Critique : Nino - Une adolescence imaginaire de Nino Ferrer

Perrine Quennesson | 27 avril 2012
Perrine Quennesson | 27 avril 2012

Dans ces temps cinématographiques où le biopic fait rage, Nino arrive comme une bouffée d'air frais. Nino, c'est l'adolescence imaginaire de Nino Ferrer. Rien de bien véridique donc dans cette histoire juste une volonté de mettre en images l'origine de certaines chansons avec un doux parfum bucolico-juvénile.

Nino, ici, a 16 ans et passe l'été à la campagne. Il partage son temps entre Nathalie, son amie de toujours, et Natacha, un visage croisé dans un train qu'il a eu la chance de retrouver sur la plage. Nathalie aime Nino. Nino hésite mais préfère Natacha. Nino est indécis, coincé entre deux âges. Avec Nathalie, ils communiquent par talkie-walkie et se rejoignent dans une cabane de fortune dans les bois. C'est l'enfance, l'innocence. L'âge adulte, c'est avec Natacha. Il l'observe répéter sa pièce de théâtre et admire son indépendance. Mais Nino est confus : il agit comme un « grand » avec Nathalie et rejette sa jovialité infantile et comme un « petit » avec Natacha et s'agrippe à elle au risque d'être rejeté. Nino ne connaît pas encore le danger de la danse des sentiments.

Thomas Bardinet, le metteur en scène, réalise en fait une autofiction. Ce n'est pas tant Nino Ferrer qui semble l'intéresser mais plutôt les difficiles relations de l'adolescence, à un moment où l'on ne sait pas ce que l'on veut être, ni ce que l'on va être. Et pour cela, il paraît s'inspirer de sa propre vie, de son propre ressenti. Il réussit à dépeindre cet état avec intelligence, en particulier, l'extrémisme des sentiments. On le voit notamment dans le personnage de Nathalie, folle, littéralement, amoureuse de Nino.

Mais cette peinture rohmerienne de la jeunesse manque de charme. La faute à une image peu agréable et accidentée, à une profonde absence de rythme et à des acteurs inégaux. David Prat qui incarne Nino manque cruellement de présence et agace plus qu'il n'intéresse le spectateur. Les dialogues sursignifiant sont également pesant au point de gêner la fluidité et le naturel du film.

Reste Sarah Coulaud, véritable nouvelle Mélanie Laurent, dans le bon comme le mauvais sens du terme mais surtout Lou de Laâge, vue dans J'aime regarder les filles. Cette nouvelle Brigitte Bardot, à la moue boudeuse et à la voix sensuelle, illumine le film de sa présence fantasmatique.

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