Critique : Dans tes rêves

Stéphane Argentin | 12 avril 2005
Stéphane Argentin | 12 avril 2005

Difficile à la lecture du scénario de Dans tes rêves de ne pas songer immédiatement à 8 Mile tant les deux histoires sont infiniment proches (mêmes lieux, personnages et situations précaires). Une impression encore renforcée par la présence dans les deux cas en tête d'affiche d'un rappeur venu s'essayer là avec plus ou moins de réussite au métier de comédien.

Le plus gros handicap de ce premier long-métrage signé Denis Thybaud est d'être arrivé en deuxième position dans l'ordre chronologique puisque quoiqu'il fasse, Dans tes rêves sera pratiquement à chaque instant comparé consciemment ou non au film de Curtis Hanson. Les spectateurs ne disposant pas de ce point de repère y prendront d'ailleurs probablement davantage de plaisir car, et c'est là le second point imputable à Dans tes rêves, celui-ci tient hélas assez difficilement la comparaison avec son aîné.

S'il ne démérite pourtant pas avec une mise en scène et une interprétation appliquée et le désir d'éviter autant que possible les clichés (gros bras / grandes gueules des cités), Dans tes rêves n'est pas le 8 Mile français que l'on aurait pu espérer, pour la simple et bonne raison que Denis Thybaud n'est pas Curtis Hanson pour la mise en scène et Disiz certainement pas Eminem pour l'interprétation (et les chansons). Au gré des différentes scènes, on aura donc l'impression d'assister soit à du 8 Mile (improvisations orales), soit à du Street dancers (ou bien à son alter ego féminin, Honey, pour les chorégraphies dansantes), un ton en dessous à chaque fois, le tout sur fond de banlieue 93 où l'on a parfois du mal à comprendre les liens et les agissements de certains personnages avec le reste de l'histoire (Béatrice Dalle et Vincent Elbaz aux rôles quasiment « effacés »).

S'il n'évite donc pas certaines facilités, notamment lorsqu'il s'agit de couper court à travers le scénario (le retournement final, aussi soudain que prévisible), Dans tes rêves reste toutefois une belle leçon de courage et de détermination au cœur de la cité, à condition de ne pas trop penser au grand 8 du duo Hanson – Eminem.

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