Critique : La Maison au bout de la rue

Jérémy Ponthieux | 13 février 2013
Jérémy Ponthieux | 13 février 2013

Que dire de cette maison au bout de la rue (sans déconner c'est quoi ce titre ?), si ce n'est que voilà une pelloche d'horreur affreusement convenue, même pas assez frappadingue pour qu'on s'en gausse mais juste terriblement terne. Tous les éléments sont d'ailleurs réunis pour taper dans le téléfilm du dimanche après-midi, si bien que l'on ne s'étonnera pas de voir le film s'octroyer une publicité pour sa sortie vidéo, marché auquel il est tout naturellement destiné. Seulement voilà, il y a la présence de Jennifer Lawrence, nouvelle star montante d'Hollywood, qui aura permis à ce projet poussiéreux (tourné en 2010) de profiter des salles obscures. La miss s'y montre professionnelle, défendant son brin de personnage avec une relative conviction, ce qui prouve quand même quelle ressource elle entretient sous le capot. Coincé dans une situation similaire, le reste du casting fait ce qu'il peut, si ce n'est deux ou trois têtes à claques échappées d'une mauvaise sitcom pour ados boutonneux. 

Anciennement chapeauté par Richard Kelly, le scénario aura été maintes fois remanié, et il en résulte un récit fade sous toutes les coutures, qui met en valeur le mythe du vieux meurtre familial en appelant à tout les lieux communs possibles : la scène d'intro choc, la mise en place interminable mais lumineuse, les deux trois signes de danger puis l'intrusion d'un personnage ambigu « que tout le monde rejette mais qu'a l'air sympa quand même », avant de vriller dans le vilain twist qui met tout le monde en danger, du flic dénué de renforts au jeu de cache-cache dans le sous-sol. Pas gourmand pour deux sous, Mark Tonderai, ici technicien en chef, multiplie les filtres et autres ralentis de mauvais goût, tout en s'assurant de camoufler au mieux le micro-budget du film, à base de décors nus comme des vers et de caméra-épaule faussement réaliste. Et quand il s'essaie dans un élan au plan-séquence truqué, il l'insère dans une séquence anecdotique, comme si il ne fallait pas non plus trop perdre l'adolescent moyen qui trouvera tout génial à condition que ça fourmille de notes de violons et d'ombres sautillantes. 

Noyé dans la masse moyenne du cinéma d'horreur bas de gamme, La maison au bout de la rue est un film qu'on ne peut qualifier que de dispensable, tant il s'évertue à banaliser un sujet déjà extrêmement balisé. 

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