24 heures chrono : La saison 8, un acte (terroriste) manqué ?

Geoffrey Crété | 1 mai 2014
Geoffrey Crété | 1 mai 2014

Ecran Large lance le 24 news chrono : un marathon d'articles pour fêter le retour de Jack Bauer le 5 mai, dans la saison 9 intitulée Live Another Day. 24 jours et 24 news pour revenir en détail sur la série culte 24 heures chrono : sa naissance, ses héros, son évolution, ses moments marquants, mais aussi ses failles et ses polémiques. "Damn it !" 

J-5

 

Episode 20 : La saison 8, l'acte (terroriste) manqué ? 

Lieu : New York, 18 mois après la saison 7.

Période : 16:00 à 16:00.

Menaces : le frère terroristes du président Hassan ; ses petits copains barbus, les abominables ogres Russes de l'organisation Place Rouge ; tous les hommes politiques Russes, les enfants Russes, les femmes Russes et même les Russes qui s'ignorent, comme Charles Logan par exemple.

Moments clef : Kim autorise son père à aller traquer les vilains pour la première fois ; Renée découpe un Russe violeur au couteau ; Jack découvre le président Hassan égorgé ; Jack couche avec Renée ; Renée se fait dézinguer par un sniper ; Jack massacre tous les Russes de New York ; Jack attaque une délégation officielle en plein New York à l'arme lourde.

Baromètre Jack : « Cette fois j'en ai marre » Enfin Jack exprime toute la rage, la haine et la violence accumulée après huit saisons à éparpiller du sociopathe. Rien ne lui sera d'ailleurs épargné. Ni l'échec de sa mission, ni le meurtre de sa nouvelle keupine, Jack est poussé à bout et décide de faire rendre gorge à la Russie, rien que ça.

Audiences US : 8,8 millions de spectateurs.

 

 

La tentation des scénaristes de pousser la logique de Jack Bauer dans ses derniers retranchements, à savoir véritablement faire de lui un agent du mal, une force dévoyée et brutale, a toujours été une dynamique souterraine de 24 heures chrono. Depuis le premier épisode de la saison 1, lorsque Jack Bauer décide de tirer sur un supérieur possédant des informations vitales, le spectateur attend de voir ce héros instable et violent basculer tout à fait dans la vendetta, répandre sa colère à coup de plomb sur des tripotées de méchants. Bauer est sur la ligne rouge depuis plusieurs saisons, cette huitième aventure, à l'époque annoncée comme ultime, devait donc amener le personnage au bout de sa logique.

 

Malgré un début très sage et admettons-le, parfaitement réchauffé, la série tient bon. Un candidat à la paix venu du Moyen-Orient à protéger, des édiles corrompus et de vilains trafiquants d'armes désireux de faire exploser une bombe sale en plein New York. New York car la série s'est délocalisé une fois de plus, sans que cela transforme la matrice du récit en quoi que ce soit, le président étant toujours dans le coin et l'urbanisme de Manhattan ne transformant pas radicalement ce qu'apportait modestement la saison précédente, située à Washington. Comme témoignant d'une transition également en cours dans le monde réel à travers la politique d'Obama, la série se désintéresse des méchants arabes, présentés au pire comme des révoltés victime de manipulation. Non, les vrais vilains sont les russes, intégralement démoniaques, assassins, menteurs et violeurs.

 

 

 

 

Dans cette détestation toute xénophobe, le 24 heures chrono va d'ailleurs retrouver une grande partie de son mojo et de son énergie. En effet, malgré l'épaisseur du discours, parfois à la limite du racisme, le scénario s'emballe totalement alors que le complot du kremlin se fait jour et que Jack semble perdre pied. Alors que dans une scène un peu croquignolette mais à l'impact certain, notre héros voit son dernier amour massacré par un sniper, c'est toute la série qui bascule.

 

 

Jack veut se venger et se moque éperdument des relations internationales. Il est temps pour lui d'assassiner la délégation Russe (président compris) en déplacement à l'ONU. Vous avez bien lu. De super héros inoxydable, Bauer se transforme soudain en One Army man ivre de vengeance. Le carnage qui s'en suit demeure un des plus beaux moments de toute la série, ou pour la première fois, le personnage principal devient le véritable antagoniste du show. Le chien de garde de l'Amérique s'est retourné contre elle à force de violence et d'horreurs. Hélas, l'héritage des seventies est bien loin et 24 heures chrono n'est pas Rambo.

 

Ainsi le personnage retrouvera-t-il ses rails dans les dernières minutes du show, alors qu'il réalise combien sa vendetta personnelle est folle. Choix regrettable, bien trop tardif pour restaurer l'empathie du spectateur, voire négationnisme malvenu du sens profond de la série. Et Bauer de se voir pardonné par ses supérieurs, ses amis et Hollywood, alors qu'il vient seulement de provoquer le suicide d'un ex-président et d'empaler la délégation Russe en visite à New York. Jack aura beau nous la jouer à l'émotion lors d'un dernier échange avec Chloé, la frustration est de mise. En effet cette « dernière » saison aura su retrouver une narration claire et dépouillée, osé amener son héros jusqu'à son point de rupture... avant de tout renier.

Petit joueur le Jack.

 

Rendez-vous demain pour un nouvel épisode consacré au film maudit 24 heures chrono. 

 

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