Critique : Maris et femmes

Vanessa Aubert | 23 octobre 2007
Vanessa Aubert | 23 octobre 2007

Probablement plus connu pour faire écho à la réalité que pour sa qualité première, Maris et Femmes n'en est pas moins un des films les plus inventifs de Woody Allen. Dès les premières images, la grammaire semble bouleversée par le parti pris d'Allen de coller au plus près ses acteurs. Il use du plan-séquence et, chose unique chez le cinéaste, de la caméra à l'épaule pour filmer l'annonce que font Jack et Sally à Gabe et Judy. Cette plongée directe dans l'intimité du quatuor fait office de cinéma-vérité et accentue l'aspect documentaire du film. Les confessions des protagonistes face caméra sont autant d'interviews fictives qui anéantissent la frontière entre la réalité et la fiction. La séparation de leur couple d'amis mène Gabe-Woody et Judy-Mia à s'interroger sur leur propre existence. L'attrait de Gabe pour sa jeune étudiante Rain ne fait qu'envenimer la rumeur d'autobiographie d'Allen.

Juliette Lewis est ensorcelante et les autres seconds rôles ont eux aussi été habilement attribués. Sydney Pollack forme un couple très crédible avec la nerveuse Judy Davis alors que Liam Neeson véhicule une irrésistible nonchalance. La réussite de Maris et Femmes tient en grande partie à la qualité de ses acteurs dont le talent est nécessaire à la structure très particulière du film. Les plans-séquences engagent à une précision de jeu et la crédibilité du propos est liée à l'harmonie action-entretiens. Allen aborde le couple en se renouvelant sur le plan technique et narratif faisant de Maris et Femmes une oeuvre marquant sa filmographie plus fortement qu'un simple journal intime.

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