Preview de Minuscule, un grand film d'animation ?

Les amateurs d'animation connaissent probablement déjà l'une des séries les plus inventives et joyeusement décalées à avoir égayé les tristes journées du PAF. Narrant les mésaventures de divers insectes, Minuscule s'est rapidement imposé comme une création originale et résolument à part au sein de l'animation française. Petits et grand y suivent les mésaventures d'une sympathique coccinelle, flanquée de ses compagnes fourmis et quelques invités de choix, dont une araignée pas piquée des vers. Entièrement tournée en décors naturels dans le bocage normand, la série est un mélange d'images réelles (les décors) et de synthèse (les personnages) des plus harmonieux, qui aura su rapidement imposer une patte et un style bien à lui, entre burlesque et absurde.

Après deux saisons de franc succès, les créateurs Thomas Sabo et Hélène Giraud, et la société Futurikon, ont décidé de suivre leurs ambition première, à savoir amener leurs personnages au-delà du format court, et les plonger dans l'aventure d'un long-métrage. Un procédé risqué et ambitieux, mais que connaît bien la société de production, puisqu'elle parvint à faire de Chasseurs de dragons une série à succès, puis un long-métrage qui devança jusqu'à Dreamworks. Une voie et une réussite que Minuscule semble sur le point de suivre, malgré d'immenses défis à relever.

Si les insectes de la série, et bientôt du film se font comprendre sans mal, ce n'est pas grâce à la langue de Molière, leur langage étant inventé de toute pièce, mais grâce à un véritable travail d'orfèvre sur le sound design, une réflexion et une inventivité de tous les instants. Ces recherches ont permis au programme de se vendre facilement à l'étranger, sans problème de localisation, et devraient ouvrir au long-métrage les frontières de l'hexagone. Une très bonne nouvelle, car les premières images que nous avons découvertes nous ont plutôt impressionnés. Le mélange de décors filmés en 3D native et de créatures numériques converties s'avère d'une homogénéité appréciable, tandis que le sud de la France, où l'équipe a délocalisé ces chitineuses aventures s'avère sans surprise d'une cinégénie à toute épreuve.

On nous avait promis que la musique donnerait à l'ensemble une belle ampleur, et conférerait à l'aventure une dimension épique, et le peu que nous avons entendu tend allait clairement dans ce sens. Point important s'il en est, tant les créateurs ont tenu à nous rassurer : Minuscule, La vallée des fourmis perdues ne sera en aucun cas une enfilade de sketch tels qu'ils existaient dans le format court original. L'humour sera bien évidemment très présent, mais c'est à une odyssée que les réalisateurs entendent nous convier, un « Seigneur des Anneaux chez les insectes. » Indubitablement, la séquence que nous avons pu découvrir, où deux bandes de fourmis se retrouvaient embarquées dans le courant d'un ruisseau, à la poursuite d'une boîte de sucre, pouvait prétendre ravir les spectateurs des salles obscures, tant le rendu était impressionnant sur un simple téléviseur. Un extrait qui permettait de réaliser le formidable chemin accompli depuis le court-métrage à l'origine de cette fructueuse aventure, le fameux Mouche à merde.

La sortie de Minuscule : La Vallée des fourmis perdues devrait avoir lieu pendant le deuxième semestre 2013. Nous ferons notre possible pour vous livrer d'ici là le plus d'informations possible sur ce qui devrait être une des sensations de l'animation française. Nanti d'un budget d'une dizaine de millions d'euros, le film sera distribué par la société Le Pacte, dont on connaît le flair légendaire pour ce qui est des pépites cinématographiques et autres bêtes à festivals...

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Et pour en savoir plus sur le tournage du film, une seule adresse : http://www.minuscule-blog.com/