Critique : La Servante

Nicolas Thys | 15 août 2012
Nicolas Thys | 15 août 2012

Nombreux sont les films où la maison tient une place si importante qu'elle en devient un personnage principal. Le cinéma fantastique notamment s'en est largement inspiré pour donner lieu à des œuvres où le fantasme et la folie se mêlent au surnaturel, donnant littéralement vie à la demeure. La Servante de Kim Ki-Young est loin de cet imaginaire fantastique mais sous ses allures de drame du quotidien, se tisse petit à petit un film pratiquement en huis-clos sur la folie et l'horreur dans lequel la maison et son espace à la fois large et étroit, alambiqué et classique, alimente l'angoisse, les tensions et les pulsions en tout genre.

Tout part d'un petit rien, d'un événement à première vue banal au point qu'il déconcerte. Et le drame, un adultère, va donner lieu à un carnage des plus féroces et faire apparaître la noirceur absolue que le cœur de chaque individu cherche à masquer. Tourné dans un noir et blanc nuancé, le film n'est pas exempt de quelques longueurs mais on est rapidement pris dans l'engrenage de la tourmente qui fera éclater en mille morceaux le visage en apparence lisse et fade de cette famille. Réalisé en 1960, à une époque où la modernité éclatait dans les cinématographies du monde entier, La Servante n'est pas en reste et se situe à part du reste de la production. Film important dans l'histoire du cinéma coréen et pour la génération de cinéastes qui explosent actuellement, c'est une véritable curiosité et il sera repris par Im Sang-Soo en 2010 sous le titre The Housemaid.

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire