Ben
26/05/2020 à 15:54

Starwars a new hope a été un succés à travers le temps sans toute la machinerie industrielle qui prévaut aujourd'hui dans le cinéma de divertissement de masse. Un produit non calibré s'adressant à une niche, les nerds, les geeks, les consommateurs de la contre-culture, vues avec condescendance par les décideurs des gros studios qui étaient les parents et grand-parents du public Star wars.

Aujourd'hui, Star wars sous sa forme des années 70 ne pourrait pas advenir. D'ailleurs on a vu que ce n'est pas une question de gros sous ou de moyens techniques sophistiqués avec la dernière trilogie. Star wars a new hope et Empire strike back sont des accidents heureux. Return of the jedi est déjà un produit en soi et la fin des haricots.

Starwars, une série B, un film indépendant produit en dehors du système des studios, incompréhensible pour le plus grand nombre était pile poil le film de SF qu'il fallait pour la génération qu'il fallait.

Lucas n'y est pour rien. Les gens qui travaillaient avec lui sont ceux qui ont développé les outils ex nihilo pour donner le mètre étalon pour les 40 années suivantes du film de space opera.

Tous ces hackers dans le sens noble du terme - Ken Ralston, Richard Edlund, Dennis Muren, Joe Johnston, Phil Tippett, Steve Gawley, Lorne Peterson et Paul Huston ont inventé les effets spéciaux modernes et la plus grosse et novatrice des sociétés d'effets spéciaux dans l'univers connu, ILM.

Lucas, lui, n'a écrit qu'une histoire qui ne fait que s'inspirer de la légende arthurienne.

Tu parles d'un perfectionniste... Le mec voulait faire Flash Gordon mais n'ayant aucun moyen ça a donné ce truc étrange à base de technologies sales et usées que plusieurs générations adulent depuis.

Ah oui, le gars est un obsessionnel. Son obsession majeure a été de se réattribuer le travail des autres pendant 40 ans à coup de coupes, de remontages, de destruction du matériel original, d'addition de plans esthétiquement immondes et absolument dispensables. Ce type, qui en tant que réal est très moyen et en tant que scénariste est juste un peu malin, son seul talent, c'est le merchandising. Irvin Kerchner a été le seul à donner à la saga une épaisseur dramatique avec des enjeux shakespiriens que Lucas va s'empresser d'enterrer dans l'épisode suivant sous la fourrure synthétique des Ewoks.

Lucas fait du Disney depuis "Le Retour Du Jedi" et sa prélogie de sinistre mémoire est toute entière calibrée comme une attraction de parc d'attraction au logo de souris à grandes zoreilles.

Qu'il ait fini par vendre les marques Star wars et ILM au gros studio pour la famille qui a essayé auparavant de produire sa propre franchise de "space heroic opera" avec John Carter et qui s'est plantée en beauté par manque de culture, est dans l'adn mếme de Star wars.

Lucas et un des réalisateurs/scénaristes/producteurs/imposteur le plus haït de ces quarantes dernières années. Et pourtant, pour ma part, j'étais un fan absolu des deux premiers films. Cette saga jusqu'au Retour du jedi a forgé ma cinéphilie, m'a donné le goût des maquettes, du dessin industriel, des métiers du cinéma, de son histoire technique, esthétique et artistique. Mad Movies était mon magasine de chevet.

Mais c'est fini aujourd'hui. Tout ça a fini dans le pognon, les intérêts particuliers, l'ego démesuré de l'homme au goître, la dissolution dans la consommation de masse sans saveur comme n'importe quel produit calibré pour être vendu au plus grand nombre.

Star wars c'est une bande-son inoubliable, merci à John Williams. Merci à tous ces techniciens bidouilleurs de génie qui ont permis de donner à des maquettes l'illusion du mouvement et de la réalité. Merci à ces artistes capables de donner à des peintures sur verre la saveur du merveilleux mieux que n'importe quelle image composite numérique ne pourra jamais le faire. Merci aux ingénieurs sons qui ont créé les effets sonores les plus saisissants de l'histoire du cinéma et ont contribué à rendre dynamique la mise-en-scène sinon classique mais la plupart du temps très moyenne de Lucas. Sans les sons des lasers et leurs impacts, la plupart des scènes de gunfights de Star wars mettant en scène des Storm troopers sont presque risibles.
Merci à Irvin Kerchner pour avoir donné l'épisode qui a forgé la légende.

En fait, je n'était pas fan de Star wars mais du travail de tous ceux qui ont contribué à sa réalité. Ceux qui ensuite ont donné Blade runner et tant d'autres films que j'ai adoré.

De Lucas, il n'y a qu'un film que je retiendrais et que je revois régulièrement parce qu'il donne une idée de ce qu'aurait pu devenir ce réalisateur s'il ne s'était pas transformé en vendeur de tapis, American Graffiti.

l autre
26/05/2020 à 13:58

il en pense quoi Irvin Keshner ?

Dudu
26/05/2020 à 13:41

Tiens, ça faisait longtemps ! :-)

Geoffrey Crété - Rédaction
26/05/2020 à 12:38

@Nyl

"J'étais très nerveux quand j'ai commencé le deuxième film. (...) Au début, j'envisageais de vendre le tout à la Fox... J'aurais pris mon pourcentage et je serais rentré chez moi sans plus jamais penser à Star Wars. "

Lucas a failli lâcher la saga, la vendre, et continuer sans vie sans Star Wars

George Abitbol
26/05/2020 à 12:34

Merci pour la tagline sous la photo de Palpatine ! Vous avez fait ma journée !

Nyl
26/05/2020 à 12:24

Euh... Je ne vois pas le lien entre l'article et le titre.