3 Days to Kill : critique un navet à Paris

Guillaume Meral | 10 mai 2022
Guillaume Meral | 10 mai 2022

3 Days to Kill est ce soir à 21h10 sur NRJ12.

Kevin Costner est en vacances à Paris, mais il a quelques problèmes : c'est un agent secret divorcé avec un cancer bien méchant, il a une fille ado à gérer, une collègue sortie d'un mauvais porno, et un gros bad guy à abattre. Bienvenue dans 3 Days to Kill, beau navet signé McG (Charlie et ses drôles de dames, Terminator : Renaissance), et production EuropaCorp co-écrite par Luc Besson bien sûr.

BONS BAISERS DE NAVET

Colombiana, Lock Out (Sécurité maximale), From Paris with love, Bandidas... Si l'expérience nous a enseigné quelque chose à propos des productions Besson, c'est qu'aussi louables que soient les notes d'intentions, elles ne font généralement pas le poids face à l'emprise du producteur-star, et son mauvais goût immodéré. En d'autres termes : la recette a beau être alléchante sur le papier, le résultat laisse parfois (souvent) un goût rance dans la bouche.

En l'occurrence, 3 Days to Kill se présente comme une copie presque conforme de Taken, avec un acteur prestigieux qui cherche l'action et le gros chèque (Kevin Costner), une histoire de père-fille niaise, un décor exotique pour Hollywood, et un ramassis de clichés à tous les étages. Même si le glam suranné du Paris de carte postale se substitue aux squats sordides des gangsters albanais, le parallèle est inévitable.

Pourquoi pas, surtout avec Connie Nielsen, Hailee Steinfeld et Amber Heard en poupée-tueuse, et le réalisateur McG à la barre. Sauf que ce 3 Days to Kill ressemble à un best of du pire d'EuropaCorp, avec tous les défauts, dérives et fous rires gênants qui vont avec.

 

photo, Kevin CostnerQuand tu réfléchis au pourcentage du budget dédié à tes vacances

 

PARIS EST EN BERNE

Personnages, dialogues, situations, bastons... tous les voyants sont au rouge vif dans ce gros navet clinquant et tellement bête qu'il est difficile d'y prendre un plaisir, même régressif. Des noms de code des méchants à la petite morale finale sur la réconciliation des familles, c'est presque trop extrême pour être vrai.

D'autant qu'il y a au milieu de tout ça une histoire de drogue incroyable, légèrement pompée sur Hyper tension dans son principe, et qui augure cet autre navet nommé Lucy. Tout semble avoir été assemblé pour rappeler les pires heures de la carrière de Besson, et même une montagne de talent côté acteurs ne saurait résister à ce séisme de nullité.

 

photo, Amber HeardFilm EuropaCorp marchant parmi le septième art

 

On pouvait toujours espérer que McG apporte un peu d'énergie, et de folie débridée et décomplexée, à cette plaisanterie à peine assumée. Le réalisateur a prouvé avec Charlie et ses drôles de dames et Charlie's Angels : Les anges se déchaînent qu'il était capable de s'amuser et d'amuser, et le scénario de 3 Days to Kill est dans la même lignée. McG avait aussi rappelé son savoir-faire technique et ses ambitions visuelles dans Terminator : Renaissance, un épisode mal-aimé, pétri de défauts, mais plus intéressant que la moyenne.

Mais 3 Days to Kill lorgne plutôt du côté de Target, une comédie pas drôle avec de l'action pas fun. La faute à une photographie hideuse, un enchaînement de séquence aberrant et un découpage pauvre, sa mise en scène n'a guère qu'une poignée de moments un peu divertissants, comme cette sympathique course-poursuite dans les rues parisiennes.

Loin de l'alternative à Taken promise, 3 Days to Kill respire le renoncement à tous les niveaux, comme si tous les talents engagés avaient baissé les bras pour un beau chèque et des vacances. Kevin Costner est le premier à l'afficher, vu sa motivation à l'écran.

 

Affiche française

Résumé

3 Days to Kill, ou le best of du pire des productions Luc Besson. A côté, Taken, c'est du Shakespeare.

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Lecteurs

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commentaires
Ali zafar igo
21/12/2022 à 05:35

Feature on my

Keaton
11/05/2022 à 16:00

Le scénario est surtout une version longue de la série No LImit, produit par Besson.

Kojak
11/05/2022 à 10:39

Le gros problème de nombreuses productions Besson c'est le scénario.... Souvent co écrit par Besson lui-même. Il a sans doute beaucoup de talents mais pas en tant que scénariste (le Grand Bleu étant l'exception et encore ils étaient 5 dessus d'après Wikipédia)

Bravo l'artiste
10/05/2022 à 21:34

Belle affiche

madame soleil
19/06/2020 à 10:54

nul à chier

Laurent
18/06/2020 à 16:14

Bon c'est clair que le film est pas terrible, mais une demie-étoile vous êtes vraiment très dur. Il y a quand même Amber Heard !

Miami81
17/06/2020 à 11:44

Oui, ça fait partie des films qui ont rendu l'objectif d'Europa corp illisible. Le film surfe sur le prestige de taken alors qu'il n'était déjà plus à la page et s'écroule lamentablement sur tous les stéréotypes que Besson nous a habitué ces dernières années. Un des films parmi tant d'autres qui a poussé Europacorp lentement vers la faillite car incapable de se renouveler dans le genre, dans l'histoire et dans la réalisation.
Par contre, une demie étoile, c'est un peu dur. Tout n'est pas à jeter à la poubelle et c'est loin d'être le pire film de la prod.

Damian
17/06/2020 à 00:32

@reth Je ne sais pas si ça en vaut la peine... Le film est juste mauvais et chiant. Il n'est pas involontairement drôle ni quoi que ce soit...
La seule chose qui m'a donné envie de regarder ce film d'un oeil, c'est qu'un certain Vincent GEIRNAERT y fait un petit passage comme figurant. Tu ne connais peut-être déjà, un épisode de Strip Tease a été tourné sur ses débuts de comédien ! C'est l'épisode "Beau mec, bien mûr", disponible sur youtube, et là pour le coup, c'est a voir absolument.

reth
16/06/2020 à 20:37

Mince cet article me donne vraiment envie de le regarder :)

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