Critique : Un week-end à Paris

Simon Riaux | 3 mars 2014
Simon Riaux | 3 mars 2014
Découvrir Un Week-end à Paris en ayant à l'esprit que son réalisateur est le Roger Michell de Coup de foudre à Notting Hill vous induira en erreur. De même, se jeter sur le film avec l'espoir de découvrir un drame aussi âpre que The Mother serait une méprise. Car le voyage auquel nous convie le metteur en scène sud africain est issu de ces deux œuvres contraires et nous offre une romance amère et inattendue.

En quelques scènes pleines de mélancolie et une poignée de dialogues désabusés, l'escapade de Nick et Meg (interprétés avec une infinie justesse par Jim Broadbent et Lindsay Duncan) prend un tour loin de la lune de miel attendue. Frustration, répliques fielleuses et sexualité malheureuse sont les ingrédients que notre couple d'intellectuels va tenter d'accommoder, avec plus ou moins de bonheur. C'est dans ce refus de la simplification que le film trouve sa saveur délicate et nous offre quelques très belles séquences. Notre voyage n'est ni heureux ni triste, accompli ou aigri, mais emmené par des personnages complexes au gré d'une touchante réflexion sur le temps passé et la brièveté de celui qui reste, alors que s'amorce le crépuscule.

On regrette toutefois que l'ensemble mise trop sur les dialogues, dont la répétition finit par ennuyer. Nick et Meg ont beaux être de brillants lettrés, on aurait voulu les voir dépasser leurs différents mais aussi leur bavardise. Dommage que le dernier acte, illuminé par Jeff Goldblum, se perde ainsi en nombreux débats, pour voir les tensions des personnages résolues au cours d'un monologue trop classique. Le film s'achève sur un numéro de danse en forme d'hommage à Bande à part de Godard, qui en dit bien plus long que certaines joutes verbales qui l'ont précédé. On aurait aimé retrouver cette simplicité dans l'action plus tôt, histoire que cette ballade embuée de larmes nous prenne tout à fait à la gorge.


EN BREF : Un Week-end à Paris n'est ni une carte postale sucrée, ni un drame fataliste, mais un beau et touchant mélange, qui n'évite pas quelques longueurs verbeuses.

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