Critique : Henry, portrait d'un tueur en série

Laurent Pécha | 12 février 2007
Laurent Pécha | 12 février 2007

Avec Henry portrait d’un serial killer, l’inclassable John McNaughton (difficile de faire le lien entre Henry…, Mad dog and glory et Sexcrimes) signe une œuvre tétanisante dont il est impossible de sortir totalement indemne. Henry,… fait partie de ces films rares que l’on visionne sans aucun plaisir tout en lui reconnaissant d’indéniables qualités.

Au cours de cette descente aux enfers dans le quotidien d’un tueur en série filmé à la manière d’un documentaire, la caméra de McNaughton se contente de dépeindre les gestes d’une banalité déstabilisante sans jamais chercher à juger ou à prendre parti. Au fil des minutes, un malaise nous envahit : forcé de regarder les actes barbares commis par Henry et son acolyte Otis, la fascination pour le morbide et le sordide propre à la nature humaine étant ici habilement utilisée, le spectateur subit un lent et douloureux choc traumatique qui culmine dans une dernière scène horrifiante, sans doute l’une des séquences les plus choquantes que le cinéma ait pu produire. McNaughton nous laisse au bord de la route, à côté de cette valise ensanglantée avec nos peurs, nos interrogations sur cet être en apparence si peu différent de nous et qui pourtant commet les pires atrocités sans éprouver le moindre remord et surtout le moindre plaisir.

Film d’une incroyable noirceur à l’esthétisme glauque et prenant au piège ses spectateurs avec talent, Henry portrait d’un serial killer possède un tel pouvoir de fascination (Michael Rooker, phénoménal dans le rôle titre, y apportant une énorme contribution) qu’il est impossible de détourner le regard et ce malgré un évident sentiment de répulsion. Très, très fort !

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