Critique : Two gates of sleep

La Rédaction | 14 décembre 2011
La Rédaction | 14 décembre 2011

Alistair Banks Griffin est officiellement un réalisateur épris, voire obsédé, par la beauté. Tous ses plans, sans exception, sont époustouflants, à tomber par terre. Son travail est presque plus proche de celui du photographe qui cherche à donner du sens à chaque image Brady Corbert, vu dans Funny games US, est remarquable dans cette quête de réconciliation entre une nature qui le maltraite et la dernière volonté de sa mère.

Premier film, expérimental dira-t-on, Two gates of sleep est quasiment sans dialogue et crée son propre mode de récit, pour raconter l'histoire d'une famille, la mère, les deux frères. Un langage cinématographique proche de celui de Terrence Malick, avec sa nature abondante, vertigineuse, douce ou hostile, incarnation d'un tout vivant et continuité de la mère.

Car Two gates of sleep, au titre inspiré de l'Odyssée est un film fondamentalement mystique. En conférence de presse, le réalisateur évoque le sentiment que l'on éprouve devant un tableau religieux, ou dans une cathédrale. Son odyssée se veut d'un ésotérisme universel, volontairement baigné de trop de symbolisme, pour qu'on en fasse une seule lecture, puisque son point de départ est le deuil, et son navire l'acceptation du destin.

Le talent d'Alistair Banks Griffin repose dans sa capacité à faire vivre une expérience infiniment sombre, en mettant le spectateur dans l'acceptation de ce destin, en même temps que le personnage principal, nous maintenant tous ensemble dans des dimensions dont on ignore la pertinence, entre rêve et réalité, vie et mort. Totalement flippant donc, mais novateur. On se dit que les festivals servent aussi à parler de films de cette ambition et de cette trempe.

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