Critique : Le Règne des assassins

La Rédaction | 3 septembre 2010
La Rédaction | 3 septembre 2010

Les Trois Royaumes ont pour beaucoup de cinéphiles marqué le retour de John Woo en Chine à un cinéma plus exigent, après quelques essais américains de moins en moins convaincants. Il persiste et signe avec ce nouveau Wu Xia Pian produit et tourné en Chine, où les femmes - une fois n'est pas coutume - tiennent les premiers rôles (Michelle Yeoh en tête).

Co-réalisateur (avec Su Chao-pin) et producteur de l'œuvre, John Woo prend le contre-pied des productions actuelles, et de ses précédents films, et impose un tempo assez lent, laissant les personnages exister et l'ambiance se poser au grand plaisir du spectateur qui aura survécu à la première demi-heure d'exposition assez laborieuse : Drizzle (Yeoh) membre d'une organisation d'assassins chargé de mettre la main sur les reliques convoités d'un maître du kung fu décide de fuir le groupe après s'être emparée des dites reliques pour les mettre en lieu sûr loin de l'avidité de son chef déterminé à en faire usage pour asseoir son autorité et sa virilité....

Difficile de résumer l'histoire avec ses multiples imbroglios, alors que les enjeux dramatiques se précisent a fil du métrage, laissant planer l'ombre de  Volte/Face sur les trois derniers quarts d'heure. Changement d'identité, trahison, dilemme moraux... les thèmes du cinéaste se révèlent au détour de séquence mettant l'atmosphère et l'ambiance en avant tout en conservant une place suffisante aux combats assez lisibles pour la plupart. Le tout baigné dans une lumière superbe et une bande son au diapason qui évite le surlignage sonore et les déflagrations à chaque changement de plan.

Du bel ouvrage pour peu que l'on sache se montrer patient et un peu indulgent. Le (petit) règne de John Woo continue.

Sébastien de Sainte Croix

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(1.8)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire