Critique : Son ex et moi
Quand le héros de Scrubs se mesure à celui d'Arrested development, ça donne Son ex et moi, comédie romantique somme toute classique mais qui séduit par son ton sans cesse à côté de la plaque. Jesse Peretz prend un malin plaisir à triturer les codes du genre et à les modifier de façon plus ou moins perceptible, de façon à livrer un film à la fois confortable et un peu différent. Exemple : le rival du héros, qui trouve des stratagèmes de plus en plus mesquins pour lui piquer la femme qu'il aime, est tétraplégique. En résulte un duel pas franchement équitable, où le valide ne sait plus comment faire pour sortir son couple des griffes de la pourriture sans nom qui utilise son handicap pour jouer les victimes éplorées.
D'où un film impitoyable et
réjouissant, qui donne à voir d'appréciables numéros de comédiens. Si Zach
Braff renoue avec un rôle très proche de celui qu'il interprète dans Scrubs,
c'est une nouvelle fois Jason Bateman qui tire son épingle du jeu, exploitant à
merveille la méchanceté de ce personnage à la fois hilarant et détestable. Au
centre de leurs convoitises, la ravissante Amanda Peet, passée en quelques
années du statut de bimbo ayant sa plastique pour seul relief à celui de
fantasme sur pattes, entre femme-enfant et femme fatale, le potentiel comique
en plus.
On se prend d'affection pour des
personnages attachants mais pas lisses, et les situations loufoques et/ou
cruelles auxquels ils sont confrontés ne font que renforcer le côté assez
irrésistible de Son ex et moi. Une partie de basket handisport ou une séance de
brainstorming publicitaire proche du n'importe quoi sont parmi les grands
moments de ce spectacle réjouissant qui valait mieux que sa sortie direct-to-video.
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