UnREAL : retour sur la série qui brise les illusions de la télé-réalité

Grégoriane Benoit | 8 juin 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Grégoriane Benoit | 8 juin 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Alors que la saison 2 vient de démarrer aux Etats-Unis et que la saison 1 est diffusée sur NRJ12 depuis le 24 mai, on retourne sur la première saison d'une série qui fait voler en éclat les illusions de la télé-réalité. 

 

On en entend parler depuis quelques temps, et particulièrement, depuis qu'NRJ12 a lancé une campagne détonante sur sa chaîne il y a plus d'un mois. La série UnREAL, créée par Marti Noxon et Sarah Gertrude Shapiro, vendue comme une mixture magique qui contient 30% de réalité et 70% de fiction, se plonge dans l’univers mystérieux des télé-réalités, en prenant une émission qui fait voyager dans le monde merveilleux de l’amour éternel : Everlasting, l'équivalent de notre Bachelor national. De quoi faire voler en éclat le « happily ever after » d’un monde où le prince charmant ne serait rien d’autre qu’un vilain petit goujat séduisant mais anglais (tout de même !) et amateur de brochettes de femmes sympathiques (mais peu malines) prêtes à tout pour être l'élue.

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Le concept est donc simple : on suit Rachel (Shiri Appleby, révélée dans Roswell), jeune productrice d’Everlasting qui tente de se racheter une conduite après avoir largement pété les plombs lors de la saison dernière. Présentée comme totalement à part de ce monde d’artifice mais, à l’évidence, douée pour la manipulation des participants de l’émission, la jeune femme va sombrer dans une vision toujours plus cynique de son travail. Et finalement elle trouvera sa voie et son plaisir dans les jeux malsains du programme et les moyens sans cœur qu’ils nécessitent pour parvenir au sommet.

Jusque-là rien de bien étonnant puisque l’aspect consommateur du milieu de la télé-réalité n’est plus une surprise pour celui qui la regarde. Alors qu’est-ce qu’un programme comme UnREAL peut apporter de plus que ce que l’on savait déjà ? Peut-être pas grand-chose si ce n’est un cynisme décapant, une manipulation digne d’un sociopathe surentraîné et un jusqu’au boutisme assumé pour un show qui n’a aucunement honte d’utiliser les délicieuses ficelles racoleuses du programme qu’il dénonce, pour accrocher encore plus son spectateur.

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Et, force est de constater que la magie opère ! Dès les premières minutes, le spectateur est happé par un plaisir, peu coupable, de se retrouver à une place encore plus voyeuriste que dans une bonne télé-réalité. Pas de bons sentiments, ni de grands espoirs sur la bonté humaine, rien ne vaut mieux que de haïr les innombrables monstres sans scrupule qui se jouent de la naïveté des candidats, que l’on aime voir descendre dans la profondeur des enfers d’Everlasting.

Si les nombreuses trahisons dont font preuve les personnages de la série pourraient sembler peu crédibles par moments, croyez-le bien, la co-scénariste Sarah Gertrude Shapiro peut en témoigner puisque’elle a travaillé pendant 9 saisons sur le Bachelor (le vrai !) aux Etats-Unis. Inutile de dire qu’elle a bataillé fortement pour s’échapper de ce milieu. Prisonnière d’un contrat, elle a dû jouer de menaces de suicide, qui n’ont rien donné et a fini par quitter l’Etat pour retrouver sa liberté. Elle dira plus tard que « les gens qui réalisent ces émissions de télé-réalité sont très intelligents. La télé-réalité est un jeu d’échec que vous ne pouvez pas gagner. » De quoi largement confirmer la vraisemblance d’UnREAL, une série plus vraie que la supposée authenticité de n'importe quelle télé-réalité.

La deuxième saison d'UnREAL a donc repris la course ce lundi (mardi pour nous). Le premier épisode « War » démarre à vive allure et relance Everlasting, dans un ton de plus en plus amoral où les thématiques du racisme et du sexisme sont, plus que jamais, à l’ordre du jour !  Et on va se jeter dessus sans attendre.

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commentaires
diez
09/06/2016 à 11:49

Article intéressant, merci.