Les Trois Mousquetaires : critique

Laurent Pécha | 11 octobre 2011 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Laurent Pécha | 11 octobre 2011 - MAJ : 09/03/2021 15:58

A la vue de l'affreuse bande-annonce et du passif de Paul W.S. Anderson, il fallait s'armer de courage pour parvenir jusqu'à la salle de projection des Trois mousquetaires 3D (un signe qui ne trompe pas, l'auteur de ces lignes était le seul représentant de la rédaction). Et le début du film le confirme : Venise, ses canaux et un Athos qui sort de l'eau comme Martin Sheen dans Apocalypse now pour ensuite dégainer deux grosses arbalètes et dégommer quatre adversaires. Bienvenue dans l'univers d'Alexandre Dumas revisité par le réalisateur de Resident Evil !

Mais c'est justement dans son incroyable  croyance à faire n'importe quoi avec les écrits du romancier qu'Anderson trouve son salut. Sa première séquence vénitienne est ainsi  un sommet du genre où ses trois mousquetaires s'allient à Milady pour aller voler les plans d'une mystérieuse invention de... Léonard De Vinci ! Oui, oui, on est bien dans Les Trois mousquetaires ! Que les puristes se rassurent, Paul a du se rendre compte, après un tel début en fanfare, que l'histoire inventée par Dumas valait quand même le détour puisqu'on retrouve très vite la trame classique de D'Artagnan tentant de rejoindre l'ordre des mousquetaires, du cardinal Richelieu complotant, ou encore l'incontournable intrigue autour des ferrés volés de la Reine (Juno « Friedkin addict » Temple).

 

photo, Milla Jovovich, Orlando Bloom

 

Mais en version « modernisée » et pas uniquement par une 3D pas désagréable du tout. Chez Anderson, le duc de Buckingham (Orlando Bloom en mode Jack Sparrow) est une rock star des plus fashion et accessoirement le grand vilain de l'histoire. Milady (Milla Jovovich toujours sous influence Resident Evil) ne se contente pas de comploter mais saute dans tous les coins et manie l'épée en robe, une certaine idée du féminisme avant l'heure ! D'artagnan (Logan « Percy Jackson » Lerman) a enfin (presque) l'âge du personnage et peut se défaire de 40 adversaires tout en contant fleurette à sa Constance. Le Cardinal Richelieu (Christoph « mais non, je ne joue pas un méchant » Waltz) joue à l'escrimeur émérite entre deux complots. Et, bien sûr, les combats ont désormais plus lieu dans le ciel que sur la terre ferme. L'utilisation au numérique est requis à intervalles très réguliers pour créer et surtout détruire Paris dans ses grandeurs largeurs - si le Bossu avait laissé tranquille Notre-Dame, les mousquetaires seront moins cléments -.

 

photo, Luke Evans, Logan Lerman

 

On pense plus d'une fois à La Ligue des gentlemen extraordinaires pour le côté décomplexé-décérébré du récit qui cherche avant tout à en mettre plein la vue à son (jeune) public. Généreux dans sa reconstitution notamment au niveau des costumes - la grosse production value du film -, disposant d'un rythme soutenu malgré quelques passages dialogués de trop, Les trois mousquetaires 3D et son casting complémentaire bien pensé ont le grand mérite d'être nettement plus emballants que les deux dernières incursions hollywoodiennes du genre (Les trois mousquetaires de Stephen Herek et surtout D'Artagnan de Peter Hyams). Cela ne nous fera jamais oublier celles de George Sidney (la référence absolue) et Richard Lester mais ça, on se doutait un peu beaucoup avant que les lumières s'éteignent.

 

Affiche française

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(3.4)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire