Critique : Dead man talking

La Rédaction | 27 mars 2013
La Rédaction | 27 mars 2013

Attention, film coup de poing ! Pour son premier film, Patrick Ridremont n'a pas fait les choses à moitié. La tiédeur, il ne connait pas et c'est tant mieux. Avec une véritable envie de dépoussiérer et de bousculer les lignes, entre comédie et drame, Dead Man Talking se veut une fable satirique de notre société. Ou comment un tueur (Patrick Ridremont) coupable  d'un meurtre violent, devient par le cynisme du système et des politiques, quelqu'un de franchement sympathique. Le spectateur pourra même ressentir jusqu'à de l'empathie envers le condamné et se rendre compte concrètement de ce qu'est la manipulation des foules par les médias. Ici, il n'y a pas de lieu ni d'époque précise car le film parle aux sociétés modernes dans leur ensemble. En ce sens, le travail des costumes, des décors et de la lumière est saisissant. En résulte la création d'un univers imaginaire mais pourtant si proche du nôtre.

Dead Man Talking, c'est aussi et surtout une envie de faire du cinéma honnête envers lui même et ses spectateurs tout en ne cherchant jamais à les prendre par la main pour les guider. Au contraire, il nous laisse vagabonder dans son univers, libre d'être choqué, ému, hilare.... Une oeuvre vraiment à part, bien loin du moule formaté des trop nombreuses productions hexagonales. Ici, il y a des gueules de cinéma, des visages marqués, ridés, creusés, taillés à la faux, où le sang coule comme les larmes.

Ultime raison d'aller voir le film : Christian Marin. Pour son dernier rôle au cinéma, le comédien transperce l'écran, nous faisant passer du rire à l'émotion en un regard. Et c'est bien, paradoxalement, de regard qu'il s'agit dans ce Dead Man Talking. Un regard sur notre société, franc, inspiré et personnel.

Philippe Boissier

Résumé

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