7 psychopathes : Critique

Patrick Antona | 28 janvier 2013
Patrick Antona | 28 janvier 2013

Continuant sur la lancée de son précédant succès, Bons Baisers de Bruges, Martin McDonagh enfonce ici le clou dans un nouveau mix entre comédie noire et action violente. Pour ce faire, il choisit de planter le cadre de son récit non pas dans un cité européenne touristique mais au cœur même de la Mecque du cinéma, Los Angeles. Si la filiation avec Tarantino et notamment un certain Pulp fiction saute aux yeux, cela n'empêche pas le jeune cinéaste de réussir son coup dans une première partie avant de se perdre un peu, et le spectateur avec. Pour autant, la balade proposée ne s'avère jamais déplaisante. Bien au contraire !

 

 

Inscrivant son scénario dans une thématique bien connue du film-noir américain à savoir le scénariste (alcoolique au demeurant) en mal d'inspiration qui verra sa création prendre pied dans le réel, Martin McDonagh s'appuie à nouveau sur  les épaules de Colin Farrell, bien plus à son aise ici que dans le récent Total Recall, mais qui doit jouer des coudes face aux prestations brillantes de Sam Rockwell, Woody Harrelson et Christopher Walken. Si, à l'instar de Tarantino, McDonagh s'appuie effectivement sur des personnages hauts en couleurs dont la logorrhée fleurie égale leur propension à sortir les flingues, il parvient aussi à se distinguer par une forme d'humour pince-sans-rire à l'anglaise. En résulte un portrait au final attachant de ses "psychopathes" qui entourent un Colin Farrell bien vite dépassé.

 

 

Ceci permet de faire passer allégrement sur quelques facilités narratives, ou encore sur la manière dont sont abordés et sacrifiés les personnages féminins (à guetter l'apparition éphémère d'Olga Kurylenko pour ses admirateurs). Dans ce méli-mélo presque anarchique où s'entremêlent "dognapping", serial-killer en mal de rédemption (surprenant Tom Waits) et gangster névrotique (incarné avec brio par Woody Harrelson), on en vient à regretter une dernière partie qui marque sérieusement le pas et une forme de désinvolture vis-à-vis de la violence qui frôle la complaisance, rapprochant plus le film d'un actioner de Michael Bay que d'une vision critique et vertigineuse à la Barton Fink

 

Résumé

Bien qu'il se soit un peu perdu dans les méandres de sa narration, ne parvenant pas à  pondre une oeuvre plus en rupture avec ces fondements hollywoodiens, Martin McDonagh signe néanmoins une pochade singulière écornant quelques mythes. Un peu comme si l'on dégustait un cocktail au parfum quelque peu acide.

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