impasses) , j'apprécie mais je sens bien que ça me dépasse.
En tout cas heureux que ce film existe :)

alulu
05/12/2020 à 11:27

@Eddie Felson

À te lire, dans le sens ou tu rayes un peu toutes les cases de l'image que l'on peut avoir d'un cinéphile ou rien ne dépasse, tout es propret. Tu ne le sais peut être pas mais tu es la définition incarnée du cinéphile :)

Je crois que certains n'ont pas pigés, je ne parle pas de qualité que peut avoir un tel film ou de la patine que le temps pourrait donner à une œuvre ou du truc qui donnerait un cachet particulier à un film plus récent tourné en noir et blanc..etc. Peut être que je me trompe mais j'ai l’impression que les gens vont plus facilement vers les films en couleur. Moi perso, j'ai plus l'impression d'enfoncer une porte ouverte mais à lire certains, c'est comme si j'avais tué le dernier éléphant d'Afrique :)

Limite je m'en fiche si je passe à coté d'une œuvre adulée, qui serait en N&B ou en couleur. Je suis mon petit bonhomme de chemin mais bon les braves gens n'aiment pas que...apparemment. Je vais m'en tenir à mes vannes pourries la prochaine fois, c'est moins énergivore :)

Birdy
05/12/2020 à 10:18

@ mouais bof : "Mais pour le reste ,ce noir et blanc est plus coloré que beaucoup de films merdiquement ensoleillé"

Je peux t'embrasser ?

Benvoyons
05/12/2020 à 07:01

Bon film . Pas inoubliable. Juste une bonne distraction. Des images très belles mais bon .... y a des clippeurs qui font de tres belles images. Et Fincher en etait un ...

Mouais Bof...
05/12/2020 à 00:43

Je l'ai visionné.


CHEF D'OEUVRE.

TUERIE.

MAGNIFIQUE.

SATIRE DU VIEIL(ET NOUVEAU) HOLLYWOOD.

En 2h10 l'ami Fincher a imposé differentes grilles de lecture (décadence d'un homme,politique d'un pays , montée du nazisme sous-estimé par les élites, compromis, doute ,fatalité).

Un film aussi froid que le noir et blanc qui le caracterisent. Sobre mise en scène mais riche en symbolique. Et le son des années 30 voire 40 est d'une intellugence

Coup de coeur pour la dernière partie du film ,hommage inoubliable à un grand film Citizen Kane/Citizen Hearst. Gary Oldman désabusé "au bord du rouleau comme il le dit lui même. Reflet d'une époque cynique style "les raisins de la colere.

Fincher emprunte aussi un peu de Barton Fink et du Hail Caesar des Coen surtout la premiere partie du film.

Mention spéciale à la dernière partie où le réalisation non linéaire du chef d'oeuvre d'Orson Welles prend tout son sens.

Intelligence et sobriété mais jamais laxiste dans on propo et ses plans.

Hollywood est mort ,Vive Hollywood. Film satirique par moment.Les gens changent, meurent mais le système lui perdure 1 siècle après


Franchement j'étais craintif .Mais j'ai passé un grand moment .Un grand Gary Oldman et surtout un Fincher toujours en colère contre l'industrie actuelle.Moins virulent dans les dialogues , mais toujours incisif.

Bon parfois Mank qui cite Georges Bernard Shaw, eddisson ,Groucho Marx parfois c'était ridicule.

Mais pour le reste ,ce noi et blanc est plus coloré que beaucoup de films merdiquement ensoleillé.


PS: Mad Max Fury Road Black And Chrome est tout aussi magistral que la version ciné.

Plus