Critique : Pour ton anniversaire

Simon Riaux | 2 janvier 2014
Simon Riaux | 2 janvier 2014

Musicien de formation, licencié de philosophie, Denis Dercourt est également un germanophile accompli, comme en témoigne Pour ton anniversaire, nouvelle réalisation de l'homme derrière La Tourneuse de pages. Situé en Allemagne de l'est, son film suit la descente aux enfers d'un homme qu'un pacte vieux de trente ans va précipiter dans une spirale paranoïaque sous influence littéraire.

Le metteur en scène s'attache ici à inscrire son récit dans la tradition du conte fantastique à forte tendance moraliste. Alors que s'organise la confrontation entre le personnage principal et son double diabolique, impossible de ne pas repenser aux mésaventures de Faust, aux récits torturés d'Hoffmann. Cette lignée est le point fort de ce thriller, qui lui confère un supplément d'âme non négligeable, rehaussé par une partition symphonique certes classique, mais admirablement lancinante et tourmentée.

Hélas, note d'intention et atmosphère ne suffisent pas à faire décoller ce petit thriller bien trop sage. Non seulement les rares rebondissements sont (à l'exception d'un final malin quoique trop évanescent) sont tristement prévisibles, mais la mise en scène ne parvient jamais à nous emporter. Sans doute désireux de conférer à cette histoire qui flirte avec le fantastique un écrin élégant et vénéneux, Denis Dercourt n'arrive pas à transcender la modestie de son budget. La rigueur de son travail se ressent, l'ensemble manque cruellement de souffle, d'intensité, tant et si bien que cette histoire joliment emballée finit par se transformer en œuvre quasi-scolaire, appliquée mais désincarnée.  

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire