Critique : Performance

Nicolas Thys | 6 septembre 2010
Nicolas Thys | 6 septembre 2010

A voir Performance aujourd'hui, on se rend vraiment compte du potentiel de Mick Jagger pour le cinéma. Même s'il n'a ici qu'un second rôle, son charisme fait des ravages et il crève l'écran, peut-être plus encore que James Fox, le vrai premier rôle et son opposé total.

Alors que le premier interprète un rôle à la hauteur de sa personnalité, celui d'un artiste proche du mouvement hippie et libertaire, mais dont le succès a pris fin et qui vit reclus sur lui-même, entouré de femmes dans une étrange maison londonienne, le second est un tueur en puissance, un homme dépourvu du moindre sentiment. Quand le rocker bouge, parle, cri, se métamorphose, compte la caméra, l'acteur reste stoïque et la technique le domine. Entre la glaise et le monolithe, un monde entier se forme et se déforme.

Mais pas n'importe comment. Car, au-delà de cette lutte de deux corps masculins entre eux et entre des corps féminins qui passent, viennent et reviennent, le film de Nicolas Roeg et Donald Cammell est un véritable concentré maniériste. Une tentative de raconter une histoire autrement, de s'amuser avec les effets connus et de les utiliser afin d'apporter à l'histoire, en apparence banale, une autre dimension. Les mouvements de caméra, les couleurs, le jeu des acteurs, le dispositif cinématographique s'affiche ici pleinement afin d'expérimenter un cinéma psychédélique.

Et, si certains lui reprocheront peut-être à tort cet excès formel, on ne peut que constater sa force incroyable et sa beauté hallucinante autant qu'hallucinatoire. Car, comme son titre l'indique, bien plus qu'un simple récit mis sur pellicule, ce bouillonnement d'images et de sons est une véritable performance artistique.

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