Stars 80 - critique

Tonton BDM | 22 octobre 2012
Tonton BDM | 22 octobre 2012

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les premières minutes de Stars 80 laissent craindre le pire. Mettant maladroitement en place ses deux personnages principaux sur des dialogues absolument affligeants de banalité, le film de Frederic Forestier et Thomas Langmann démarre mal, mais parvient, au bout de quinze laborieuses minutes, à inverser la vapeur et à se trouver un petit rythme de croisière. Le scénario est certes un pur prétexte à enchainer les numéros musicaux et tient sur un paquet de gauloises, mais l'énergie déployée par les acteurs et les sympathiques has-been de la troupe de chanteurs finit par payer.

 

 

Alors bien sûr, on pourra toujours railler le fait que les troubadours sélectionnés ici sont probablement le pire de ce qu'on a fait en musique populaire française durant les années 80, et qu'à l'inverse de Florent Emilio Siri sur Cloclo, les deux cinéastes en herbe n'aient pas tenté d'élever un peu le débat artistiquement parlant : si l'on excepte la scène de Gospel pompée plan par plan sur Les Blues Brothers, la réalisation reste désespérément fonctionnelle, sans invention, et ce malgré la débauche de moyens techniques déployés pour en mettre plein la vue. Les années 80 leur ont donné leur boue, et ils en ont fait... Ben toujours de la boue, mais filmée à l'épate, avec des paillettes et un hélico au dessus du Stade de France.

 

 

Mais trêve de mauvais esprit, car finalement, et avec le recul nécessaire, on pourra très bien trouver son compte de frissons devant ce Stars 80. Des frissons de nostalgie un peu honteuse certes, mais qu'importe le flacon... On est là devant un exemple typique de cinéma populaire certes fabriqué avec cynisme, mais qui trouvera sans le moindre doute possible son public (les réactions dans la salle étaient extatiques, ça chantait, ça tapait dans les mains...), à la manière de toutes les émissions de variétoches du samedi soir sur TF1.

Il y a donc deux états d'esprit pour apprécier Stars 80 : soit on aime vraiment ces vieux tubes ringards, et là, c'est le bonheur assuré, soit on accepte le film pour ce qu'il est (une bande de pure exploitation destinée à un public qui, habituellement, ne se déplace pas trop dans les salles), et force est d'admettre qu'on finira par se laisser porter par cette suite de sketches inégaux et de chansons rigolotes, parce que dans son créneau, le film assure le show. Question de recul on vous dit !

 

 

Résumé

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