Critique : Ô Jérusalem

Laurent Pécha | 18 octobre 2006
Laurent Pécha | 18 octobre 2006

En décidant d'adapter le best seller de Dominique LaPierre et Larry Collins qui relate le partage de la Palestine, la naissance de l'Etat d'Israël et par là même le conflit israélo-palestien, Elie Chouraqui reprend les choses sérieuses après sa parenthèse musicale couronnée de succès (Les 10 commandements). En s'offrant un rôle important dans le récit (le bras droit de Ben Gourion), le cinéaste démontre bien son implication plus que personnelle dans le sujet.

Réussissant à monter un projet que bon nombre (Costa-Gavras, Friedkin) ont essayé un temps de mener à bien, Chouraqui cherche de toute évidence avec ce Ô Jérusalem à évoquer « les racines du mal ». C'est effectivement là où le film est le plus réussi, là où l'on a envie de dire que c'est une œuvre essentielle. La capacité qu'a Chouraqui à expliciter avec une réelle impartialité (même si le récit se focalise bien plus au fil des minutes du côté des juifs) le pourquoi et le comment du conflit, force le respect tout en rendant le film plus d'une fois passionnant. Alors bien sûr, le réalisateur force le trait plus d'une fois dans ce que l'on peut appeler l'intrigue romanesque. Le côté meilleurs amis du monde qui deviennent ennemis malgré eux par la faute de la religion n'est pas toujours très heureux, les différents affrontements armés ne sont pas toujours filmés avec la maestria espérée et l'interprétation s'avère inégale (Bruel pas forcement à sa place, Chouraqui pas à l'aise en anglais…).

Mais malgré ces imperfections et maladresses, Ô Jérusalem réussit le pari d'être une belle œuvre didactique d'une des pages les plus sombres de l'Histoire contemporaine, renvoyant dos à dos tous les acteurs du conflit tout en œuvrant pour la paix. Béni soit Elie comme dirait l'autre !

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