The OA : Netflix signe un OFNI viscéral et bouleversant aux airs de Stranger Things

Alexandre Janowiak | 30 décembre 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Alexandre Janowiak | 30 décembre 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Après une année riche en création originale (Stranger Things, The Crown...), on ne s'attendait pas à ce que Netflix nous ponde une dernière œuvre télévisuelle en cette fin d'année. La plateforme a donc surpris son monde le 16 décembre dernier avec The OA. Sans hésiter, on s'est jeté corps et âme (au sens propre comme au figuré) sur cette perle mystérieuse et initiatique créée par le duo Brit Marling – Zal Batmanglij.

 

Photo Brit Marling

 

VERY STRANGE THINGS

Lors de l'annonce de l'arrivée de The OA sur la plateforme, nul doute que Netflix avait en ligne de mire le succès de sa série estivale Stranger Things. A l'instar de l’œuvre nostalgique des studios Amblin, la nouvelle création originale s'est dévoilée à travers une promotion quasiment inexistante : une bande-annonce publiée trois jours avant la sortie de la série accompagnée d'un synopsis dévoilé seulement 24h avant la diffusion, après une très vague annonce en mars 2015.

A bien des égards, quand on y regarde de plus près, The OA marche dans les pas de Stranger Things bien au-delà de la campagne promotionnelle. Pour ne pas citer les multiples points communs des deux séries, qu'on vous laissera découvrir par vous-mêmes, on pense entre autres aux saignements de nez de Prairie Johnson qui rappellent instinctivement ceux d'Eleven, ou l'obsession de la figure paternelle dans le récit. La série de Brit Marling et Zal Batmanglij, qui se retrouvent après le beau Sound of my Voice et The East qu'ils avaient déjà co-écrits, approche le genre avec bien plus de mystère et de prudence.

  

 

THE oRIGINES aDVENTURES

The OA se distingue en revanche très nettement de sa jeune aînée de par l'originalité de chaque instant, loin de l'histoire conventionnelle affichée lors des premières minutes du pilote qui ressemble presque à un X-Files : la réapparition d'une enfant aveugle qui a disparu sept ans plus tôt et qui a recouvré la vue à son retour. La série de Brit Marling et Zal Batmanglij va ainsi rapidement dérouter le spectateur.

Après nous avoir exposé cette histoire assez simple pendant 55 minutes, le récit de Prairie Johnson s'oriente vers une direction totalement inconnue. La fin du premier épisode est ainsi une surprise totale, et une véritable piste de décollage. A partir de là, le sentiment de se retrouver devant quelque chose défiant tous les codes de narration habituels s'ouvre littéralement devant nos yeux.

 

Photo Brit Marling

 

Toutes les perspectives sont permises. Et à moins de faire la sourde oreille ou d'être complètement aveugle, on comprend que The OA se savourera dans son ensemble et qu'il sera strictement impossible de s'arrêter à mi-chemin. Car The OA est un puzzle qui se construit petit à petit, dissimulant  malicieusement chaque véritable indice ou fausse piste tout au long de ses huit épisodes.

Un nombre d'épisodes classique mais avec lequel The OA surprend également. Quitte à jouer avec les codes narratifs, la série s'amuse avec le temps. A l'image de son récit aux multiples arcs narratifs, mêlant présent et passé, la série s'oppose à toute logique de format télévisuel en s'affranchissant d'une durée obligatoire pour chaque épisode, passant parfois du simple au double.

 

Photo saison 1

 

EXPERIENCE SENSORIELLE IMMEDIATE 

Ce qui frappe le plus dans The OA reste cependant sa puissance émotionnelle et les sensations corporelles qu'il nous transmet. Jamais une série ne se sera autant basée sur la gestuelle et le regard de chacun de ses personnages. D'abord et avant tout à travers le corps de son héroïne : Prairie Johnson alias Nina alias The OA. Chacun de ses mouvements sont ressentis par le spectateur comme si nous ne faisions qu'un avec la jeune fille.

