Le Seigneur des Anneaux : Les deux tours - critique en tour loupée ?

Laurent Pécha | 3 octobre 2017 - MAJ : 09/10/2018 16:27
Laurent Pécha | 3 octobre 2017 - MAJ : 09/10/2018 16:27

Comme pour Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l'Anneau, Le Seigneur des Anneaux : Les deux tours de Peter Jackson a donc le droit à sa version longue. Version d'ailleurs de plus en plus longue, puisqu'on dépasse désormais les quarante minutes d'ajouts (42min 25s exactement) alors que l'épisode précédent n'atteignait pas les trente minutes supplémentaires.

LES DEUX MONTAGES

Et comme ce fut déjà le cas pour La Communauté de l'Anneau version longue, ce nouveau montage des Deux tours améliore grandement la qualité du récit. Ce sera donc, selon les goûts, le chef-d'œoeuvre absolu (et tant pis si c'était déjà le cas du montage cinéma) ou désormais, comme c'est le cas pour l'auteur de ces lignes, un film imparfait et longuet mais attachant. Bref, il s'agit de la version définitive à posséder.

Avec toutefois un petit bémol : il faut pour cela avoir (vu) la version longue du premier film, puisqu'une interconnexion entre les deux montages existe. Et ce dès les premiers instants du film puisque, lorsque l'on retrouve Frodon et Sam dans les montagnes, la première séquence est inédite et renvoie directement à celle de la remise des cadeaux par Galadriel, Sam utilisant en effet la corde elfique et ses pouvoirs spéciaux pour les aider dans leur descente.

 

Sam et Frodon

L'ÂGE DES HOMMES

Si dans la version longue de La Communauté de l'anneau c'étaient les Elfes qui se voyaient offrir un développement plus important, les grands vainqueurs sont ici et de loin les hommes. À commencer par le personnage d'Aragorn, qui est encore plus au centre du récit. Le héros, le personnage principal des Deux tours, c'est bien lui, et on ne peut que regretter que des scènes aussi importantes que l'évocation de son véritable âge ou encore de sa destinée (le dialogue avec Gandalf) n'aient pas été conservées pour le montage cinéma, de telles informations paraissant vitales pour les profanes de l'œoeuvre de Tolkien.

 

Faramir

 

Un autre personnage clé se voit enfin offrir un vrai développement psychologique : il s'agit de Faramir. On découvre les raisons du comportement du frère cadet de Boromir, notamment grâce à un flash-back somptueux où l'on constate que leur père a une nette préférence pour son aîné et que Faramir sera toujours à ses yeux un moins que rien. Cette même séquence permet aussi de faire le lien avec un épisode important du premier film, à savoir la volonté exacerbée de Boromir de vouloir récupérer l'anneau (à la demande de son père pour protéger le royaume du Gondor).

Dans le clan des hommes, on retiendra aussi Théodred, qui n'est plus simplement le fils mort de Théoden. On le découvre ainsi à moitié mort sur le champ de bataille et l'on assiste à son enterrement.

 

Eowyn

 

Pour ceux qui avaient du mal avec les Ents, sachez que Peter Jackson a poussé le vice jusqu'à ajouter toute une chanson-poème signé Sylvebarbe (il dit lui-même dans son commentaire audio qu'un Ent c'est chiant !).

Les séquences dans la forêt avec les Hobbits se voient également offrir un développement plus important, et notamment la découverte du danger que peuvent représenter les arbres, capables d'avaler ce qui passe à leur portée. Si la scène n'est pas fondamentale, son omission au montage cinéma nous a toutefois privé d'une autre scène, elle épatante, où l'on découvre le sort funeste réservé aux Orques qui se replient dans cette forêt après la défaite du gouffre de Helm (impossible de comprendre qu'ils sont en train de se faire avaler par les arbres si la première séquence avec les Hobbits n'existe plus).

 

Theoden et Aragorn

 

Concernant la « star » du film, Gollum, ses admirateurs seront ravis d'apprendre qu'il a lui aussi le droit à quelques ajouts non négligeables, à commencer par l'accentuation du mauvais traitement qu'il subit des hommes (voir comment il est désormais tabasser violemment par les hommes de Faramir une fois prisonnier), faisant plus facilement accepter le fait qu'il redevient dangereux pour Frodon et Sam à la fin du film.

 

Résumé

Cette version longue a le mérite de mettre enfin tout le monde d'accord (ou presque) : les fans du film ne rechigneront jamais sur de nouvelles scènes, et ceux qui ne connaissent pas assez l'oeœuvre de Tolkien trouveront (largement) de quoi expliciter certains trous scénaristiques qui apparaissaient dans la version cinéma. Et une fois encore, même si le film est maintenant plus long, l'enrichissement thématique qu'il reçoit avec ces ajouts le rend bien plus fluide, homogène et logique que par le passé. C'est définitivement un meilleur film, et il est juste dommage qu'il faille attendre à chaque fois près d'un an pour s'en rendre compte.

 

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Lecteurs

(4.7)

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commentaires
Mr Vide
07/10/2018 à 10:03

Motherfuck Jones: en parlant de fantasy, tu "troll"pas mal!

Jicee
05/10/2018 à 11:50

Si Motherfuck Jones a mieux a proposer, qu'il n'hésite pas MDR

Andarioch
04/10/2018 à 11:26

Triste commentaire d'un triste individu

Motherfuck Jones
04/10/2018 à 10:59

Piètre Saga méga-surestimée pour les gogols en manque de fantasy cape et epée rien de plus.

Magicien
03/10/2018 à 22:05

5/5 les deux tours, et encore c'est pas assez !

nico
03/10/2018 à 21:54

Il est vrai que beaucoup de choses ont posé de sérieux problèmes dans cette adaptation: la plus importante concerne Faramir qui est nettement plus fort psychologiquement et plus noble dans le bouquin, refusant totalement de voir l'anneau sachant l'emprise qu'il pourrait avoir sur lui. Il est la lumière du Gondor ce qu'aurait du être Boromir. On peut changer certaines choses pour l'adapter au format cinéma mais Faramir a toujours été apprécié des lecteurs du livre et Peter Jackson a pris un sacré gros risque en le changeant ainsi.

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