Porno à la mairie d'Asnières ?

Christophe Foltzer | 1 juillet 2014
Christophe Foltzer | 1 juillet 2014

Pour ceux qui ne connaissent pas Richard J. Thomson, de son vrai nom Julien Richard-Thomson, disons simplement qu'il a fait le bonheur des cinéphiles déviants pendant 20 ans avec ses films tournés à l'arrache, mal joués, sans aucune histoire et proposant des stars telles que Jean-Pierre Putters (fondateur de Mad Movies), Pascal Sellem ("humoriste") et le légendaire Eduardo (illustre interprète de "Je t'aime le lundi"). A la clé des films barrés et nuls, mais tellement sympathiques, tels que Time Demons et l'éternel Terror of Prehistoric Bloody Creature from Space (renommé Jurassic Trash en DVD).

Ce qu'on sait moins c'est que jusqu'en 2014, Thomson était le premier adjoint du maire d'Asnières-sur-Seine. Et, joignant l'utile à l'agréable, il aurait utilisé les locaux de la mairie pour tourner son prochain film, un porno-soft du nom de Korruption. Sauf que voilà, depuis la ville est passée à droite et le nouveau maire UMP Manuel Aeschlimann n'est pas du tout, mais alors pas du tout, d'accord avec ce qui s'est passé. Scandale chez les culs serrés.

"On voit des filles en culottes dans la salle des mariages !" s'est offusqué le nouveau maire dans les colonnes de Metro. Thomson s'est bien évidemment défendu en répondant qu'il ne s'agit pas d'un film pornographique et qu'aucune scène dénudée n'a été tournée au sein de la mairie. D'autant que toutes les scènes tournées dans ce décor respectaient "les conditions fixées par les services municipaux qui nous ont indiqué autoriser habituellement des associations à utiliser des locaux municipaux dans le cadre de leurs activités." Et comme la boite de prod' de Thomson est une association Loi 1901, cela devrait régler le problème.

N'empêche, l'affaire est grave puisque le maire UMP menace de saisir la justice pour "prise illégale d'intérêt", étant entendue que la mise à disposition des locaux s'est effectuée sans contrepartie financière. "D'autant plus que si le contrat parle de la salle des mariages et de la salle du conseil, beaucoup d'autres lieux, comme l'escalier d'honneur ou la mairie annexe, ont été utilisés."

Pour sa part, Richard J. Thomson a sa petite idée concernant le vrai sens de cette violente levée de bouclier contre un petit film autoproduit avec quelques femmes à poil. Il avance en effet que le maire UMP (qu'il soupçonne d'être proche de la Manif pour tous) serait gêné par la nature-même du film. Korruption dépeint effectivement l'enfer de deux soeurs tombées dans les mains d'un Parrain en rapport avec l'industrie du X. Avec ce film, Thomson entend bien dénoncer la corruption généralisée à tous les niveaux, sans pour autant se référer à des affaires réelles. Et c'est ce qui ne plairait pas à Manuel Aeschlimann. 

Décidément, tout fout le camp en ce moment en France, c'est un vrai festival. Pour ceux qui souhaitent soutenir Thomson et Korruption, on ne peut que leur conseiller de faire un tour sur la page Facebook du film.   

Courage Julien ! 

 

Découvrez la suite de cette affaire dans un second article. 

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