Critique : Eyjafjallajökull

Sandy Gillet | 2 octobre 2013
Sandy Gillet | 2 octobre 2013

On ne va pas se mentir, Le volcan (c'est comme cela qu'il faut dire à la caissière de votre cinéma préféré) ne va pas révolutionner la comédie à la française. Tout juste permettra-t-il éventuellement au plus grand nombre d'associer enfin Valérie Bonneton à cette comédienne qui a pourtant débuté sa carrière il y a plus de vingt ans au côté de Dany Boon sans pour autant bénéficier de la même notoriété que celui-ci. Le genre d'actrice qui traverse le cinéma français sans que l'on ne puisse jamais véritablement la nommer. Les choses vont donc peut-être changer tant elle porte le film tout en arrivant à secouer quelque peu le jeu d'un Dany en mode pilotage automatique depuis un bail. Son jeu tout de gouaille vêtue, quelques dialogues bien vus, un physique de grand échalas assumé où trône des yeux façon soucoupe volante permettent en effet à É - YA - FIAT - LA - YEU - KEUTL (prononciation phonétique donnée par l'ambassade islandaise, oui Monsieur !) de ne pas complètement sombrer dans le tout venant de la production actuelle.

C'est que même si le deuxième film d'Alexandre Coffre a pour titre le nom du volcan à l'origine de la pagaille monstre dans le ciel européen en 2010 (en fait la calotte glaciaire qui recouvrait une partie du volcan l'Eyjafjölvoll. On est précis à EL, ou on ne l'est pas), celui-ci peine à prendre de la hauteur (ok, elle est facile). Il oblige ici un couple qui n'en est plus un depuis plusieurs années et qui se détestent cordialement à traverser une bonne partie de l'Europe ensemble pour rejoindre le mariage de leur fille. Bien entendu, les inspirations sont légions. On reconnaît en effet la volonté de se rapprocher de duos mythiques tels que Depardieu et Richard dans La chèvre ou au couple Michael Douglas et Kathleen Turner dans À la poursuite du diamant vert, sans oublier La guerre des Rose de Danny DeVito. Mais là où ces référents s'amusaient du genre et prenaient intelligemment du recul pour mieux faire rire ou définitivement conquérir, Coffre a la tête dans le guidon confondant très vite rythme et précipitation. En résulte l'impression d'un film tournant à vide tel le hamster seul dans sa cage de plus en plus hystérique sur sa roue de Sisyphe. Au moins, à la fin le spectateur ne meurt pas. C'est déjà ça !

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