La Guerre selon Charlie Wilson : Critique

Flavien Bellevue | 16 janvier 2008
Flavien Bellevue | 16 janvier 2008

Alors que les Etats-Unis se préparent à choisir un nouveau président pour la fin 2008 et que la lutte contre le terrorisme au Moyen Orient fait toujours rage, Hollywood aime rappeler à son public que si l'Histoire de son pays n'a pas toujours été aussi rose, elle a été souvent composée d'hommes (et femmes) politiques et de citoyens courageux. Comme en témoigne aujourd'hui, l'incroyable histoire, passée sous silence (certains membres de la rédac pensaient depuis Rambo III que c'était bien Rambo qui avait gagné à lui seul la guerre en Afghanistan), du délégué du Deuxième District du Texas Charlie Wilson qui avec l'aide d'une séduisante millionnaire anticommuniste et d'un agent de la CIA marginal, va mettre fin à la Guerre Froide à la fin des années 80. Un crédit que l'Histoire attribuera officiellement au président de l'époque, Ronald Reagan.

 

 

Cette réhabilitation de l'Histoire est le fruit du roman éponyme de George Crile (journaliste et documentaliste spécialisé dans les affaires de la CIA et des conflits internationaux dont celui de la Guerre Froide) dont le réalisateur Mike Nichols laisse le soin de l'adaptation à Aaron Sorkin, connu pour ses scénarii de la série A la Maison Blanche et auteur auparavant du film de Rob Reiner, Le Président et Miss Wade. Le mordant de Sorkin revitalise de toute évidence le vieux routier qu’est Nichols. Comme à ses plus beaux jours (Le Lauréat, Ce plaisir que l’on dit charnel), le cinéaste manie ici à merveille comédie, drame et satire tout en y ajoutant un cynisme acerbe symptomatique des productions contestataires du moment (le film faisant plus d’une fois écho à un certain Lord of War d’Andrew Niccol).

 

 

Nichols a choisi Tom Hanks pour incarner Charlie Wilson, ce député du Texas aussi féru d'histoire mondiale et d'affaires étrangères qu'amateur de femmes et d'alcool. Un rôle à la fois policé et polisson qui requinque l'image un peu trop sérieuse de l'acteur spielbergien. Face à lui, le réalisateur emploie une fois de plus (après Closer) les charmes de Julia Roberts débordante de sincérité dans son rôle de millionnaire au grand cœur. Philip Seymour Hoffman, en agent de la CIA fracassant et frustré, sert de pivot humoristique et complète brillamment un fantastique trio de comédiens oscarisés, bien épaulé par des seconds rôles admirablement campés (Amy Adams, Ned Beatty).

 

 

Résumé

Une histoire bigger than life traitée avec une ironie jouissive, des acteurs visiblement heureux d’être là, un cinéaste plus jeune que jamais, un festival de jolies filles (les assistantes de Charlie Wilson feront rêver plus d’un spectateur mâle). Quand Hollywood décide d’évoquer son Histoire brûlante, elle sait le faire avec panache. On en redemande !

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