Critique : Près du feu

Maryne Baillon | 23 août 2012
Maryne Baillon | 23 août 2012
On veut parfois laisser parler un film comme on laisse défiler la vie...ou la pellicule. Près du feu n'est pas de ces films qui fait du pied aux commentaires, ni même du sensationnaliste, la beauté est ailleurs. À travers de longs plans séquences illustrés par une photographie somptueuse des paysages de la campagne chilienne, on se glisse peu à peu dans le quotidien de Daniel et Alejandra, un couple de gens simples qui vient de s'installer à la campagne. Chaque jour est rythmé par les activités agricoles et les retrouvailles à la maison. Cependant, leur amour est confronté à un lourd défi : la maladie d'Alejandra. Pour raconter cette agonie, plutôt que d'en évoquer fatalement les étapes ordinaires, Alejandro Fernàndez Almendra préfère s'attarder sur des moments qui ne révèlent rien d'autre que l'intimité du couple. Des détails qui peuvent paraître insignifiants mais qui sont les plus à même de rendre compte de la passion entre deux êtres. Comme cette longue discussion qui suit une étreinte amoureuse, entre rire et nostalgie du passé, ils se racontent les souvenirs de leurs jeunes années.

Dans Près du feu, tout fait référence au temps qui passe, à cette jeunesse que l'on perd inévitablement. Cette ronde des saisons et ses plans rigoureux donnent au film une ampleur qui fait ressentir plus douloureusement l'irréversible rétrécissement de la vie des deux personnages. À ce passé lointain qu'ils évoquent répond un futur immédiat et impitoyable. Aujourd'hui, elle lutte contre la maladie, lui tente de s'épanouir dans sa nouvelle condition tout en prenant soin de sa femme, jusqu'à l'approche de l'inéluctable. Rien ne s'exprime, tout se devine, mais parfois les mots sortent par la force des choses «Ce qui me manque le plus ? La jeunesse » confit-il à un ami.

Le second long-métrage de Alejandro Fernàndez Almendra souligne dans une mise en scène minimaliste, l'importance de profiter de chaque instant. Jusque dans son dernier plan, il illustre le temps qui passe, la vie qui suit son cours, lorsque l'homme se retrouve désormais seul à bord de sa camionnette, ébloui par le soleil, on le voit disparaître progressivement au loin sur la route...(de la vie ?)

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