Saw IV : Critique

Vincent Julé | 18 octobre 2007
Vincent Julé | 18 octobre 2007

Quatre films en quatre ans, deux autres en préparation et peut-être même back-to-back, une cote de 10 au box-office... il n'y a pas à dire, Saw est la franchise la plus lucrative, la plus opportuniste et peut-être la plus secrète du cinéma de genre. 

En effet, il faut pour les journaleux signer un contrat de confidentialité avant de pénétrer dans la salle et se faire torturer les yeux et les méninges. A priori, pas le droit de parler des intrigues faussement compliquées, des tonnes de personnages dont on se fout et surtout du twist final tout pourri, non il faut se concentrer sur « les éléments d'ambiance ». Comme un Laurent Pécha qui pour une fois ne dormait pas dans la salle ? Comme tout Mad Movies qui arrive à la bourre et lutte pour s'asseoir ? Ou comme un Didier Verdurand qui n'échangerait pas 4 Saw contre un Hostel 2 ? Peut-être alors est-il plus question de cette appétissante autopsie qui ouvre le film et reprend les réjouissances là où le très con et très gore troisième opus les avait laissées ? Car oui, le Jigsaw a « disparu », mais non, le jeu n'est pas fini. Et ce sont tous les personnages secondaires de la série qui vont l'apprendre à leurs dépends.

 

 

En effet, vu que tout le monde est mort ou presque, les nouveaux scénaristes (issus de la télé-réalité Project Greenlight et auteurs du sympathique Feast) ont pensé capitaliser sur la franchise, voire la relancer, en mettant en avant tous les flics précédemment aperçus comme renfort lors d'une descente ou au détour d'un interrogatoire. Donc après Dina Meyer et Donnie Whalberg, c'est au tour des lieutenants Hoffman et Rigg mais aussi des nouveaux agents du FBI Strahm et Perez de courir d'une pièce à l'autre, d'un piège à l'autre et pour le coup, d'un flash-back à l'autre. Chaque personnage a le droit à un flash-back, dans lequel un autre personnage a le droit à un flash-back, etc... jusqu'à ce que le récit devienne un joyeux bordel, où se disputent révélations et incohérences sous la réalisation assommante de  Darren Lynn Bousman et dans l'indifférence générale.

 

 

Si c'est une idée de revenir à une narration plus écrite et plus ludique pour contrebalancer la répétitivité et linéarité des tortures, il n'en reste pas moins que ces dernières sont moins nombreuses et surtout moins spectaculaires. Saw IV essaie même de se la jouer violence psychologique (pédophilie, viol), mais rien n'y fait, ce n'est plus le jeu qui est en marche, mais bien le foutage de gueule. 

 

Résumé

Plus que n'importe quel autre épisode, ce dernier n'existe, dans sa construction et sa manipulation, que pour amener et ménager son mauvais twist. Et plus que n'importe quel autre, celui-ci appelle une ou deux suites pour l'expliquer en long, en large et en travers de la gueule du spectateur. Si c'est pas de la torture, ça !?

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