Sundance 2011 - Jour 5
Une petite salade Caesar (bah oui quoi, on ne va pas s'empiffrer de cheeseburgers tous les jours non plus !) et nous voilà repartis pour The Troll hunter, film qui sera présenté dans quelques jours à Gérardmer. Nous avons beau esquiver les burgers à midi, le mythe américain nous revient bien vite en pleine face avec un gigantesque pot de popcorn qui débarque à notre droite ainsi que les effluves de divers autres aliments que nous n'arrivons pas très bien à distinguer...
Une ambiance bouffe-tout qui, somme toute, sied à ravir au film, grosse poilade un brun cradoque mais qui ne marquera pas aussi durablement les esprits qu'un Cloverfield. Sandy en tous les cas s'est bien marré et se sent d'attaque pour retourner faire la queue dans la foire aux bestiaux pour assister à son premier vrai coup de cœur du festival : Another earth. Deux ans après l'excellent Moon, la SF minimaliste sur fond d'introspection de l'être humain fait à nouveau parler d'elle en bien au festival de Sundance. La journée s'arrête là en ce qui me concerne tandis que Sandy entame son ultime séance : The Woman de Lucky McKee.
SG : Si Another earth fut une vraie belle petite surprise (mélange fauché mais inspiré entre Pi d'Aronofsky et Danger Planète inconnue de Robert Parrish - pour la thématique surtout) que dire de The woman que je vois dans une salle quasi vide mais en très bonne compagnie. Soit des tordus et des geeks mais aussi du critique chez Ain’t it cool news Eric Vespe qui m’apprend qu’il vient de finir un film intitulé The Home produit entre autre par La Fabrique de films. Point de surprise en effet ici mais bien d'un coup de massue magistrale. Imaginez un croisement entre Funny Games et Happiness avec un peu de La dernière maison sur la gauche. Le tout dans une bonne humeur désarmante propre justement à désamorcer tout malaise artificiel. On est pourtant là pour s’en prendre plein la gueule mais la farce est tellement énorme qu’elle en devient plus que jouissive tant elle verse, plus les minutes avancent, dans le politiquement non correct. Le débat sur la violence gratuite n’a de surcroit même pas lieu d’être tant celle-ci est désacralisée tout comme cette famille américaine démantelée de bas en haut (littéralement si je puis dire). Ah on rappellera que le réalisateur n’est autre donc que Lucky McKee qui a connu bien des déboires (on rêve de voir SA version de The Woods) depuis May, un premier long qui sentait déjà bien bon le souffre. Il signe là un retour fracassant et assourdissant dont on n’a pas fini d'entendre parler c’est certain.