Critique : Dragon Squad

Ilan Ferry | 29 juillet 2007
Ilan Ferry | 29 juillet 2007

Réalisateur du meilleur opus de la saga Black Mask, Daniel Lee semble entre temps avoir pris des cours de cinéma à l'écurie Bruckheimer. Preuve en est avec ce Dragon Squad ambitionnant clairement de dynamiter le polar HK avec une frénésie digne d'un Michael Bay sous ecsta. Pourtant, ce n'est pas le nabab d'Hollywood que l'on retrouve ici crédité en tant que producteur mais bien un autre amateur de gros muscles et d'engins qui explosent de partout, j'ai nommé notre casseur de bras et ami des bêtes préféré ... l'inénarrable Steven Seagal qui a le bon goût de ne pas venir jouer du froncement de sourcils mongoloïde (c'est notre rédac' chef qui va être déçu !).

Nanti d'un montage épileptique à faire pâlir de jalousie Tony Scott, Dragon Squad réunit un casting éclectique et international dans une tambouille visuelle faisant la part belle aux effets de style vains et prétentieux. Qu'il s'agisse des scènes de combats littéralement filmées avec le pied (la caméra épousant le mouvement de jambes de chaque personnage) ou des gunfights pourtant bien exécutés mais constamment ponctués des mêmes flash-back noir et blanc insistant lourdement sur le passif militaire de chacun, le film élève l'esbroufe au rang de philosophie cinématographique arrivant presque à nous faire regretter la relative rigueur narrative de Domino.

 

   

Plans volontairement saccadés, ralentis pompeux, le nouveau Daniel Lee ne fait pas dans la finesse et préfère se calquer sur une réalisation maladroitement empruntée au real tv (chaque séquence se retrouvant inutilement affublée d'un nom de chapitre) pour renforcer l'approche « documentaire »  de l'ensemble, et une esthétique proche vidéo clip, cherchez l'erreur... De ce bordel ambiant où surnage une bande de flics, jeunes, beaux et branchouilles (très fort au tir au canard mais la ramenant moins face à des mercenaires) on ne retiendra finalement que les deux vétérans de chaque camp : Sammo Hung et Michael Biehn, le premier se révélant touchant en commissaire déchu tandis que le deuxième se montre étonnamment sobre en bad guy vengeur aux côtés d'une Maggie Q désespérément muette mais aussi hargneuse que dans Die Hard 4.

A défaut de révolutionner un genre ultra balisé dans l'ancienne colonie anglaise (laissons ça à Johnnie To), Dragon Squad inaugure toutefois un genre nouveau : le fashion nanar sauce aigre douce.

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