Episodes Saison American Gods : le pilote sanglant et ultra-violent est-il à la hauteur ?

Alexandre Janowiak | 1 mai 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
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Photo trailer

Après l’arrêt net de sa série Hannibal, Bryan Fuller nous avait rendus orphelins. Heureusement, le producteur et scénariste revient déjà avec une nouvelle création qu’on attendait de pied ferme : American Gods. Une histoire alléchante où anciens et nouveaux Dieux se confrontent parmi les hommes. Le pilote était diffusé cette nuit sur Starz. Verdict.

  

 

ET L’HOMME CRÉA UN DIEU

Difficile de savoir si une véritable mode est en train de se mettre en place mais les shows actuels semblent adorer débuter par des ouvertures énigmatiques. Après les Pèlerins de la saison 3 de The Leftovers, American Gods nous offre une magnifique séquence d’ouverture au temps des Vikings.

Porté par la voix d'un narrateur, des guerriers nordiques débarquent en 813 sur une île isolée d'Amérique. Sur place, ils découvrent un lieu particulièrement hostile dont ils veulent fuir le plus rapidement possible. Malheureusement pour eux, l’absence de vent les empêche de mettre les voiles. Priant leur Dieu, ils comprennent finalement que le degré de violence est à l’origine de la puissance du vent.

 

Photo vikings trailer

 

Après une bataille acharnée d’une beauté esthétique ahurissante où bras découpés, têtes explosées et corps démembrés volent dans les airs dans un bain de sang spectaculaire, les Vikings arrivent à s’échapper. Mais par leurs actes, ils créent par inadvertance le Dieu de la guerre qui se nourrit de destruction et de mort.

 

AMERICAN PSYCHÉ

C'est par cette magnifique allégorie que commence l’incroyable pilote d’American Gods. Puis il nous plonge dans le monde moderne au côté du personnage principal : Shadow Moon, interprété par Ricky Whittle. Shadow Moon est un détenu fraichement libéré qui doit se rendre à l’enterrement de sa femme, tragiquement décédée dans un accident de voiture. Sur sa route, il fait la rencontre de M. Wednesday alias Odin, dieu nordique (le charismatique Ian McShane) et devient son homme de main avant de vivre des aventures extravagantes.

 

Photo Ian McShane, Ricky Whittle

 

Sublimé par la réalisation hyper-stylisée de David Slade – déjà aux commandes du pilote d’Hannibalce season premiere nous ancre instantanément dans un monde totalement fou et absolument fascinant. Des scènes de rêves psychédéliques avec Shadow Moon, une présentation délirante du Leprechaun (excellent Pablo Schreiber), des savoureuses punchlines – "œil pour œil, pipe pour pipe" – ou encore un trip sexuel dément avec la déesse de l’amour Bilquis, American Gods sort le grand jeu.

Saupoudré de références à quelques chefs d'oeuvres du 7e art, on pense évidemment à Alien et Orange Mécanique lors de la partie finale, ces premières minutes de la série de Bryan Fuller et Michael Green sont la promesse d'un show sans retenu, dévergondé et jouissif.

 

Photo Yetide Badaki

 

SHOW MUST GOD ON

On peut peut-être reprocher à ce season premiere de trop miser sur son visuel, à l'image de son clinquant générique sous LSD. Dès l'apparition du plan final, on craint que la série ne donne pas les clés de lecture nécessaires de ce scénario assez incompréhensible - notamment pour ceux qui ne sont pas familiers du roman originel - et se contente d'offrir de splendides images à ses spectateurs.

Heureusement cette crainte est à nuancer. S'il est clair qu'il faudra s'accrocher devant les épisodes de la série pour en percer toutes les subtilités, American Gods semble avant tout construit sur la longueur. Dans ce pilote, il n'est pas question de comprendre l'ensemble de l'intrigue qui nous est racontée. Bien au contraire, c'est au gré des rencontres de Shadow Moon avec des personnages, humains ou divins, tous plus intrigants les uns que les autres que nous avancerons dans l'histoire.

Le personnage principal découvre lui aussi pour la première fois ce monde fantasmagorique. Notre compréhension du récit se construira donc autour de lui, à son rythme, selon ses doutes et ses certitudes.

 

Photo trailer

 

Dantesque visuellement, American Gods se présente assurément comme un spectacle d'une ampleur extraordinaire à la télévision. S'il ne se réduit pas uniquement à son esthétisme foudroyant et exploite intelligiblement la grande complexité de son scénario et sa richesse thématique illimitée - croyance, pouvoir... -, American Gods pourrait rapidement devenir la série incontournable de l'année (voire plus).

American Gods est diffusé depuis le 30 avril sur Starz aux USA et Amazon Prime Video en France.

Retrouvez notre dossier sur Bryan Fuller, l'homme derrière American Gods, qui avait déjà brillé avec Hannibal et d'autres séries cultes.

 

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