RobinDesBois
25/12/2019 à 17:34

Pas étonnant mais pathétique et écoeurant.

Ben
25/12/2019 à 16:13

Un producteur indépendant compte sur les recettes d'un film en salle et les droits d'exploitation vidéo et télé pour rentabiliser une production.

Pour des entreprises comme Disney ou Warner ou encore Sony, on est dans un autre modèle économique.

Pour Disney, le box office est un moyen de donner un verni qualitatif à ses productions. Si autant de gens payent pour voir le dernier Avengers, c'est bien que le film plaît au plus grand nombre et donc que c'est un bon film.

C'est important pour Disney car ça lui permet d'avoir une bonne image auprès du public, ça lui permet de recruter de nouveaux clients et de maintenir ceux déjà acquis.

Le cinéma "industriel" ne fonctionne pas comme une boulangerie. Le film n'est pas vu en terme de coûts mais en terme de recettes à venir. D'où les franchises, d'où les reboots et l'exploitation sans fin des comic books.

D'où aussi le coup de gueule de certains réalisateurs qui continuent à faire leur métier, c'est-à-dire créer des choses nouvelles, contre cette vision comptable du cinéma qui les prive, eux, de moyens de financer leurs propres productions.

Autrement dit, peu importe ce que coûte un film pour un studio, ce qui compte pour les décisionnaires c'est ce qu'il va rapporter. On table donc sur le connu et le facile à travailler. Le marketing pourra d'autant mieux adapter la communication que le concept est simple à faire comprendre au public. Un méchant qui aime faire le mal fait le mal. Un gentil à l'âme noble combat le méchant. Le méchant est bête et moche, il perd contre le gentil qui est intelligent et beau. Fin de l'histoire.

Ça n'a l'air de rien comme ça, mais cette façon de voir les choses change le medium. Les histoires simplistes au premier degré sans aucun autre niveau de lecture, le divertissement pour le divertissement, les effets spéciaux omniprésents, une poignée d'acteurs, des réalisateurs sans capacité créative. Aujourd'hui, quand des réalisateurs des années 70/80 débarquent avec leurs histoires dans un tel mode de production, ils n'ont plus personne en face qui comprend de quoi il parlent. Comment faire des produits dérivés de The irishman ?

Joker est un de ces bugs qui arrivent de temps en temps. Conçu comme un film indépendant au sein d'un studio et devenant super rentable uniquement avec le box office. C'est un bug parce que le fait que l'on ne puisse pas vendre de pyjama avec la tête d'Arthur Fleck dessus en train de tuer trois cadres de la finance dans un métro aurait dû empêché de film d'être produit. Ou en tous cas d'être produit de cette façon.

Je ne sais pas si chez Warner on est incompétent ou si il y a encore des créatifs à des postes clefs ou encore des amoureux du cinéma. Mais le fait est là. L'adaptation des comic book DC au cinéma ne se fait pas comme chez Disney. Peut-être parce que chez Warner on n'est pas avant tout des gérants de parcs à thèmes à travers le monde et donc qu'on ne voit pas toute production ciné comme une potentielle attraction.

Néanmoins, ce petit film au scénario très différent de ce que l'on peut voir sur les écrans depuis une dizaine d'années a plu aux gens. Peut-être parce qu'il y a une certaine résonance avec la réalité du monde actuelle. Dans Joker on est très loin de toutes ces histoires débiles à base de voyage dans le multivers et de titan fou qui supprime la moitié de la vie dans l'univers en claquant des doigts. C'est débile non parce que ça parle de multivers mais parce que ce n'est même pas foutu d'en parler correctement et de façon captivante.

Warner a donc minimisé les risques, ce qui est normal quand on se lance dans quelque chose qui n'est pas balisé, et le résultat est là. Ce film intelligent avec des acteurs qui jouent au lieu de faire le minimum syndical, sans fonds verts, sans effets spéciaux onéreux mais avec une histoire et un réalisateur qui fait son travail, a trouvé un public qui a tout compris à cette façon de traiter un des vilains emblématiques de DC. Les enfants n'étaient pas la cible et ça a quand même rapporté énormément. Quand on ne tire pas une grande partie de ses revenus de l'exploitation des gigantesques parcs d'attractions, on ne pense pas le public d'abord en terme d'enfant. On fait donc encore du cinéma.

Par contre, maintenant, on risque de se retrouver avec plein de films qui vont tenter d'appliquer la recette Joker mais n'importe comment. C'est-à-dire que Warner va certainement essayer de refaire Joker avec le prochain Batman, donc en vendant des pyjamas.

TofVW
25/12/2019 à 16:08

Ce que toutes ces news concernant les producteurs de films nous apprennent, c'est que vous pouvez être le plus gros neuneu du monde, vous avez quand même une chance d'obtenir un poste haut placé et de gagner plein de thunes, même en prenant des décision totalement stupides et absurdes.

Morale: M1pats, tu as toutes tes chances.

Maurice Escargot
25/12/2019 à 15:51

M1pats, le no-name qui savait mieux que les pontes de Warner ce que Warner vend... -_-

Sim
25/12/2019 à 15:45

Bravo à Todd Philips qui 1 réussi à tenir bon face aux intérêts commerciaux pour nous livrer ce film de qualité. Chapeau bas


25/12/2019 à 15:39

@M1pats, un pyjama aux couleurs d'un perso de comic book, ca parait si étrange ?
Pourtant ce genre de produit ce vende par wagon entier.
https://www.kiabi.com/pyjama-long-joker-garcon-gris-noir_P607416C607417

Kolby
25/12/2019 à 15:28

@M1pat
Ce n'est pas une question de connu ou inconnu. Le joker est un anti heros, sur ce fait la warner à entièrement raison de parler de pyjama... Le marchanding est parti prenante dans la production d'un film et aucun parent ne voudra payer un anti heros pour son gosse s'il n'es pas accompagner d'un héros pour le combattre... Et en ce moment là, batman n'y apparaît même pas. Le business quand tu nous tient

Emynoduesp
25/12/2019 à 14:44

Et ca ne date malheureusement pas d aujourd hui.
Batman a ete une victime du marchandising first avec le fabuleux Batman et Robin, comme quoi ils n apprendront jamais.

bof
25/12/2019 à 14:19

Perso, j'avais raté l'article sur le merchandising de Disney en 2018 (54,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires) et je ne pensais pas que ça pesait autant dans la balance. Cette même année, la branche cinéma n'a récolté "que" 7,3 milliards. La différence est vertigineuse.

Opale
25/12/2019 à 14:09

Comme quoi... Il y a vraiment des gros c... dans ces Studios!!

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