Critique : Nos étoiles contraires

Simon Riaux | 19 août 2014
Simon Riaux | 19 août 2014

Après les amours contrariés par l'alcool de The Spectacular Now, c'est le cancer qui vient jouer les empêcheurs d'aimer en rond dans Nos étoiles contraires. Également portée par Shailene Woodley, cette romance annoncée comme un raz-de-marée émotionnel a finalement traversé l'Atlantique dans un nuage de larmes adolescentes. Mais passé le synopsis doloriste, que reste-t-il de ce mélo que l'on croyait essentiellement destiné aux ados ?

N'en déplaise aux utilisateurs de Twitter, qui inondent la toile de leurs opinions dispensables jusqu'à polluer l'affiche française du film, Nos Étoiles contraires n'a rien d'un grand film. Il souffre d'une mise en scène tristement fonctionnelle, qui ne se permet jamais le moindre éclat, comme si Josh Boone n'avait aucune idée de comment conférer à son récit une quelconque forme de personnalité. Gros plans, gestion de l'espace timide, photographie recyclée du Parfait Manuel du film Indé, rien ne distingue l'ensemble du tout venant de la scène américaine proto-underground. Enfin, le métrage souffre d'une conclusion bien trop prévisible et programmatique, qui ne sait pas comment renouveler les vieilles figures anglo-saxonnes de la rédemption et du sacrifice.

 

 

Heureusement, le film est assez largement sauvé par son écriture et son interprétation. Les dialogues font preuve d'une belle sensibilité, parviennent à ne jamais tourner autour du pot et aborder la question de la mortalité avec une belle sincérité. Ne cédant jamais à l'émotion trop facile ou à la simplification extrême, le script offre aux comédiens une partition dense. Si Ansel Elgort a un peu de mal à nous faire croire à son personnage de super-cancéreux beau-gosse, Shailene Woodley fait une nouvelle fois des merveilles. Avec une grâce stupéfiante, la jeune actrice passe des larmes à la tendresse, du flirt à une fatale gravité, sans jamais que le spectateur doute de la puissance des émotions qui l'habitent. Sans elle, Nos Étoiles contraires pourrait n'être qu'un mélo tire-larme de plus, mais sa présence amplifie l'impact de ce récit trop balisé. Ainsi et malgré une facture trop commune, le film finit par conquérir notre cœur et y déposer quelques larmes inattendues. 

 

Résumé

Un mélo ultra-classique, sauvé par Shailene Woodley. 

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Lecteurs

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commentaires
Laura
13/02/2016 à 19:52

Neurone-Très étonnée de cette remarque!
J'ai trouvé le film doté d'une sensibilité "simpliste" dans le bon sens du terme, bien évidemment, que les larmoiements ne peuvent être uniquement un détail, on traite ici d'une sacrée maladie!
J'ai trouvé les acteurs bons et touchants, je recommande vivement! ok? ;-)

Neurone
18/01/2015 à 10:17

Les maçons du coeur au cinéma, le film enchaîne les séquences larmoyantes de ses protagonistes pour apitoyer le spectateur jusqu'à l'ecoeurement. S'adressant à un public jeune, nos etoiles contraires abuse de facilités cousues de fil blanc pour nous tirer la larme mais ne réussit qu'a nous donner le sentiment inverse d'exagération et de trop grosse accentuation à l'image de ce final boursouflé dont il ne résulte que l'indifférence. Sans compter une intrigue littéraire vide de sens au milieu pour un ensemble assez désespérant. Il n'en ressort que les acteurs plutôt bons. 50/50 se révèle bien meilleur sur le traitement de ce thème.

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