La Colère des Titans : critique Z

Simon Riaux | 9 octobre 2017 - MAJ : 27/09/2023 11:55
Simon Riaux | 9 octobre 2017 - MAJ : 27/09/2023 11:55

Voici donc la suite tant attendue du mal-aimé Choc des Titans. Ce dernier, malgré son remarquable score au box-office, se traîne encore une infamante réputation, en partie due à une 3D qui gâchait grandement l'expérience en salle, ainsi qu'à l'ombre du maître Harryhausen, qui écrasa ce qui s'avère pourtant un très honnête divertissement. Sa séquelle avait pour mission de prolonger et d'améliorer le spectacle de Louis Leterrier, de nous en mettre plein la vue, et de nous dévoiler enfin les fameux Titans du titre. Tout laisse à croire que le public sera amené à réévaluer très positivement le travail du réalisateur français, tant cette La Colère des Titans fait l'effet d'une douche froide...

COLERE NOIRE

On attendait pas grand chose de cette suite en terme de scénario, mais nous supposions qu'elle serait tout de même munie d'un script. Hélas, ni le réalisateur Jonathan Liebesman, ni les producteurs n'ont dû juger utile de dépenser de l'argent à ce poste. On assiste donc à un déroulé d'une platitude et d'une linéarité affligeantes, où les enjeux, problématiques et autres questionnements sont bazardés en une poignée de scènes bavardes. Les comédiens se retrouvent donc en roue libre, à commencer par Sam Worthington, qui aura poussé l'engagement physique jusqu'à se laisser pousser les cheveux, suivi par la sublime Rosamund Pike, qui affiche une improbable mine de merlan frit de séquence en séquence.

 

Photo Sam WorthingtonSam Worthington

 

Quant aux scènes d'action, leur indigence achèvera de dégoûter le moins exigeant des spectateurs, tant les approximations techniques - plans réutilisés plusieurs fois, figurants fixant la caméra, changements de ratio de cadre à l'arrachée... - côtoient de grossières aberrations. Si l'on sent régulièrement l'argent dépensé à l'écran, certains effets sont datés, voire ridicules, à l'image de la mort des dieux, ou des maquillages, pour le moins approximatifs.

 

N'attendez pas du bestiaire qu'il vous scotche dans votre siège : non seulement les bandes-annonces l'ont intégralement révélé, mais il s'avère d'une pauvreté rageante. Les titans en question se révèlent n'être qu'un dragon putréfié, un minotaure de latex, deux guerriers zombies, et un Kraken enflammé. Ajoutez à cela une poignée de scènes de catch interminables, et vous réaliserez que pour ce qui est du grand spectacle, il faudra repasser.

 

 

Photo Sam WorthingtonÇa sort sur quelle console ?

APPELEZ MOI LE DIRECTOR

 

Au final, il est difficile de croire que le film présenté en salles (et dont la durée annoncée n'a pas cessé de diminuer au fil des semaines) est un produit fini, tant il contient de raccourcis, défauts, et scories. On en vient même à se demander si c'est bien Jonathan Liebesman qui a réalisé l'intégralité du film, tant sa patte semble évidente lors d'une poignée de plans magnifiques, lesquels se retrouvent instantanément noyés dans un flot d'aberrations visuelles. 

 

Sam Worthington s'était répandu dans la presse sur les ratés du premier épisode, gageons que lorsqu'il découvrira ce second opus, il piquera une grosse colère : La (vraie) Colère des Titans !

 

 

Affiche française

 

Résumé

Pour le gros et gras spectacle régressif et sympathique, il faudra repasser.

