Critique : Somebody up there likes me

Sandy Gillet | 22 janvier 2013
Sandy Gillet | 22 janvier 2013

On connait très peu le travail en France du réalisateur Bob Byington qui a pourtant déjà à son actif cinq longs-métrages. C'est une figure du cinéma « indé » US. Attention pas celui façon Little Miss Sunshine. Non, le vrai, le pur, celui qui se réclame de Hal Hartley ou de Todd Solondz époque Happiness. Il y a d'ailleurs un peu de Trust me dans ce Somebody up there likes me qui pourrait se traduire par «  Quelqu'un quelque part qui m'aime bien ». La sempiternelle recherche de l'âme sœur pour traverser la vie avec ou sans encombres en quelque sorte. Sauf qu'ici cet adage de cinéma se transforme en une quête égocentrique où l'on n'a plus rien à transmettre, créer ou partager pour ne devenir qu'un simple spectateur de sa propre vie.

Max est un jeune homme qui ne vieillit pas mais dont on voit défiler la vie en accéléré entre mariage, gosse, tromperies mutuelles, succès, faillite, amis un peu morbaks... Et nous de penser au Portrait de Dorian Gray avec pour tableau le contrechamp de notre voyeurisme. Ça c'est pour les intentions. Nous renvoyer l'image individualiste de nos sociétés qui se drapent derrière une éducation et un urbanisme de façade. Max trimballe une valise bleue en plastique dont lui seul connait le secret de son contenu. Elle est le fil rouge de cette histoire que le réalisateur place sous le ton de la comédie azimutée bien aidé en cela par des dialogues assez savoureux et des comédiens dans le même registre que les acteurs de Wrong de Quentin Dupieux.

Ceci étant dit, que reste-t-il de ce Somebody up there likes me une fois visionné ? Un sentiment de liberté qui passe par le jeu des acteurs et une mise en scène aérienne accentuant ce sentiment de flotter dans une sorte de no man's land cinématographique assez agréable. On est toutefois sceptique quant à la manière de vouloir coller cette forme et ce fond. C'est au mieux artificiel au pire insignifiant. Dans tous les cas de figure c'est un échec. Mais un échec positif car il concourt à faire avancer un cinéma qui ne veut absolument pas qu'on le range dans des cases où il serait de toute façon trop à l'étroit. Rien que pour cela Somebody up there likes me est à découvrir et son réalisateur à suivre.

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