Next : critique à Dick

Stéphane Argentin | 14 septembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Stéphane Argentin | 14 septembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Un auteur particulièrement complexe et casse-gueule à adapter (Philip K. Dick) est remis entre les mains du bourrin Lee Tamahori (xXx 2 - The next level, Meurs un autre jour) et du fantasque Nicolas Cage. Tous les ingrédients étaient réunis pour faire un nanar cosmique, et pourtant Next se regarde... si on pose son cerveau et qu'on ouvre ses chakras.

NEXT LEVEL

Deux approches sont possibles face à Next. La première qui consiste à n'y voir qu'une énième dinde faisandée sortie toute chaude des fourneaux à dollars d'Hollywood (environ 70 millions de dollars de budget). Sitôt la première bobine de film achevée, on passera alors son temps entre des regards insistants sur sa montre dans l'espoir que le supplice s'achève au plus vite et des rires (voulus ?) à la découverte des nombreuses tares de ladite baudruche : dialogues et personnages insipides (Nicolas Cage inexpressif au possible, Jessica Biel la bouche en cœur, Julianne Moore en attente de son salaire entre deux productions bien plus digne de son talent), effets spéciaux visibles comme le nez au milieu du visage, musique lourdingue au possible (Mark Isham aussi fin qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine après les scores pourtant très inspirés de Collision et Antartica)...

 

photoFaire-valoir numéro 4839 Jessica Biel au rapport

STAGE 2

La seconde approche consiste à voir en Next la rencontre entre deux hommes à la carrière en dent de scies (pour ne pas dire sur le déclin artistique ces dernières années). D'un côté, le cinéaste néo-zélandais Lee Tamahori, très remarqué avec son premier long-métrage réalisé sur ses terres natales (L'Âme des guerriers) et dont le dernier film en date, l'exécrable xXx 2, pourrait être vu comme le creux de la vague du metteur en scène depuis sa traversée du Pacifique pour répondre au doux son des sirènes hollywoodiennes.

De l'autre, le romancier prolixe Philip K. Dick dont les adaptations sur grand écran soufflent également le chaud (le chef d'œuvre SF Blade runner, l'excellent Minority report) mais aussi le froid avec les deux derniers portages à l'écran : le neurasthénique Paycheck (assurément le plus mauvais film de John Woo) et l'hallucinogène totale de l'an passé, A scanner darkly. La rencontre des deux hommes, à leur plus bas selon ces derniers indicateurs, laissait donc craindre le pire, ou tout du moins planer le doute quant à ce Next.

 

photoNicolas Cage, Jessica Biel et Julianne Moore

 

Et pourtant, à l'arrivée, le film se laisse suivre sans déplaisir : le couple Cage - Biel fonctionne plutôt bien, l'emploi des effets visuels et pyrotechniques se limite au strict nécessaire et la double thématique de fond sur le destin préétabli de chaque individu et la rencontre de l'âme sœur ne nous est pas assénée à trop grands coups de massue. Pour peu que l'on fasse fi de la sensation de voir un double épisode de 24 heures chrono (Julianne Moore en ersatz féminin à peine camouflé de Jack Bauer : elle seule à la bonne méthode pour parvenir à retrouver la trace des « terroristes » qui cherchent à nuire aux États-Unis d'Amérique), cette course-poursuite est suffisamment soutenue et bien emballée pour nous captiver jusqu'à son joli final.

 

Résumé

Allez, on se détend.

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Lecteurs

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commentaires
Phil
16/09/2018 à 23:43

Je le classe dans la categorie "film de merde que je regarde bien volontier". On se relaxe, on rigole, on debranche le cerveau, on rigole encore quand on voit Cage dans des poses ultime... et le pire c’est que je l’ai vue 3fois! Mdr

Pulsion73
15/09/2018 à 16:58

La fin du film, Ze révélation, c'est ce qu'il y a de pire, ringard, le truc et astuce qui normalement ne s'utilise plus depuis longtemps, parce que c'est du déjà vu et revu. Tout ça pour ça quoi. Film déjà moyen sans la fin.

Manu
15/09/2018 à 12:40

Ah bon la fin serait géniale ? cela gâche surtout l'ensemble du film (qui est déjà pas terrible). Le personnage de Julianne Moore en fait des tonnes et est insupportable, envie de la baffer dans chacune des ses apparitions. C'est bien dans ce nanar qu'il y a une scène ridicule avec des troncs d'arbres ? je suis pas à 100% sûr, peut-etre que je confonds.

Bubble Ghost
14/09/2018 à 23:26

C'est marrant ce que tu dit F4RR4LL. Car pour moi, la fin est justement le moment le plus malin, génial et culte de ce petit film, injustement méprisé par les critiques à sa sortie. Le seul truc qui me dérange vraiment dans ce film, c'est la coupe de cheveux un peu frontale, de Nicolas Cage... Mais sinon, ça reste une bonne série B bien ficelé, avec quelques moments bien originaux et spectaculaires :D

F4RR4LL
14/09/2018 à 21:32

C'est quand même un demi film. SPOILER la fin laisse sur la faim, une première au cinéma, non ?
On a l'impression qu'ils ont tournés la moitié du scénario et se sont arrêtés car plus de flouze pour tourner la suite.

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