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Lecteurs

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commentaires
Flo
21/02/2020 à 14:10

Une petite surprise que ce film en fin de compte, surtout ci on s’attendait à 3-4 scènes d’action vite expédiées entre les moments de parlottes.
Non, là on est en face d’un pur actionner très 80’s (étonnement année de sortie du film original) où les persos se jettent dans la mêlée sans avoir le temps de respirer, genre « wesh Persée, je t’ais pas vu depuis 10 ans t’as changé, bon y va? » ou « yo cousin, t’es le fils de Poséidon, tu vient avec nous? ».C’est limite du "Expendables".
Avec en plus ces ellipses narratives intempestives censées faire avancer encore plus vite le shmilblick. (les mecs sont à 3 bornes de la tour d’entrée du labyrinthe, le plan d’après ils sont déjà dessus).
C’est sûr qu’au niveau de la caractérisation des personnages c’est zéro en comparaison d’un Leterrier-ici seulement prod exécutif (ils ont viré tout les français)- qui savait au moins traduire les tortures internes de types brutaux qui ne savent dire que 3 phrases (Frank Martin, Danny the Dog ou évidemment Hulk).
On sera gré à quelques uns d’apporter un peu de second degré à des dialogues trop sentencieux, notamment Sam Worthington, le chouchou du film Toby Kebell et l’indispensables Bill Nighy tout les trois respectivement dans des rôle cousins de Luke Skywalker (il aime bien se faire casser la figure), de Han Solo et Chewbacca (un vaurien grande gueule avec une horrible touffe de poils « poulpesque » sur la tête) et Yoda (le vieux sage claudiquant dans sa forêt avec une case en moins).
Et puisqu’on en parle, il est vrai que Jonathan Liebesman a toujours voulu faire de ce film son "Empire contre attaque", plusieurs scènes évoquant volontairement l’attaque de Hoth, la scène de la grotte sur Dagobah et un combat familiale (semi) tragique.
C’est là aussi que le film fait ressortir le plus de faiblesses, la querelle fratricide Zeus/Hadès et Persée/Ares apparaissant trop artificielle puisque peu ou pas traité dans le film précédent; à moins de voir cet épisode entre la saison 6 de la série télé Hercule et la 5 de Xena, qui on bien sûr eu plus de temps pour traiter en profondeur les héros et surtout toute les pistes mythologiques. Même s’il était souvent grotesque, le Ares du regretté Kevin Smith était plus flamboyant que celui d’Edgar »Carlos » Ramirez hélas ici réduit à quelques expressions colériques (bien qu’un dieu de la guerre ne soit pas obligatoirement très causant).
Alors au bout de 10 minutes j’ai laissé tomber l’idée de quelques profondeurs sur ce film et me suis concentré sur les scènes d’action splendides,surtout celle-incroyable-dans le labyrinthe (qui n’est pas totalement d’action en fait). Et moi qui n’aime pas spécialement la 3D, ici on peut la considérer comme absolument Mortelle.
Ce qui fait un bon complément avec le film de Leterrier qui était un peu juste de ce coté là, mais sensiblement plus badass avec ses persos rudes auquel on arrivait plus à s’attacher, surtout quand ils se faisaient buter tous en bloc face à la funeste Méduse.
Donc voila 1h40 en fait-on ne les remarque même pas d’ailleurs c’est cool- ce qui donne au total environ 3 heures de saga c’est un peu court si on veut voir un Seigneur des anneaux antique, mais ça passe mieux si on voit le tout (je me suis repassé le précédent avant la suite) comme un "Gladiator" 200 ans plus tôt, avec du fantastique.
Dommage surtout que les deux films "Titans" aient tendance à finir dans un mouchoir de poche.

Si vous voulez voir un Xena la Guerriere saison 5 en plus court et moins cheap, regardez-le c’est juste pour le fun (mais ce n’est que ça).

Adam
10/10/2018 à 14:12

Je suis vraiment déçu que ce film n'ait pas marcher. Même si je n'aimais pas quand il mettait le mot dieux dans toute leur réplique. Je l'ai trouvé bien mieux que le 1er avec un heros qui a enfin une coupe antique. Adieux les titans 3

corleone
09/10/2018 à 23:51

Réplique culte: "si je connais le tartare? Je l'ai fais! " mouahahah
Ca m'avait carrément sorti du film. Seul point fort du film l'excellente prestation du très rare Edgar Ramirez en Arès.

Jojo
09/10/2018 à 20:17

Daube of War !

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