Lorsqu'elle raconte sa rencontre avec Hap à ses cinq compagnons, alors qu'elle est encore aveugle, le cadre est fermé et le champ flouté. Comme elle, nous sommes emprisonnés et ne pouvons nous fier qu'aux bruits et éléments hors du cadre pour nous repérer. Ce n'est d'ailleurs pas anodin si la musique joue un rôle à part entière au sein de The OA. Et parce que malgré la complexité de son récit, la série reste toujours cohérente, c'est bien évidemment dans un final étourdissant et transcendant que le spectateur entre cette fois en communion avec le corps de chacune des cinq "recrues" de Prairie.

 

Photo Patrick Gibson

 

Le casting est à l'image de la nature étrange de The OA. Autour d'une Brit Marling (actrice, co-créatrice, co-scénariste, co-productrice) parfaite dans la peau sensible d'une femme mystérieuse, qui rappelle son personnage dans Sound of my Voice, il y a une équipe à la fois inattendue et fabuleuse : le fantastique Patrick Gibson, Brandon Meyer, Brandon Perea, Ian Alexander (acteur transgenre qui fait ses premiers pas) et la très touchante Phyllis Smith (The Office) forment un groupe attendrissant et uni par une énigme qui rappellera parfois celui de Stranger Things.

Quelques visages connus comme Alice Krige, Scott Wilson, Emory Cohen et Jason Isaacs complètent le casting, 

 

Photo Brit Marling

  

Alors on ne sait pas si The OA est parfaite. La découverte finale de French, l'un des cinq amis de Prairie, remet en effet en cause tout ce qu'on a vécu ; le sentiment d'avoir été trompé et berné sans aucune forme de compassion nous envahit. Mais quelque soit la part de réel et malgré la complexité évidente de son histoire, la création du duo fantasque Marling-Batmanglij reste une magnifique épopée philosophique sur la vie et la mort - entre autres.

Au fond, cette saison 1 peut se suffire à elle-même après nous avoir donnés quelques réponses et surtout posés de multiples questions. Mais les perspectives d'une saison 2, pas encore annoncée mais prête dans l'imagination du duo, nous ouvriraient de nouvelles possibilités. Et pour tout vous dire, s'il fallait repartir immédiatement, on embarquerait les yeux fermés.

 

Saison 1

 

Affiche

 

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commentaires
Benichou
12/02/2017 à 20:52

Bravo @Booba pour le spoiler. Pour savoir ce que OA signifie, il suffit de regarder la série!

@Mister Coq: je ne sais même pas quoi répondre.

Carolin
19/01/2017 à 17:48

Il faut vraiment être aveugle et sourd pour pensé que la fin gâche la saison entière quand elle lui donne au contraire tout son sens, Ou être complètement fermé a toute émotions et n'avoir aucune spiritualité ... bref être un gros pisse froid.

Albert
04/01/2017 à 12:02

Perso je trouve étrange que le soit disant psy du Fbi se retrouve dans la maison de Prairie au moment meme ou Alfonso trouve là boîte avec ..
Quand à Harp je ne pense pas qu il soit seul dans le coup.. il doit y avoir du budget pour créer son complexe
Et hop allons y gaiement pour la théorie du complot
. Et par conséquent notre héroïne serait très loin d être folle..

Booba
31/12/2016 à 03:41

Une série assez inégale malgré un postulat intéressant. La fin est complètement gâché, elle gâche même toute la saison entière ce qui est fort dommage. A voir si la prochaine saison rattrape les lacunes de la fin. Le rythme est très lent donc vaut mieux avoir vu les précédents longs métrages de ces deux avant de s'y mettre.
Le terme O.A signifie : ANGE ORIGINEL.

Mister Coq
30/12/2016 à 15:03

C'est pas bien sérieux, ça, hein. Cette p'tite blonde me fait frétiller la saucisse à tel point que je me ferai bien un p'tit barb'cue, hein.
Pourquoi ça s'appelle OA ? Un lien avec OPA hostile, hein ?

Gerbille à poil long
30/12/2016 à 14:03

Monsieur c'est vrai qu'on vois la poitrine de Brit Marling dans le premier épisode de OA ?