Miami81
21/01/2020 à 13:31

Dommage et bien étonnant que le budget de certains films soient soumis au secret défense.

Simon Riaux
21/01/2020 à 10:19

@Carlitto

Le type de genres proposés a changé, comme les goûts du public. Pas sûr qu'un film de cape et d'épée parvienne à rentrer dans ses frais et éviter de finir dans un dossier flop, par exemple.

Mais il est tout à fait faux d'affirmer qu'il y a 90% de comédies. C'est un genre qui ponctuellement, s'avère extrêmement rémunérateur, donc beaucoup de gros budgets s'orientent vers ce genre, et qui dit gros budget dit promo conséquente.

Mais on trouve au contraire une sacrée variété d'idées et d'univers. Là, en 2019, tout de suite on pouvait trouver : du thriller social (Les Misérables), une romance historique (Portrait de la jeune fille en feu), un polar naturaliste (Roubaix), une comédie romantique (Mon Inconnue), un film d’animation barré (J’ai perdu mon Corps), une rêverie entre Gondry et heu plein de trucs (La Belle Epoque) de la comédie musicale (Jeanne). Et quantité d'autres propositions, tout au long de l'année.

Et si on cause comédie, entre Platane, Perdrix, Le Daim et Chambre 212, on est loin d’un genre moribond.

Geoffrey Crété - Rédaction
21/01/2020 à 10:12

@Carlitto

Je trouve qu'on a tendance à vite simplifier les choses, sans avoir le recul nécessaire. Je me méfie beaucoup du "c'était mieux avant", notamment car 30 ans après, on garde le meilleur, et on oublie le reste, si bien qu'on construit un souvenir possiblement erroné d'une période.

On a beaucoup de films de genre depuis un moment, des thrillers, des polars. Chaque année, le cinéma français propose plein de choses. Pas toujours bien distribuées et vendues, certes.
Et comme beaucoup de ces films "différents" se plantent, ça ne donne pas envie aux investisseurs d'y aller et soutenir.
Mais non, je ne vois pas 90% de comédies. 90% de la face émergée de l'iceberg peut-être. Et "comédie", ça veut tout et rien dire. Je considère par ex La Loi de la jungle comme une petite pépite, et c'est une comédie. Avec de l'aventure.

Carlitto
21/01/2020 à 08:00

@Geoffrey Crété - Rédaction
Quand je faisais allusion aux Tontons Flingueurs, je fais allusion à une époque du cinéma français où TOUS les genres cinématographiques sont proposés :
- cinéma d'aventure, de cape et d'épée, policiers, sociaux, subversifs même comme l'inoubliable Traversée de Paris que j'ai vu 100 fois.
Trouvez-vous que le cinéma français propose une telle diversité de genres cinématographiques aujourd'hui ?
90% de comédies !
Quand sortent des films comme Le Chant du Loup ou Au Revoir Là-Haut, par exemple, on salue leur "audace".

Rorov94
20/01/2020 à 20:12

Ça me rappel quand LES AMANTS DU PONT NEUF est sorti le même jour que TERMINATOR 2!
Et ce nullard de Carax a encore pignon sur rue.
On est dans l'entre-soi,la consanguinité artistique,bref pas de place pour le mérite...

Dutch Schaefer
20/01/2020 à 17:19

Finalement, ces catas sont vraiment mérités (sauf pour LE DAIM! Mais là on est dans une autre galaxie de films...).
Des comédies hexagonales sans âme et qui tentent de capitaliser sur des noms et des projets déjà existants!

MystereK
20/01/2020 à 13:36

Très intéressant toutes ces explications sur le financement. Il y a aussi un Hors Série du Canard sorti il y a quelques années qui tord le cou à la légende "Le cinéma est financé par mes impôts" et "Tous les films sont subventionné par la CNC".

MystereK
20/01/2020 à 13:29

Merci Simon

Simon Riaux
20/01/2020 à 13:26

@MystereK

Sauf que 3 millions n'est pas un budget confortable.
C'est le bas de la fourchette.

Pour évoquer les budgets moyens, on désignait certaines productions comme étant les "films du milieu", budgétées (grosso modo) entre 5 et 8 millions d'Euros. Les budgets supérieurs étant des films aux finances confortables, voire de gros budgets.

Mais avec 3 million d'Euros, Yves en est très loin.

Simon Riaux
20/01/2020 à 13:23

@La Classe Américaine

Ce que vous affirmez est inexact.

Des structures de production et de distribution fermant chaque année, il est faux de prétendre que les producteurs français ne prennent pas de risques, même si en effet, le système du CNC a vocation à en limiter l'impact immédiat et favoriser la survie de ces structures.

A titre d'exemple, la part des producteurs, en moyenne en France, et d'un peu plus de 34%, contre 12% pour le CNC. Il est donc faux d'affirmer que ces derniers se contentent de montages financiers.

Concernant les régions, elles ne financent majoritairement pas les films par l'impôt, mais en leur accordant des ristournes de TVA, en "échange" des sommes que les tournages vont dépenser chez elles. Il existe bien certaines aides sous forme de subventions directes, infinitésimales en comparaison des sommes engagées par les productions et perçues au final par les dites régions. Elles concernent le plus souvent des aides à l'écriture ou au développement, peuvent être salutaires pour les auteurs, et permettent souvent d'attirer les financements privés en témoignant de la solidité d'un projet, mais il est très exagéré d'affirmer que les régions financent les productions avec les impôts des contribuables.

Le CNC est sous la tutelle du ministère de la culture, c'est donc bien un établissement public, dont les fonds ne proviennent pas des impôts mais de la taxation des différentes activités commerciales du cinéma et de l'animation. Ses subventions les plus importantes, comme l'avance sur recette, sont justement des avances, c'est à dire qu'elles sont remboursées.

Les aides au développement par exemple, doivent être remboursées à 50% dès la mise en tournage, 50% à la sortie. L'avance sur recette est plus souple, et peut être négociée dans le cadre d'une convention entre prod. et le CNC, son remboursement est prélevé sur les recettes du producteur sur la vente des places de cinéma.

Bref. Le cinéma français n'est pas financé par l'impôt. Il est majoritairement financé par des acteurs privés, soutenus et incités par différents dispositifs d'avance et de subventions, ainsi qu'une répartition collective des flux financiers, visant à modérer le risque et pousser à la production de nouvelles oeuvres. Un système plein de défauts, qu'il est, et sera toujours nécessaire d'améliorer, en l'adaptant à son marché, afin d'éviter qu'il ne multiplie les effets pervers ou fonctionne trop en circuit fermé. Mais en l'état, on lui doit la survie du cinéma français comme industrie ciné la plus puissante d'Europe.

Concernant le cinéma américain, il est également faux d'affirmer qu'il serait seul dans l'océan d'un capitalisme lui assurant une ADN super-concurrentielle. Comme la Sillicon Valley, il est un outil du soft-power américain, reconnu et assumé comme tel, qui bénéficie de quantité de facilités industrielles. Le non-interventionnisme de l'état américain sur son secteur privé est une légende.
De même, il est faux d'affirmer qu'il serait "naturellement" plus performant car plus enclin au risque. Quantité de films, petits ou gros, font des flops chaque année, et la concentration actuelle entre super-acteurs de l'industrie témoigne autant de la super-performance de certains, que des échecs des autres.

En revanche, oui, c'est une industrie tournée depuis des décennies vers l'international, et bénéficiant d'un vaste, puissant marché local. Autant de données qui lui confèrent une force de frappe et une orientation industrielle bien différente du cinéma fr.

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