Take Shelter : Critique

Stéphane Argentin | 21 mai 2011
Stéphane Argentin | 21 mai 2011

En matière de films à caractère psychotique, plusieurs composantes se doivent d'être réunies. Primo : un scénar à immersion progressive toujours susceptible de nous surprendre de bout en bout. Secundo : une réalisation à même de retranscrire en image les différents déliriums couchés sur le papier. Tertio : un(e) acteur (actrice) principal(e) capable de jouer la démence progressive au sein de laquelle il se retrouve plongé. Car c'est bel et bien par son intermédiaire que le spectateur va suivre le parcours en direction de zinzinville.

 

 

Dans le cas de Take Shelter, les deux dernières conditions sont réunies entre la mise en scène de plus en plus anxiogène de Jeff Nichols (qui signe là son deuxième long-métrage après Shotgun stories) et la performance admirable de Michael Shannon, hallucinant en père de famille halluciné qui nous avait déjà offert un personnage gentiment cintré dans le brillant Noces rebelles de Sam Mendes. En revanche, pour ce qui est du scénar, il faudra repasser. Dès les premiers symptômes du patient, on est en effet parti pour une résurgence cyclique mais vite répétitive de ce qui semble être des crises de délirium aiguë puis tremens. Et le spectateur de souffrir alors lui aussi en silence puis en vociférant aux côtés du personnage jusqu'au final, conclusion ambiguë à souhait qui aura au moins le mérite de balayer nos dernières certitudes. De là à prendre rendez-vous pour une deuxième séance chez le psy, peut-être pas quand même !

 

 

 

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