Mad Men saison 7 épisode 7 : Critique du presque season finale

Geoffrey Crété | 26 mai 2014
Geoffrey Crété | 26 mai 2014

La première partie de la saison 7 de Mad Men, scindée en deux parties, s'achève avec l'épisode 7, Waterloo. Un premier bilan s'impose donc pour savoir si Matthew Weiner semble capable de clore en beauté l'une des séries les plus marquantes de la décennie.

ATTENTION SPOILERS

 

Critique :

Un avant-goût de fin pour ce premier season finale de Mad Men, qui marque la fin de la diffusion de la saison 7 pour 2014 - la deuxième partie arrivera en 2015. L'heure d'ouvrir de nouveaux horizons aux personnages, de faire un adieu en chanson, et relancer la machine dramatique.

Côté agence, la série renouvelle ainsi le vivier de SC&P : le deal avec McCann Erickson va changer la donne, Jim Hobart s'annonçant comme le nouvel antagoniste. En outre, Don va enfin, après avoir failli une nouvelle fois perdre sa place, retrouver sa stature d'antan. L'agence SC&P a perdu l'une de ses lettres avec la disparition brutale de Bert Cooper, ce qui oblige Roger à sortir de sa léthargie pour user de sa finesse et sauver les siens. De quoi priver Cutler de ses pouvoirs, rassembler les personnages emblématiques de la série, mais aussi rappeler que le lien qui les unit n'a désormais aucune autre valeur que celle de l'argent - Joan accepte pour toucher le million, Peter défend Don pour ne pas froisser Burger Chef. Seule Peggy semble conserver sa pureté originelle, grâce à Don, qui lui offre l'attention qu'elle cherche désespérément depuis des années afin de s'envoler. Dans tous les cas, l'épisode accueille plusieurs changements bienvenus, après une première moitié de saison assez creuse du côté de l'agence - ou du moins, loin d'être à la hauteur des enjeux des saisons précédentes.

Côté privé, le choc inévitable : le mariage de Don et Megan est bel et bien terminé. Leur conversation téléphonique, d'une subtilité aussi magnifique qu'amère, rappelle que Mathew Weiner (co-scénariste et réalisateur de l'épisode) n'a pas son pareil pour utiliser les silences comme des mots. Constater que ni Don ni Megan n'ont le feu nécessaire pour essayer de sauver leur relation annonce, pour les derniers optimistes, que Mad Men ne pourra décemment se terminer sur une note lumineuse.

Sally Draper continue son ascension discrète vers la féminité moderne : plutôt que succomber au quaterback grossier, elle s'offre au nerd. Un geste qui confirme sa construction en contraste avec sa mère (qui aurait sans nul doute cédé au mâle alpha, le plus susceptible de lui offrir sa vie rêvée) et devrait en faire l'une des cartes majeures de la fin de saison.

Enfin, que dire du numéro musicale de Cooper, qui parle autant dans ces ultimes minutes que sur la totalité des saisons de Mad Men. Le vieux sage n'aura pas résisté à la modernité suprême (voir l'Homme poser les pieds sur Terre, et y réciter une phrase digne d'une slogan publicitaire), mais aura l'honneur de sortir de scène sur une mélodie joyeusement déprimante. Une séquence qui préfigure les adieux de la série (la scène semble autant filmer Bert Cooper que son interprète, Robert Morse) et rappelle l'inéluctable drame de Mad Men : une fois le rideau tombé, seul demeure le vide.

 

 


 

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